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10 juin 2020

50 ans d’engagement auprès des détenus

Pierrette Lantagne reçoit la Médaille du lieutenant-gouverneur

Pierrette Lantagne

©Martin Guindon - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Pierrette Lantagne pose fièrement avec le certificat et la Médaille argentée pour les aînés que lui a fait parvenir le lieutenant-gouverneur du Québec.

Pierrette Lantagne offre un soutien spirituel aux détenus depuis plus de 50 ans. Un engagement reconnu par le lieutenant-gouverneur du Québec qui lui a remis sa Médaille pour les aînés.

«Je ne sais pas qui a donné mon nom, mais je ne m’y attendais pas du tout. Je n’avais jamais pensé recevoir une Médaille du lieutenant-gouverneur un jour», confie Mme Lantagne, qui n’a pu la recevoir des mains de l’Honorable J. Michel Doyon en raison de la pandémie de la COVID-19. C’est d’ailleurs cette même crise sanitaire qui est venue interrompre pour une rare fois son engagement bénévole auprès des détenus.

«Je vais avoir 86 ans en juillet. Selon mon cahier de l’aumônier, on est au même titre que les agents correctionnels et eux, ils ont continué de travailler. Je suis allée à la détention le 16 mars pour que ce soit clair, et ils m’ont dit de rester à la maison parce que j’avais plus de 70 ans. J’ai encore toute l’énergie pour le faire, je serais prête à y retourner tout de suite. J’y pense tous les jours. Je prie tous les jours et je demande au Seigneur d’aller les visiter lui-même. Je sais qu’il y va», assure-t-elle.

Cet engagement a aussi été souligné en décembre par Mgr Gilles Lemay, lors d’une messe à la Cathédrale. «Les lieux ont changé, mais tu as poursuivi le service pastoral avec le même empressement, la même fidélité et le même amour. J’ai constaté combien tu es respectée et appréciée de tous: les détenus, les gardiens et tout le personnel. Qu’est-ce qui te rend si attachante? Ton humilité, ton esprit de service, ton sourire, le respect que tu portes à chaque personne, ta douceur autant que ta fermeté, et finalement, l’amour inconditionnel que tu portes à tous», avait-il déclaré.

De son père

Née à Saint-Marc-de-Figuery et deuxième d’une famille de 14 enfants, Pierrette Lantagne croit avoir acquis ce sens du devoir de son père Adélard. «Avec sa famille nombreuse et tout le travail qu’il avait à faire sur le ferme, il trouvait toujours le temps de rendre service aux autres», se souvient-elle.

«Nous faisons tous des erreurs et nous avons tous à demander pardon et à nous trouver un moyen de ne plus répéter nos bêtises» - Pierrette Lantagne

Son implication à la prison a débuté en 1969, alors qu’elle était responsable de l’Auberge du passant. Cette œuvre de fraternité de la Légion de Marie, un mouvement laïque d’évangélisation dont elle est membre, était une sorte de précurseur de l’Accueil et du Centre résidentiel communautaire. «J’allais rendre service à des détenus à la première prison sur la 3e Avenue Est. Puis, j’ai commencé à leur parler de Dieu et ils ont vraiment apprécié. Ça m’a encouragée et je ne partais jamais sans leur dire une petite parole de Dieu», raconte-t-elle.

La dignité

Son implication s’est graduellement transformée en service pastoral, en soutien aux prêtres qui agissaient comme aumônier au centre de détention. Jusqu’à ce qu’elle devienne elle-même aumônier vers 2011. «Il n’y avait plus de prêtre disponible pour le faire, alors le directeur m’a demandé si j’accepterais de le faire. Il m’a dit: t’as juste à continuer ce que tu fais, on ne te demande rien de plus», explique Pierrette Lantagne.

Avant la pandémie, elle se rendait trois fois par semaine à la détention. «Il y en a qui sont découragés, qui s’ennuient de leurs enfants. J’essaie de leur redonner leur dignité. Pour moi, c’est très important. Je veux leur dire qu’ils sont des bien-aimés de Dieu. Quand j’accueille un détenu, je sais qu’il a besoin d’amour, de miséricorde, de lumière et de liberté. C’est tout cela qui lui fait du bien, et tout cela vient de Dieu», affirme-t-elle.

Au fil de ses rencontres, elle a tissé des liens avec ces détenus, dont plusieurs gardent le contact. «Ils sont ma famille. Ils sont comme mes enfants. Je n’en ai pas, alors ce sont eux mes enfants», conclut-elle.

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