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02 juillet 2020

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

Appui régional pour Val-d'Or versus Air Canada: «C’est assez de faire rire de nous!»

Air Canada

©Photo: Le Citoyen/Archives - Thierry De Noncourt

Chez Tourisme Abitibi-Témiscamingue, on se dit outré par la décision d’Air Canada de suspendre indéfiniment tous ses vols à Val-d’Or. Une décision qui, selon l’organisme, démontre une fois de plus la méconnaissance et le mépris de cette compagnie envers les plus petits marchés.

Réclamant à son tour l’intervention des gouvernements pour forcer la résolution du problème, Tourisme A-T dit qu’on ne peut pas tolérer un autre affront d’Air Canada, «qui ne répond qu’aux exigences des marchés financiers et de ses actionnaires, ce qui résulte en un manque flagrant de services aux clients avec des annulations constantes et des retards systématiques».

«C’est honteux de constater les investissements publics injectés dans cette compagnie alors qu’elle délaisse les régions canadiennes, commente Émilien Larochelle, président de Tourisme A-T. On peut se douter qu’Air Canada souhaite être financée encore davantage par les contribuables canadiens pour maintenir les lignes régionales», ajoute-t-il.

Tourisme A-T soutient que le marché de l’Abitibi-Témiscamingue est lucratif, soulignant que, selon la directrice de l’Aéroport de Val-d’Or, Louise Beaulieu, les avions d’Air Canada étaient généralement à pleine capacité. L’organisme compte maintenant faire partie de la solution alors que se dessineraient des alliances pour palier à la situation. «Nous comptons sur les gouvernements pour ramener à l’ordre la compagnie et aussi pour faciliter le travail des compagnies aériennes sérieuses qui veulent développer avec les régions. C’est assez de faire rire de nous!», de lancer M. Larochelle.

Les préfets en rajoutent

La Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue (CPAT) s’est dite choquée d’apprendre la suspension indéfinie de tous les vols d’Air Canada à Val-d’Or. «La CPAT sollicitera le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, et on s’attend du gouvernement du Québec à beaucoup de proactivité dans ce dossier, souligne Martin Ferron, président de la CPAT, dans un communiqué de l’organisme. Nous avons atteint un stade où toutes les options doivent être explorées afin de permettre une desserte aérienne solide dans toutes les régions du Québec. Si la solution ne passe pas par Air Canada, eh bien nous trouverons d’autres acteurs prêts à s’investir chez nous.»

«Le transport aérien, c’est hautement stratégique pour le développement d’une région, ce qui englobe le tourisme, l’économie, la santé et la qualité de vie au sens large», renchérit Jaclin Bégin, préfet de la MRC d’Abitibi-Ouest. «Le maintien de nos outils de développement, c’est le minimum pour une région aussi contributive à la prospérité du Québec et du Canada. Je m’attends à ce que nos élus fédéraux et provinciaux engagent de sérieuses démarches», reprend Sébastien D’Astous, préfet de la MRC d’Abitibi.

«Régionalement, nous analyserons et profiterons de toute opportunité permettant d’assurer une desserte aérienne de qualité, ajoute la mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire. L’ensemble de la région s’est mobilisé dans le dossier de NAV Canada et nous agirons avec la même proactivité dans ce dossier.»

Claire Bolduc, préfète de la MRC du Témiscamingue, signale de son côté que cette rupture de service touche deux aéroports pour les citoyens de son secteur, considérant que North Bay est également affecté par la décision d’Air Canada. «Maintenant, il y a rupture de confiance, ce qui oriente de façon concrète nos actions futures. Nous avons vraiment l’impression qu’on nous considère comme une population de second ordre», raconte-t-elle.

Dans l’incompréhension

Sylvie Bérubé, députée fédérale d’Abitibi – Baie James – Nunavik – Eeyou, se dit quant à elle dans l’incompréhension face à l’annonce d’Air Canada. «Quelle déception d’apprendre par les médias cette décision du transporteur! Nous demeurons dans l’interrogation. Pourquoi les élus n’ont pas été consultés afin d’élaborer des solutions et de discuter de la situation?», se demande-t-elle.

Mme Bérubé entend réclamer une rencontre avec le ministre Garneau dans le but de le sensibiliser à l’impact de cette décision sur son comté. La députée bloquiste ajoute que l’on mise heureusement sur un transporteur local, Air Creebec, qui a modulé ses vols selon la situation pour répondre aux besoins de la région, signale-t-elle. «Il ne faudrait pas se surprendre que la région se mobilise et développe des vols avec ce transporteur. La région doit se réinventer, alors nous travaillerons avec tous les élus pour trouver des moyens d’offrir du transport aérien entre Val-d’Or et Montréal», affirme Sylvie Bérubé.

De passage en Abitibi cette semaine dans le cadre de la campagne à la chefferie du Parti Québécois, Sylvain Gaudreault a ajouté son grain de sel pour déplorer à son tour cette décision d’Air Canada, tout en suggérant que «nous devons réfléchir à un système de vols inter-régionaux québécois».

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