Éducation
Retour28 janvier 2021
Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca
«Les enseignants en ont ras-le-bol»
Le SEUAT pourrait déclencher l’équivalent de cinq jours de grève au moment jugé opportun
©Photo-archives
Le Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue a obtenu un mandat de grève de cinq jours.
Le Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT) a voté en faveur d’un mandat de grève de cinq jours à utiliser au moment opportun. Les négociations piétinant avec le gouvernement, le SEUAT a donc décidé d’accroître ses moyens de pression.
«Nos négociations sont amorcées depuis un bon bout de temps et il rien n’a bougé. On jugeait qu’on n’était rendu là. On veut créer du mouvement aux tables de négociation», a soutenu le président du SEUAT, Yvan Dallaire.
«Il y a une chose qui est claire: les négociateurs patronaux n’ont pas de mandat de négocier. On est à la même place depuis le dépôt patronal. Rien n’a bougé depuis décembre. La partie patronale refuse de parler de nos priorités», a-t-il ajouté.
Au total, 72 % des membres ayant voté ont soutenu la proposition d’un mandat de grève équivalant à cinq jours.
«Le résultat du vote démontre à quel point les enseignants en ont ras-le-bol. On veut que ça change. Et maintenant, pas dans 10 ans» - Yvan Dallaire
Même s’ils ont voté en faveur de la grève, cela ne veut pas dire qu’ils vont déclencher celle-ci dans les prochaines semaines. «On va consulter la Fédération et le Conseil afin d’établir la stratégie en fonction de ce qui se passe aux tables de négociation», a fait valoir Yvan Dallaire.
Au cours des derniers mois, les activités de visibilité ont été nombreuses par les enseignants, qui arborent leur chandail «Faut que ça change maintenant».
Meilleures conditions réclamées
Pour le SEUAT, il est impensable d’avoir une entente si rien ne change aux tables de négociation. «Au printemps, 98 % de nos membres ont voté qu’il ne pourrait pas y avoir d’entente s’il n’y avait pas d’amélioration dans nos conditions d’exercice», a expliqué le président du SEUAT.
Les enseignants réclament des améliorations dans leurs conditions d’emploi, notamment au niveau de la composition des classes et des services aux élèves en difficulté. Ils demandent aussi un allègement de la tâche et de meilleurs salaires.
«Toutes les problématiques qu’on vit actuellement, elles étaient là avant la pandémie. Là, on ajoute la gestion des consignes sanitaires et tout ce qui a trait aux outils technologiques», a évoqué M. Dallaire.
Le SEUAT souhaite aussi améliorer les conditions d’entrée des nouveaux enseignants en plus de réduire leur précarité d’emploi. «La CAQ avait promis d’éliminer les six premiers échelons de nos échelles salariales. On veut aussi un système de mentorat avec des libérations de tâches dans le but de favoriser l’intégration des nouveaux enseignants. On n’a reçu aucune réponse sur aucun point comme ceux-ci», a confié le président du syndicat.
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