Ozero: une innovation d’étudiants pour protéger nos lacs

Pour empêcher la propagation d’espèces exotiques envahissantes

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

De gauche à droite : Luc Bossé, de l’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie, Aurore Lucas, du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT), Matys Tessier et Maxime Guay, deux des six membres fondateurs du projet Ozero.

Une tournée abitibienne s’est amorcée le 24 août par des finissants de l’Université de Sherbrooke, qui ont mis au point un tout nouvel outil, nommé Ozero, pour nettoyer les embarcations nautiques en profondeur afin d’empêcher la propagation d’espèces exotiques envahissantes (EEE).

Cette technologique, développée par Maxime Guay, Matys Tessier, Benjamin Farley, Olivier Harpin, Christophe Morin et Olivier Liberge, permet de décontaminer certains espaces des embarcations nautiques qui ne peuvent être nettoyées avec les stations de lavage habituelles.

«Les méthodes traditionnelles répondent à seulement 50 % du problème, explique Matys Tessier. Le nettoyage à pression ne peut pas nettoyer l’eau contenue dans les ballasts et les viviers, car ce n’est pas accessible. Pourtant, ils peuvent héberger certains organismes comme le cladocère épineux, nouvellement arrivé en région.»

Le principe d’Ozero est simple: il n’y a qu’à rattacher l’outil à l’embarcation qui propulsera dans la tuyauterie de l’eau chauffée à 55 degrés Celsius, qui fera elle-même ensuite monter la température de l’eau dans les ballasts à 45 degrés Celsius. En gros, pas besoin de savon ou de produits chimiques.

«Nous avons déjà songé à utiliser du chlore ou de l’ozone, raconte Maxime Guay. Mais l’eau ozonée est très corrosive pour la tuyauterie et on ne voulait pas abîmer les bateaux des citoyens. Pour ce qui est du chlore, on s’est rendu compte que ça fait un peu peur aux gens, même si c’est utilisé en petites quantités.»

«De toute façon, en faisant des tests, nous avons réalisé que notre système actuel est le plus efficace et rapide», renchérit Matys Tessier.

On peut dire qu’Ozero a déjà fait ses preuves bien avant d’être mis en vente, alors que l’équipe d’étudiants a remporté le Aquahacking Challenge 2020, une compétition qui s’est tenue en Colombie-Britannique en juin. Les créateurs d’Ozero ont reçu une bourse de 20 000 $ et bénéficieront pendant un an de services dispensés dans un incubateur entrepreneurial.

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

L’outil Ozero permet de nettoyer l’eau contenue dans les ballasts et les viviers des bateaux.

Trois grands effets

La contamination des lacs a trois grands effets, selon l’équipe d’Ozero. «Ça affecte le côté environnemental, soit les espèces existantes, mais aussi le côté récréatif, car ça peut empêcher des citoyens de profiter de différents points d’eau qui sont contaminés et, finalement, ça touche le volet économique, quand on pense aux propriétés qui se situent proche de lacs», précise Maxime Guay.

Dans la région, on estime qu’il reste beaucoup de travail à faire pour inculquer aux citoyens le réflexe de vouloir nettoyer leur embarcation et leur remorque en profondeur. «Il y a encore beaucoup de prévention à faire, affirme Luc Bossé, directeur général de l’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie. Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard. Plusieurs actions simples peuvent être prises par les citoyens pour empêcher la contamination de nos lacs et Ozero en fait partie.»

La tournée abitibienne pour présenter Ozero se terminera le vendredi 28 août.

Points de présentation

- Mardi 25 août PM - Preissac, dépanneur 4 saisons
- Mercredi 26 août AM - Rouyn-Noranda, Marine Lamy
- Mercredi 26 août PM - Rouyn-Noranda (Arntfield), dépanneur Au Petit Castor
- Jeudi 27 août AM - Marina de Notre-Dame-du-Nord
- Jeudi 27 août PM - Marina de New Liskeard, Temiskaming Shores
- Vendredi 28 août AM - Marina de Laniel
- Vendredi 28 août PM - Kebaowek

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