Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Santé

Retour

19 novembre 2020

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Fermeture des CLSC: des effets contraires à ceux espérés

Deux syndicats redoutent que la décision du CISSSAT n’accentue la pénurie de personnel

Cisssat_prise_sang

©Depositphotos.com/HayDmitriy

Les deux syndicats souhaitent que le gouvernement revienne en arrière par rapport à Optilab et qu’il redonne aux régions davantage d’autonomie envers les prélèvements et les analyses en laboratoire.

Deux syndicats du personnel professionnel et technique des hôpitaux de la région craignent que la décision du CISSSAT de fermer pour trois mois les CLSC ruraux ne dégrade la qualité des soins. Ils réclament aussi plus d’autonomie régionale pour les laboratoires et les centres de prélèvement.

Comme c’est le cas pour les autres régions du Québec, ces deux services en Abitibi-Témiscamingue relèvent d’Optilab, un organisme qui gère de manière centralisée tous les prélèvements et analyses de laboratoire. Pour la région, le centre désigné est le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) à Montréal. Or, il semblerait que le CUSM n’ait jamais été consulté lorsque le CISSSAT a décidé de suspendre temporairement les services dans les CSLC ruraux.

«C’est ce que la direction du CUSM nous a appris ce matin [19 novembre] lorsque nous avons voulu nous informer à la suite du reportage publié la veille par Le Citoyen», a indiqué Claudie Beaudoin, représentante nationale pour l’Abitibi-Témiscamingue à l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

Plus de pression dans les centres de prélèvement

Comme l’ont constaté aussi bien Le Citoyen que d’autres syndicats et organismes de défense des droits des aînés, la décision du CISSSAT a entraîné une hausse de l’achalandage dans les principaux hôpitaux de la région. Le personnel en place dans les laboratoires redoute à présent que la situation actuelle déjà difficile ne se dégrade.

«On vit une pénurie de main-d’œuvre dans les centres de prélèvement et les laboratoires depuis des années déjà. La situation actuelle fait monter la pression d’un cran parce que nos techniciens doivent maintenant réduire le temps requis pour chaque prélèvement afin de pouvoir passer plus de monde», a mentionné Carl Verreault, président de l’exécutif local de la bulle-laboratoire CUSM pour l’Abitibi-Témiscamingue.

«Comme la marge de manœuvre entre chaque prélèvement est à présent beaucoup plus courte, ça ne prend pas beaucoup de temps pour qu’on obtienne un cumul important de retards advenant des difficultés avec un patient. Par conséquent, on se retrouve avec plus de gens qui attendent en même temps dans un endroit restreint, ce qui n’est pas souhaitable en temps de pandémie», a signalé Mme Beaudoin.

«La situation actuelle fait monter la pression d’un cran parce que nos techniciens doivent maintenant réduire le temps requis pour chaque prélèvement afin de pouvoir passer plus de monde» - Carl Verreault

Plus d’autonomie réclamée

Les deux syndicats estiment que le problème aurait pu être évité ou, à tout le moins, atténué si la gestion des laboratoires et des centres de prélèvement était demeurée dans les mains des instances régionales plutôt que confiée à Optilab.

«Ça fait longtemps qu’on demande un retour en arrière afin que les régions regagnent plus d’autonomie. Si les laboratoires et les centres de prélèvement avaient fait partie du CISSSAT, probablement que les chefs de service auraient été consultés. Là, ce sont les usagers qui écopent. C’est aussi un peu une patate chaude parce qu’on se retrouve avec une situation aberrante où un service implanté dans les établissements d’un centre relève d’un autre centre. Donc, si un problème survient, il devient difficile de savoir qui exactement doit s’en occuper», a fait valoir Claudie Beaudoin.

Celle-ci a cité en exemple les tests de dépistage de la COVID-19 pour faire valoir l’importance de redonner aux régions l’autonomie dans la gestion des prélèvements et des analyses. «Au début de la pandémie, tous les tests effectués dans la région devaient être analysés à Montréal. On s’est vite rendu compte que ça entraînait des délais indus et même des risques de confusion dans les résultats. Le gouvernement a fini par accorder au CISSSAT le droit et la capacité de faire lui-même ses tests. Et maintenant, ça fonctionne très bien», a-t-elle fait observer.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média