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30 septembre 2020

«Souterrain»: la quête vers la résilience de Sophie Dupuis

Un nouveau long-métrage poignant réalisé par la Valdorienne

Souterrain

©Christian Leduc

Dans Souterrain, Joakim Robillard incarne Maxime, un mineur au passé trouble.

Après des mois d’attentes, les mineurs de Val-d’Or qui ont participé au tournage du tout nouveau long-métrage de la réalisatrice Sophie Dupuis, Souterrain, ont pu finalement découvrir, mardi soir, l’histoire bouleversante écrite par la Valdorienne, où le public est véritablement transporté au cœur d’une quête vers la résilience pour apaiser le passé et s’ouvrir au futur. 

D’abord prévue dans la fosse de l’ancienne mine Sigma, cette avant-première privée a finalement eu lieu au Cinéma Capitol de Val-d'Or. Difficile de rester de marbre devant le tout nouveau long-métrage de Sophie Dupuis. D’entrée de jeu, l’auditoire est immergé dans un chaos minier où la peur, l’angoisse et la colère se marient. 

L’histoire, centralisée autour de Maxime (incarné par Joakim Robillard), projette le public dans de nombreux aspects de sa vie: son envie désespérée d’être père ou encore son besoin incessant de faire le bien, notamment pour rattraper ses erreurs du passé qui ne cessent de le hanter. 

«J’aime explorer la violence sous toutes ses formes, explique Sophie Dupuis. Que ce soit physique, psychologique ou par des séries d’événements qui apportent un lot de répercussions chez un personnage. D’une façon ou d’une autre, ils ont tous à passer par l’acceptation de soi et à faire preuve de résilience.» 

L’on découvre également son meilleur ami, Julien, un ancien mineur souffrant d’aphasie, joué avec brio par Théodore Pellerin, pour qui le futur est un tourment constant pour son père Mario (James Hyndman). «J’ai été tellement émue lorsque j’ai vu le personnage de Julien prendre vie pour la première fois, se souvient la réalisatrice. Théodore est réellement un acteur transcendant, il s’est énormément préparé pour ce rôle. Incarner une personne souffrant d’aphasie, c’est très difficile et j’ai décidé de lui laisser beaucoup de liberté dans sa préparation, ce que, évidemment, je ne regrette absolument pas.» 

Les personnages créés par la Valdorienne emmènent ainsi les cinéphiles dans une vague d’émotions: les regrets, la culpabilité, la colère, l’espoir, la fraternité et l’angoisse. À cela s’ajoutent les performances de Guillaume Cyr, Catherine Trudeau, Mickaël Gouin, Chantal Fontaine, Bruno Marcil et Jean L’Italien. 

Souterrain

©Gracieuseté

Le comédien Théodore Pellerin livre une performance bouleversante dans le rôle de Julien, atteint d’aphasie.

Un projet de taille 

Il faut dire que Sophie Dupuis n’a pas ménagé les efforts pour parvenir à un tel résultat final. En fait, la cinéaste planche sur ce projet depuis 2010. «En tout, j’ai visité une douzaine de mines et discuté avec de nombreuses personnes travaillant dans cette industrie, signale-t-elle. J’ai écrit de nombreuses versions de Souterrain, car tous les aspects m’intéressaient. Ç’a été tout un défi de faire le tri dans mes idées.» 

Une fois la version finale mise sur papier, il fallait convaincre des studios d’accorder du financement pour un aussi gros tournage effectué en région éloignée. «Ç’a apporté beaucoup de dépenses, que ce soit les déplacements ou l’hébergement à Val-d’Or, mais je suis contente que nous l’ayons fait, car ça apporte de l’authenticité et une identité aux lieux, précise Sophie Dupuis. Mon producteur Étienne Hansez a été mon plus grand allié. C’est un coéquipier de longue date et il a énormément travaillé pour m’aider à réaliser le film que j’avais en tête.» 

Souterrain

©Babas Levrai

Joakim Robillard a discuté avec de nombreux mineurs pour incarner avec authenticité le rôle de Maxime.

Pour et par des Québécois 

Simplement d’un point de vue visuel, Souterrain ravira à coup sûr le public abitibien. Non seulement la réalité des mines est plus que bien connue en région, mais le fait que les spectateurs pourront y reconnaître des paysages qui sont rarement mis de l’avant au grand écran est comme une bouffée d’air frais. «C’était tellement important pour moi de présenter un film qui met de l’avant de vraies réalités québécoises, souligne Sophie Dupuis. Je suis d’ailleurs très reconnaissante de toute l’aide que nous avons reçue des mineurs qui ont participé au tournage. Nous avons créé des liens exceptionnels avec eux, ils nous ont beaucoup aidés, que ce soit auprès des acteurs ou par rapport à la mise en scène.» 

Pour les gens de l’extérieur de la région, Souterrain agira véritablement comme une immersion au sein de la culture abitibienne. «Oui, le monde minier est un univers dangereux, mais je voulais surtout raconter toute l’humanité et la fraternité qui lient ces travailleurs. Ils sont tous attentifs à ce que ressentent les membres de leurs équipes et prennent soin les uns des autres», indique Sophie Dupuis. 

Mission réussie 

Bien que la sortie en salle de Souterrain soit repoussée à une date ultérieure qui demeure toujours inconnue en raison des nouvelles restrictions liées à la Covid-19 et que le film soit retiré de la programmation du Festival du nouveau cinéma de Montréal (FNC), Sophie Dupuis estime tout de même que c’est mission réussie pour son nouveau long-métrage. 

«Tous les commentaires que j’ai reçus jusqu’à maintenant sont positifs. C’est très encourageant! Par contre, j’ai vraiment hâte de pouvoir venir à Val-d’Or pour rencontrer le public et entendre leurs impressions de vive voix. Ce n’est que partie remise!», conclut-elle.  

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