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17 août 2020

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Algues bleu-vert au lac Noranda: il faudra être patient

Des solutions seront recherchées, mais leur application pourrait ne pas aller avant 2023

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©Patrick Rodrigue

Depuis quelques années, les cyanobactéries prolifèrent à la surface du lac Noranda, particulièrement dans le secteur à proximité des eaux de baignade de la Plage Kiwanis.

Alors que les éclosions de cyanobactéries (algues bleu-vert) multiplient au lac Noranda, la Ville de Rouyn-Noranda enchaîne les fermetures temporaires de la Plage Kiwanis. Des solutions devraient être analysées sous peu, mais leur application concrète pourrait bien ne pas aller avant 2023.

En date du 13 août, après six semaines d’activité suivant son ouverture officielle, le 3 juillet, la plage publique avait déjà fait l’objet de trois fermetures temporaires en raison d’épisodes d’algues bleu-vert et des risques que ces cyanobactéries comportent pour la santé si elles sont ingérées ou qu’elles entrent en contact avec la peau. La première fermeture avait eu lieu du 23 au 25 juillet, suivie d’une autre qui s’était étendue du 1er au 3 août. La troisième, annoncée le 9 août, était toujours en vigueur lors de la rédaction de cet article, le 13 août. Puis, le 17 août, considérant l'état des eaux, la Ville a annoncé que la zone de baignade ne rouvrirait pas cette année. L'accès à la plage continue cependant d'être autorisé.

Ironie du sort, le 15 juillet, le ministère de l’Environnement avait accordé à la plage Kiwanis la cote A – Excellente pour la qualité de son eau de baignade.

Un rapport de recherche prévu pour 2023

Le problème ne date pas d’hier, et dès la fin de 2017, la Ville, l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue, le ministère de l’Environnement et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ont mis en place un comité de travail pour ralentir l’eutrophisation du lac, c’est-à-dire la croissance excessive des algues et des plantes aquatiques. «C’est un phénomène naturel, mais comme nous avons des sols argileux, il est possible que les eaux soient plus concentrées en phosphore, ce qui favorise cet état», a indiqué Josée Banville, directrice du Service de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme à la Ville de Rouyn-Noranda.

Depuis 2018, la Ville procède ainsi à l’échantillonnage du lac Noranda pour en caractériser les eaux. Au début d’août, elle a aussi mandaté le Centre technologique des résidus industriels (CTRI) du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue pour trouver des solutions. «Nous devrions savoir au début de 2021 si Québec accepte de financer ce projet de recherche, qui s’échelonnera sur deux ans. Le rapport devrait donc être produit au début de 2023», a mentionné Mme Banville.

Des solutions qui apporteraient des problèmes

L’installation d’un aérateur au milieu du lac Noranda avait été évoquée par certains pour ralentir son vieillissement en favorisant son oxygénation. Selon Laurence Dupuis, conseillère en environnement à la Ville de Rouyn-Noranda, cette option pourrait, au contraire, avoir l’effet inverse.

«Comme le lac Noranda est très peu profond, soit un maximum d’à peine plus de deux mètres, et qu’il contient beaucoup de phosphore, si on brasse son eau, cela pourrait favoriser la prolifération des cyanobactéries. De plus, peu d’études sont concluantes quant à l’efficacité de cette méthode, a-t-elle expliqué. Pour sa part, le draguage du fond du lac serait l’option en dernier recours puisqu’il entraîne énormément d’impacts sur la faune, la flore et l’écosystème en général. D’ailleurs, c’est un procédé qui demande une multitude d’autorisations avant d’être appliqué.»

La Ville devra aussi se pencher sur le problème des égouts municipaux. Trois collecteurs pluviaux dans le secteur déversent en effet leurs eaux dans le lac Noranda, entraînant avec eux les contaminants qu’ils récoltent dans les rues lorsqu’il pleut. «Le système du secteur Senator étant plus récent, il est muni d’un système de filtration. Mais ceux du boulevard Rideau et de la 15e Rue, près de Place Rouanda, n’en ont pas», a signalé Mme Dupuis.

Marais filtrant

Une des avenues qui pourrait apporter une solution durable serait l’aménagement d’un marais filtrant. Mais avant d’en arriver là, le CTRI devra analyser toutes les options possibles. «En attendant, nous continuerons de caractériser les eaux du lac Noranda, car ça prend d’abord une bonne connaissance de son état de santé pour avoir des solutions durables», a souligné Josée Banville.

Conditions naturelles propices

L’eutrophisation et les éclosions de cyanobactéries ne sont pas un phénomène réservé qu’au lac Noranda, mais les conditions particulières de ce plan d’eau le rendent plus propice. «Comme le lac est peu profond, ses eaux se réchauffent rapidement. De plus, comme il n’a pas d’affluent majeur, l’eau n’y bouge pas beaucoup. Enfin, son fond argileux contient une plus forte proportion de phosphore. Ces trois conditions favorisent l’apparition des algues bleu-vert», a détaillé Laurence Dupuis.

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©Photo Patrick Rodrigue

L’aménagement d’un marais filtrant pourrait être envisagé comme solution au problème d’algues bleu-vert au lac Noranda. Cependant, il faudra d’abord bien caractériser l’état de santé de ses eaux.

Commentaires

20 août 2020

Claude Duplessis

Je ne suis pas en accord avec le rejet de l'aération, je vous invite à consulter le site de Etang.ca et leurs expertise avec étude de cas. Tuyau Bulle lesté

27 août 2020

Michel Beaucage, ancien résident

Cé de valeur pour le lac. Je m'y suis baigné jusqu'en 1966, j'y retourne annuellement. Faut le préserver lui aussi.

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