Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Politique

Retour

30 juin 2020

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Une taxe spéciale pour le pavage

Il y a 75 ans, la Ville de Rouyn prenait les grands moyens pour moderniser son centre-ville

Rouyn_taxe_pavage_1945_1

©BAnQ – Fonds Canadien National

Au début des années 1940, le centre-ville de Rouyn (sur cette photo, l’avenue Principale et la façade de l’Hôtel Windsor) affichait encore un paysage composé de rues de terre battue et de roches concassées, sans oublier ses trottoirs de bois.

Il y a 75 ans, la Ville de Rouyn adoptait une taxe spéciale afin de paver son centre-ville et dire enfin adieu à ses rues de terre battue et de roches concassées.

Les archives de l’hebdomadaire La Frontière rapportent que lors d’une séance qui s’était tenue dans la matinée du 5 juillet 1945 après avoir été ajournée la veille au soir, le conseil municipal de Rouyn de l’époque, présidé par le maire Romuald Gagné, avait déposé un avis de motion pour imposer une taxe spéciale afin de réaliser le pavage des rues Principale, Gamble, Perreault et Galipeault (aujourd’hui, l’avenue Larivière).

Les travaux étaient en effet devenus plus que nécessaires. Alors que sa population dépassait déjà les 14 000 habitants, les rues de Rouyn, encore faites de terre battue et de roches concassées depuis la fondation officielle de la ville, en 1926, devenaient un véritable cauchemar lors de fortes pluies et à la fonte des neiges au printemps.

L’avis de motion pour la taxe spéciale, dont le taux n’avait alors pas encore été déterminé, n’avait cependant pas fait l’unanimité au conseil, alors que trois échevins s’y étaient opposés.

Deux soumissions et une taxe spéciale de 0,80 $

La semaine suivante, lors de la séance du 11 juillet 1945, le maire Gagné avait fait savoir au conseil municipal de Rouyn que deux soumissions avait été reçues. L’entreprise Lamothe de Noranda proposait de réaliser les travaux pour 61 741,58 $, tandis que la Société d’entreprises générales d’Amos avait déposé un projet de 58 990,60 $. En dollars de 2020, cela équivalait à des soumissions respectives de 915 386,03 $ et de 874 599,77 $.

Le conseil municipal avait reporté son choix à la semaine suivante, car il souhaitait obtenir plus de détails sur chaque soumission et attendait un rapport d’ingénieur. Les élus avaient cependant adopté une taxe spéciale de 0,80 $ (11,86 $ en dollars de 2020) pour financer les travaux de pavage. Le maire Romuald Gagné avait alors indiqué que ce taux avait été basé sur l’estimation des coûts des travaux.

Adopté dans la controverse

Or, les échevins Hébert, Charbonneau et Jeffrey, les trois mêmes qui avaient manifesté leur désaccord lors de l’avis de motion, la semaine précédente, avaient réitéré leur opposition. Ils avaient notamment fait observer que la taxe n’allait rapporter qu’un maximum de 45 279,36 $ (671 315,73 $ en dollars de 2020), ce qui était nettement insuffisant pour couvrir les frais de n’importe laquelle des soumissions reçues. L’échevin Jeffrey avait même remis sa lettre de démission du conseil ce soir-là.

Devant la controverse, le maire Gagné avait expliqué à La Frontière que l’adoption de cette taxe, même insuffisante, était nécessaire. Depuis quelques années déjà, la Ville de Rouyn tentait en effet d’obtenir une aide financière de Québec pour paver les rues de son centre-ville, mais sans succès. Quelques semaines avant les séances de juillet 1945, le conseil municipal avait reçu la confirmation du ministère de la Voirie (maintenant le ministère des Transports) que celui-ci ne pouvait rien faire cette année-là et qu’il n’avait pas la certitude de pouvoir accorder du financement ou réaliser des travaux en 1946. Comme il était plus qu’urgent de procéder à ces travaux de pavage, le conseil municipal avait donc décidé de prendre les devants et de cesser d’attendre.

Rouyn_taxe_pavage_1945_2

©BAnQ - Fonds La Frontière

Page frontispice de l’hebdomadaire La Frontière du jeudi 12 juillet 1945, où il était question de l’adoption d’une taxe spéciale pour le pavage des rues du centre-ville et de la démission d’un des échevins, qui s’opposait à celle-ci.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média