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02 octobre 2020

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Julie Renault prend les rênes du Théâtre du Tandem

La Rouynorandienne succède à Hélène Bacquet

Julie Renault

©Paul-Patrick Charbonneau

La Rouynorandienne Julie Renault amorcera son mandat de directrice générale et artistique du Théâtre du Tandem le 5 octobre.

La comédienne de Rouyn-Noranda Julie Renault a accepté son prochain défi. Elle est la nouvelle directrice artistique et générale du Théâtre du Tandem.

Diplômée du programme d’interprétation théâtrale du Collège Lionel-Groulx, elle a travaillé au sein de différentes compagnies professionnelles comme Bouches découses ou le Théâtre du Sous-Marin jaune.

Sur le plan professionnel, elle a notamment joué Mèche Courte dans les deux premières éditions de «Ma Noranda». Elle a aussi tourné au cinéma dans le film «La Petite reine». Elle a aussi coécrit «Starshit», pièce qui a remporté le Coup de cœur du public pour le meilleur texte de la saison 2016-2017 au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

Un nouveau défi

En acceptant le poste, Julie Renault revient ainsi en région après un long périple sur les routes du théâtre. «J’ai vu passer l’appel de candidature pour le poste au Théâtre du Tandem en juin. Je trouvais que c’était le moment d’y aller. C’est 2020, il y a la COVID-19, c’est une année de changement», a-t-elle raconté.

«Comme comédienne, je trouvais aussi que c’était le bon moment de faire ce ʺmoveʺ. J’étais dans un répit de spectacle et de projet», a-t-elle ajouté.

La principale motivation était bien simple.

«Ce qui me motive, c’est de créer un théâtre ancré dans une communauté. Je suis une fille de théâtre et, dans mes projets, il y a constamment un rapport avec l’Abitibi-Témiscamingue. La région a toujours fait partie de moi» - Julie Renault

«Ce ne sont pas les idées qui manquent»

Comme toute personne qui prend les rênes d’une direction, générale ou artistique, Julie Renault arrive avec ses idéaux, sa vision. La complexe question du théâtre se pose alors. «J’aime vraiment un théâtre qui a une signification, qui a une raison d’être, qui réfléchit, qui fait du bien. Je souhaite aussi qu’il soit accessible à tout le monde», a-t-elle fait savoir.

«Je veux un théâtre qui représente l’Abitibi-Témiscamingue, qui parle de la région et qui rayonne ailleurs. Je veux aussi que nos artistes soient reconnus. Je suis également une personne qui aime différentes sortes d’art. Je veux qu’on puisse mélanger les formes. Je veux aussi être à l’écoute des gens, leur donner la parole. J’ai déjà un plan de match. Disons que ce ne sont pas les idées qui manquent», a-t-elle ajouté.

La démocratisation de l’art, sous toutes ses formes, lui tient aussi à cœur. «Lors des Journées de la Culture, on a été offrir de la poésie de balcon à des personnes âgées. On sentait que ça leur faisait du bien d’avoir accès à l’art. L’art est pour tout le monde», a-t-elle souligné.

Le temps des défis

Ce poste vient aussi avec des défis. Avec la crise sanitaire, produire du théâtre semble un casse-tête de 1000 morceaux à faire les yeux fermés. «J’ai souvent fait des spectacles un peu atypiques comme ʺCor à contesʺ, qui a été réalisé à l’extérieur. Il y a d’autres lieux que les salles de spectacle. C’est un défi, mais ce n’est pas impossible. Je visualise d’autres façons que ce qui est conventionnel. Il suffit juste de trouver», a expliqué Julie Renault.

Pour elle, le défi se trouve surtout sur le plan de la direction générale. «J’ai un gros apprentissage à faire de ce côté, mais je suis vraiment bien encadrée. Je reçois beaucoup d’aide, et Hélène Bacquet sera là au cours des premiers mois», a-t-elle mentionné.

«Dans le théâtre, on apprend beaucoup en faisant les choses. À l’École de théâtre, on passe quatre ans à jouer, mais on n’a pas vraiment de cours sur la gestion d’une compagnie de théâtre, ni sur comment gérer notre carrière. On l’apprend sur le terrain», a-t-elle ajouté.

Néanmoins, elle a une certaine expérience, alors qu’elle a fondé la compagnie du Théâtre À Quec’Part. «C’est sûr que ce n’était pas de la même ampleur que le Théâtre du Tandem, mais on a fait des spectacles de façon assez professionnelle. Ce fut ma première expérience à titre de gestionnaire et ma première mentor a justement été Hélène Bacquet, avec qui on a co-produit ʺStarshitʺ. Je trouve ça intéressant de continuer un peu ce que Hélène a commencé», a-t-elle confié.

Son expérience professionnelle risque aussi d’être un atout, alors qu’elle a touché, au cours des dernières années, à plusieurs facettes du théâtre. «J’ai joué plusieurs rôles. J’ai été auteure, marionnettiste, musicienne, comédienne. J’ai même fait un peu de technique. J’ai expérimenté plusieurs rôles, sinon, je les ai côtoyés. Je sais aussi ce qu’est la vie de tourner, comment s’est d’aller jouer en France», a-t-elle mentionné.

Une région en ébullition culturelle

Il faut dire que, depuis plusieurs années, la scène culturelle de la région semble être tombée dans son adolescence. «Dans les dernières années, il y a eu un retour de personnes et d’artistes tellement inspirants en région. On sent une mouvance, a indiqué Julie Renault. Il suffit de prendre le théâtre déambulatoire. C’est typique de la région. En nature, en ville, qu’il pleuve ou non, les gens sont présents.»

Ce côté adolescent, rebelle de la région, où les règles ne semblent pas s’appliquer, aide à créer cette atmosphère culturellement motivante. «Tout est possible en région. Tout n’a pas été exploré. Les gens sont ʺgameʺ, autant le public que les artistes. On en donne plus. On va le construire. On va le faire. Il y a aussi cette solidarité régionale, cet esprit d’équipe et cette volonté qui affectent nos arts», a soutenu Julie Renault.

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