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26 novembre 2020

«Airbnb»: une option bienfaitrice ou néfaste pour l’économie d’ici?

Contestation du projet de loi 67

Airbnb

©Depositphotos

La plateforme Airbnb est utilisée à travers le monde.

Alors que le gouvernement provincial entend reprendre le contrôle de la gestion des logements de type Airbnb grâce au projet de loi 67, les élus des villes de Val-d’Or, Malartic et Senneterre se questionnent quant aux effets économiques de cette plateforme.

Si les logements Airbnb n’étaient autrefois offerts que dans les grands centres, la donne a changé en 2020. Désormais, des centaines de personnes en Abitibi-Témiscamingue affichent leur appartement ou leur maison sur cette plateforme pour s’offrir un petit revenu pendant leurs absences. 

Dans la Vallée-de-l’Or, au moment d’écrire ces lignes, une cinquantaine de locations étaient offertes sur Airbnb. Règle générale, ces locations sont la plupart du temps destinées aux touristes. Toutefois, qu’en est-il réellement ici? 

«Je crois que ça répond davantage à un besoin industriel, donc à loger des travailleurs qui font du drive-in/drive out, estime Jean-Maurice Matte, maire de Senneterre. Le problème, c’est que ces personnes ne développent pas un attachement pour la région et n’apportent pas un effet économique comme le ferait une famille qui s’établirait ici, par exemple.» 

En effet, sur Airbnb, on ne peut louer un espace de vie plus longtemps que 31 jours. Ainsi, l’application ne permet pas à de nouveaux arrivants, par exemple, de s’établir dans l’un de ses logements à long terme. «Airbnb n’est pas en soi une mauvaise chose, précise M. Matte. J’ai moi-même déjà utilisé cette plateforme lors d’un voyage en Europe. Par contre, c’était lors d’un séjour dans une ville très touristique, pas dans des municipalités comme les nôtres.» 

«Une compétition déloyale» 

Le plus grand souci que rencontrent certains élus avec Airbnb, c’est que ce sont des appartements ou des maisons qui sont carrément retirés du marché et, surtout en temps de pandémie, qui nuisent à l’industrie hôtelière. «C’est une compétition déloyale envers nos hôtels, croit Martin Ferron, maire de Malartic. On désire une équité entre les investisseurs.» 

En théorie, pour être en mesure de louer un appartement ou une maison sur Airbnb, il est obligatoire de posséder un numéro d’établissement émis par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ). Cependant, en épluchant la cinquantaine d’offres disponibles sur l’application, Le Citoyen a découvert que moins de dix afficheurs détenaient un tel numéro (qui doit être disponible dans la description du logement). 

Ainsi, de nombreux locateurs agissent de façon illégale selon les règlements municipaux, mais provinciaux aussi. Malheureusement pour les villes, il est impossible de dépenser du temps et de l’argent pour faire la chasse aux sorcières. «Ce serait impensable d’attitrer quelqu’un pour cela, souligne Martin Ferron. On doit s’en remettre à Revenu Québec, qui fait des enquêtes lorsqu’il y a des plaintes, mais ça n’arrive pas nécessairement souvent. On ne peut rien faire de plus.» 

Airbnb

©Capture d'écran

Pour la Vallée-de-l’Or, environ une cinquantaine de locations sont disponibles sur le site Airbnb.

Un projet de loi contesté 

Ce que déplorent le plus les élus, c’est qu’en ce moment, que l’on soit pour ou contre Airbnb, il est plutôt difficile pour les villes de Malartic, Val-d’Or et Senneterre de gérer ce type d’hébergement, notamment en raison des projets du gouvernement Legault. 

«Avec le projet de loi 67, nous n’aurons plus de voix au chapitre mis à part pour contester une certification, déplore Léandre Gervais, conseiller municipal à Val-d’Or et responsable de l’urbanisme. Personne ne connait mieux que nous notre territoire et ses réalités sociales ou économiques, alors pourquoi ne pourrions-nous pas gérer ce type d’hébergement nous-mêmes?» 

C’est un avis que partagent Martin Ferron et Jean-Maurice Matte. En effet, il sera prévu qu’«aucune disposition d’un règlement municipal ne peut avoir pour effet d’interdire l’exploitation d’un établissement d’hébergement où est offert, au moyen d’une seule réservation, de l’hébergement dans la résidence principale de la personne physique qui l’exploite à une personne ou à un seul groupe de personnes liées à la fois et n’incluant aucun repas servi sur place», indique-t-on dans le document du projet de loi 67. 

«On ne veut pas interdire Airbnb à tout prix, mais surtout encadrer ça, signale Martin Ferron. C’est une nouvelle façon de s’héberger en 2020, il faut faire avec. Par contre, c’est à nous, les villes, de décider dans quelles zones nous les acceptons ou non, pas au gouvernement.» 

«Cela a ses bons et moins bons côtés, mais si la gestion se fait à Québec plutôt qu’ici, c’est là qu’on risque de rencontrer des problèmes», conclut Jean-Maurice Matte. 

Comment louer un logement Airbnb légalement 

 - Détenir un numéro d’établissement du CITQ 

  • Ne faire que des locations totales (pas seulement un certain nombre de pièces dans une maison, par exemple) 

  • Louer seulement son lieu de résidence principale 

  • Louer pour une durée maximale de 31 jours 

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