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17 novembre 2020

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Un comité intersectoriel et interministériel demandé

«C’est une crise spécifique qui demande des solutions particulières à notre région»

FIQ-SISSAT

©Jean-François Vachon - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

La députée de Rouyn-Noranda – Témiscamingue Émilise Lessard-Therrien et le FIQ-SISSAT demande la création d’un comité intersectoriel pour agir vis-à-vis la pénurie de personnel en santé.

Le Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l’Abitibi-Témiscamingue (FIQ-SISSAT) et la députée de Rouyn-Noranda – Témiscamingue Émilise Lessard-Therrien demande la création d’un comité intersectoriel et interministériel pour élaborer un plan d’action pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre que vit la région dans le domaine de la santé.

Ce comité devrait regrouper le ministère de la Santé et des Services sociaux, des Affaires municipales et de l’habitation, de l’Immigration, de l’Emploi, de l’Éducation ainsi que le secrétariat du Conseil du Trésor.

«On est heureux de pouvoir compter sur Émilise pour porter notre demande. C’est une crise spécifique qui demande des solutions particulières à notre région pour maintenir notre capacité d’attraction et de rétention. On travaille avec le CISSS-AT. On a des solutions, mais ça va au-delà de ce que peut faire une organisation», a fait valoir la présidente du FIQ-SISSAT, Véronique Éthier.

«On est secoué par une crise sans précédent qui transforme notre offre de service. On enlève des services de proximité comme le changement de pansement dans les CLSC ruraux. Les gens doivent aller faire une heure de route pour faire changer leur pansement. C’est inconcevable. Je ne suis pas sûr qu’on accepterait que quelqu’un de Montréal aille à Drummondville pour ce même service», a pour sa part fait valoir la députée Émilise Lessard-Therrien.

«En Abitibi-Témiscamingue, on sait que souvent, les réorganisations temporaires deviennent souvent permanentes» - Émilise Lessard-Therrien

Des solutions complexes

Les solutions à cette pénurie se retrouvent un peu partout. «C’est d’avoir des garderies, des infrastructures sportives, des logements abordables. Avec la capacité de mobilisation et de créativité en région, on est capable de trouver des solutions novatrices, mais on a besoin d’un comité intersectoriel», a souligné la députée de Rouyn-Noranda – Témiscamingue.

«On a besoin de quelqu’un qui va caller les shots. Qui va amener les différents intervenants des différents ministères à la même table pour qu’on puisse arriver avec un plan d’action», a-t-elle ajouté.

Où les trouver?

Lors d’une conférence récemment, le CISSS-AT indiquait que le déficit d’infirmières était l’équivalent de 160 infirmières à temps complet. De plus, près de 20 % de la main-d’œuvre est âgée de 52 ans ou plus et, selon les calculs de l’organisation, à l’autre bout du spectre, 24 % des employées pourraient, au cours des cinq prochaines années, prendre un congé de maternité.

Cela s’ajoute au fait que, depuis le 1er avril 2015, 520 départs dans le domaine des soins infirmiers ont eu lieu et que le CISSSAT n’a réussi qu’à embaucher 412 personnes durant le même intervalle.

Le FIQ-SISSAT soutient aussi que les inscriptions dans les programmes disponibles en santé dans la formation professionnelle et collégiale sont en chute libre.

«Plus de 25 % des heures en soins ne sont pas comblées, les conditions de pratique se détériorent, la surcharge de travail et le manque de reconnaissance minent le désir d’aller vers les professions en santé, le taux d’absentéisme se situe entre 25% et 30% dans les unités. Le nombre de démissions est en croissance, le temps supplémentaire et le temps supplémentaire obligatoire se vivent au quotidien et ont été multipliés par 5 ces dernières années! Sans parler des coûts liés au recours à la main-d’oeuvre indépendante qui sont passés de 1 à près de 30 millions par année en 5 ans. Ce sera quoi dans un an ou deux si on ne fait rien ?» a soutenu la présidente du FIQ-SISSAT, Véronique Éthier.

Rupture de services

Présentement, le CISSS-AT effectue une réorganisation de ses services en fermant des points de service situés en milieu rural pour les rapatrier les infirmières dans ses centres hospitaliers. Le FIQ-SISSAT est inquiet que ces changements deviennent permanents et affecte ainsi la prévention et les soins en première ligne. «On entend les élus municipaux être inquiets avec raison. Nous le sommes tout autant. Il y aura une révision majeure de la capacité de rencontrer les différentes missions de l’offre de services à la population. Si on veut que ces modifications de trajectoires cliniques ne soient qu’un épisode et non pas un nouveau modèle permanent. Nous lançons un appel à l’action concertée des différents acteurs dès maintenant. Vaux mieux tard que jamais» a évoqué Véronique Éthier.

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