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16 juillet 2020

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

14 mois de prison pour un viol durant un après-bal

Jérôme Inkel avait attiré sa victime dans ce que le juge a qualifié de guet-apens

Jerome Inkel

©Photo tirée de Facebook

Jérôme Inkel a été condamné à 14 mois de détention pour avoir agressé sexuellement une personne lors d’un après-bal de finissants et s’être livré à des voies de fait sur elle.

Après avoir plaidé coupable, en octobre 2019, d’agression sexuelle et de voies de fait lors d’un événement qui s’était produit en juin 2017, Jérôme Inkel s’est vu imposer une peine de 14 mois de détention.

Le juge Marc E. Grimard a rendu sa sentence le 16 juillet au Palais de justice de Rouyn-Noranda, après quelques reports dus, notamment, aux restrictions découlant de la pandémie de COVID-19. Il a imposé à Inkel, qui avait 18 ans au moment des faits, tandis que sa victime était âgée de 16 ans, une peine de 14 mois d’emprisonnement, assortie d’une probation surveillée de deux ans à sa sortie de prison. Inkel devra également fournir un échantillon de son ADN et verra son nom figurer au Registre national des délinquants sexuels pendant une durée de 20 ans. «L’incarcération est nécessaire afin de remplir l’objectif de dénonciation des comportements illégaux et par rapport au genre d’agression survenu», a expliqué le magistrat.

Lors des représentations sur sentence, qui avaient eu lieu le 27 janvier 2020, la procureure de la Couronne, Me Mélissa Plante, avait réclamé une peine allant de 16 mois à 2 ans moins 1 jour de détention. L’avocat de la défense, Me Pascal Jolicoeur, avait plutôt suggéré une peine allant de 90 jours de détention discontinue à 6 mois de prison. Il avait notamment fait valoir que l’inscription de son client au Registre allait avoir un effet dissuasif, sans compter que sa vie allait être hypothéquée pour au moins 20 ans.

«Une peine de 14 mois de prison est suffisante dans les circonstances. Cependant, elle n’effacera pas le mal causé à la victime, qui devra vivre avec les conséquences de l’acte» - Le juge Marc E. Grimard

Les faits retenus par le Tribunal

Avant de prononcer la sentence, le juge Grimard a détaillé les faits, qui s’étaient produits en juin 2017 lors d’un après-bal de finissants du secondaire organisé sur un terrain privé dans le quartier McWatters à Rouyn-Noranda.

Tout a commencé dans le stationnement de l’aréna Jacques-Laperrière, où Inkel et la victime, qui s’étaient rencontrés à quelques reprises auparavant par l’entremise d’un ami commun, attendaient un autobus qui devait les conduire à McWatters. «Monsieur agace alors la victime sur le fait qu’elle est catholique pratiquante et qu’elle est encore vierge, des informations qu’il avait obtenues de son ami, que la victime fréquentait à ce moment-là», a exposé le magistrat.

Une fois sur les lieux, les deux consomment de l’alcool chacun de leur côté. Puis, Inkel invite la victime à le suivre à l’écart, prétextant qu’ils doivent discuter de leur ami. Il la surprend alors en l’embrassant. Ils se rendent ensuite à une cabane de pêcheur, où Inkel embrasse de nouveau la victime. «Elle lui a répondu qu’elle ne pouvait pas faire ça et qu’elle sortait avec son meilleur ami, a indiqué le juge Marc E. Grimard. Il a rétorqué que ce n’était pas grave et l’a poussée. Elle a continué à refuser, mais cela n’a pas empêché Monsieur de la déshabiller, puis de la coucher sur une table et de se livrer à des attouchements.»

Il y a ensuite eu pénétration complète, durant laquelle la victime a de nouveau manifesté son refus et tenté de se relever. Inkel l’a alors repoussée. «Pendant que la victime se rhabillait en pleurant, Monsieur s’est à nouveau moqué d’elle et lui a dit qu’elle n’avait qu’à dire non si elle n’en avait pas envie», a mentionné le juge.

Alors que la victime sortait de la cabane, à la suite d’Inkel, ce dernier s’est retourné et lui a ordonné d’y retourner jusqu’à ce que quelqu’un vienne la chercher. Il l’a également poussée et elle est tombée sur le sol, pour ensuite retourner à la cabane, d’où elle est sortie plusieurs minutes plus tard. Dans les heures suivantes, la victime s’est rendue à l’hôpital, où une trousse médicolégale a été réalisée.

Lors de son arrestation, le 12 mars 2019, soit près de deux ans après l’événement, Inkel a déclaré aux policiers qu’il ne conservait que de très vagues souvenirs de cette soirée, en raison de son état d’ébriété avancée, mais que la victime n’avait «aucune raison de ne pas dire la vérité».

«Il s’agit d’un viol, c’est clair, c’est ça qui est arrivé. L’agresseur a amené sa victime dans un guet-apens, prétextant qu’il voulait parler de son ami. Quant à la virginité de la victime, c’était même un objet de moquerie» - Le juge Marc E. Grimard

Un guet-apens

À titre de facteurs aggravants, le magistrat a évoqué l’âge de la victime ainsi que sa virginité. Le juge Grimard a cependant retenu comme facteurs atténuants le plaidoyer de culpabilité d’Inkel, «qui a évité à la victime de témoigner et de revivre les événements», les remords qu’il a démontrés, les excuses qu’il avait faites à la victime, son absence d’antécédents et le fait qu’il avait posé ses gestes au tout début de sa vie d’adulte.

Un impact très lourd

Le rapport présentenciel et l’évaluation sexologique ont dépeint Jérôme Inkel comme un individu qui, au moment des faits, avait un mode de vie hédoniste, où les amis et la consommation d’alcool étaient prioritaires. «Il se sentait au-dessus de ses affaires et éprouvait un sentiment de supériorité, voire d’invincibilité», a souligné le juge Grimard. Les rapports ont aussi fait état d’un risque de récidive faible, précisant qu’il s’agissait d’une criminalité «ponctuelle, opportuniste et circonstancielle».

Dans une déclaration écrite, dont le magistrat a résumé les propos, la victime avait, quant à elle, indiqué éprouver de la honte et de la colère à tous les jours parce qu’elle a l’impression que les événements se sont produits par sa faute. Elle traverse aussi des crises d’anxiété dès qu’elle se retrouve avec plusieurs personnes. Enfin, elle a mentionné avoir songé à s’enlever la vie. «Quand on en vient à cela, c’est ça, l’impact de tels gestes sur les victimes», a lancé le juge Marc E. Grimard.

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