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18 mars 2021

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Front commun contre la crise de la main-d’œuvre en santé

Le CISSSAT travaillera de concert avec la partie syndicale pour faire des pressions auprès du gouvernement

Claude Morin CISSS

©Martin Guindon - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Claude N. Morin a assuré la FIQ-SISSAT qu’elle pouvait compter sur l’appui du CISSSAT pour effectuer des pressions au gouvernement afin d’obtenir des solutions durables à la crise de main-d’œuvre infirmière que vit la région depuis trop longtemps.

Exténué de voir la main-d’œuvre en soins infirmiers de ses établissements fondre comme neige au soleil depuis plusieurs années déjà, le CISSSAT a convenu d’appuyer de manière plus active les revendications de la FIQ-SISSAT auprès du gouvernement Legault.

Lors de la séance du 18 mars, le président du Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l’Abitibi-Témiscamingue, Jean-Sébastien Blais, a demandé aux membres du conseil d’administration du CISSSAT d’adopter une motion de soutien aux pressions qu’il exerce auprès du gouvernement pour mettre fin à la crise de main-d’œuvre qui secoue les soins infirmiers de la région.

«En l’espace de quatre ans, la facture consacrée au recours à la main-d’œuvre est passée de 1 à 40 M $. Durant la dernière année, le CISSSAT a peut-être embauché 464 nouvelles personnes, mais on a enregistré 542 départs. Cela s’est donc traduit par un déficit de 78 infirmières. En parallèle, la relève diminue toujours, alors que les inscriptions dans les programmes de soins infirmiers dans la région ont reculé de 23 % au cours de la dernière année. Bref, l’offre de services régionaux est en péril», a exposé M. Blais.

Bataille perdue d’avance?

Le président de la FIQ-SISSAT a indiqué avoir interpellé la députée caquiste d’Abitibi-Ouest, Suzanne Blais, ainsi que le ministre régional, Pierre Dufour, sans toutefois avoir obtenu de réponse favorable. «La crise que nous vivons dans la région en est une d’attraction et de rétention. Or, ni M. Dufour, ni Mme Blais n’ont voulu le reconnaître. Dans les deux cas, on nous a dit que c’était une bataille perdue d’avance puisque la santé va mal partout au Québec. C’est n’importe quoi», a déploré Jean-Sébastien Blais.

«Nous vivons depuis des années une importante crise de main-d’œuvre et nous approchons à grands pas d’un point de rupture, et ce, à cause de l’inaction du gouvernement» - Claude N. Morin

Statut particulier

En guise de solution, la FIQ-SISSAT demande notamment que l’Abitibi-Témiscamingue obtienne un statut particulier afin d’obtenir des fonds spéciaux destinés à favoriser le recrutement de main-d’œuvre et à assurer son maintien dans la région. Le syndicat a donc sollicité l’appui du CISSSAT en ce sens.

«Nous vivons depuis des années une importante crise de main-d’œuvre et nous approchons à grands pas d’un point de rupture, et ce, à cause de l’inaction du gouvernement, a lancé le président du conseil d’administration du CISSSAT, Claude N. Morin. Nous allons donc aller plus loin qu’une résolution d’appui, qui risque de toute manière de rester sur le coin d’une table. Nous allons nous réunir au cours des prochains jours pour élaborer une proposition de front commun.»

Une main-d’œuvre indépendante trop coûteuse

M. Morin a souligné les efforts et les sacrifices déjà consentis par la FIQ-SISSAT, tout en soulignant que ceux-ci ne seront pas suffisants pour juguler l’hémorragie. Selon lui, le gouvernement doit trouver des solutions pour que cesse le recours à la main-d’œuvre indépendante ou, à tout le moins, qu’il diminue fortement.

«Les gouvernements successifs ont mis en place des conditions qui ont entraîné l’érosion de nos propres ressources humaines vers la main-d’œuvre indépendante, laquelle nous coûte trois fois plus cher que notre personnel régulier.»

Marie-Lyne Blier, directrice des ressources financières et de l’approvisionnement au CISSSAT, a d’ailleurs donné raison au président en exposant la situation financière de l’organisme, alors qu’il amorce son dernier droit avant la fin de son exercice financier. «Après 11 périodes, notre déficit atteint 21 M $, dont 14 M $ directement imputables à la main-d’œuvre indépendante», a-t-elle exposé.

«Le gouvernement doit tenir compte de nos particularités régionales, a fait valoir Claude N. Morin, s’adressant directement au président de la FIQ-SISSAT. On ne vous laissera pas tomber dans la recherche de solutions.»

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