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14 avril 2021

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Vers une crise agricole

Ponts qui deviennent des obstacles, friches mal valorisées

Pont de la Loutre

©Lucie Charest - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Pas moins de 25 producteurs de la région subissent des impacts liés à des ponts de la région. Et cette situation ne date pas d’hier. Elle était déjà dénoncée dans le journal en 2008.

Il faut encore une fois sensibiliser le gouvernement aux difficultés auxquelles sont confrontés les producteurs agricoles. L’impact de l’entretien des ponts et le reboisement des terres en friche en sont des exemples plus que probants.

C’est ce qui est ressorti le mardi 13 avril, au terme d’une journée d’échanges virtuels entre le premier vice-président général de l’Union des producteurs agricoles, Martin Caron, et plusieurs producteurs de l’Abitibi-Témiscamingue dans le cadre de sa tournée des régions.

«Il s’agissait de connaître les préoccupations des producteurs de la région et d’échanger sur les dossiers prioritaires de l’année à l’échelle du Québec, a précisé M. Caron. La gestion de l’offre et les différents programmes auxquels les producteurs ont accès ont également fait partie de ces échanges.»

Inéquité des programmes gouvernementaux

Pascal Rheault, président de la Fédération régionale de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue, a saisi la balle au bond pour justement évoquer ces programmes et souligner leur inéquité.

«On parle d’autonomie alimentaire et d’agriculture de proximité, sauf que les programmes du gouvernement sont beaucoup plus généreux lorsqu’il s’agit de reboiser des terres en friche, alors qu’il pourrait hausser ces programmes pour remettre ces terres en culture, a-t-il soulevé. Cela pourrait devenir un levier important pour développer la production bio. Mais encore là, le bio, quand ça coûte 50 $ à 60 $ la tonne pour transporter ce grain-là à l’extérieur de la région, ça devient problématique.»

Des ponts devenus un frein à la production

En ce moment, uniquement en Abitibi-Témiscamingue, 165 ponts sont contraints à des limites de charge. Cela signifie que les producteurs concernés ne peuvent pas transporter d’intrants pour leur production ni de matériaux pour la rénovation ou la construction de leurs bâtiments Cette limitation de charge a des conséquences directes sur 25 producteurs de la région. Aucune MRC n’est épargnée: dix producteurs sont touchés en Abitibi-Ouest-Jamésie, quatre en Abitibi, quatre au Témiscamingue, trois dans la Vallée-de-l’Or et deux à Rouyn-Noranda.

«Il serait temps que les ministres Bonnardel [Transports] et Lamontagne [Agriculture] se parlent, a laissé tomber Martin Caron. Parmi les producteurs touchés dans la région, il y en a qui sont carrément enclavés entre deux ponts.»

Un problème qui ne date pas d’hier

Ce n’est pas la première fois qu’une situation du genre touche un producteur agricole. Déjà, en 2008, la situation avait été dénoncée dans le journal. Le producteur Yves Côté se trouvait d’un côté du pont de la Loutre, à Saint-Bruno-de-Guigues, alors que ses animaux vivaient de l’autre côté. Lors des travaux de reconstruction du pont, il avait estimé à 10 000 $ le coût supplémentaire de carburant occasionné par les 56 km aller-retour qu’il devait parcourir chaque jour pour aller nourrir ses bêtes.

«C’est un problème qui devrait être réglé une fois pour toutes, a lancé Pascal Rheault. Les producteurs vivent déjà assez de stress avec tout ce qui se passe présentement. À elle seule, la crise du bois d’œuvre exerce un impact incroyable sur eux. Ils ne sont pas mieux rémunérés pour la vente du bois récolté sur leurs terres, mais quand ils veulent faire des travaux, le bois qu’ils achètent à la quincaillerie leur coûte trois fois plus cher.»

Les problèmes ne manquent donc pas dans la cour des producteurs agricoles en cette période difficile pour l’ensemble de la société. Période que Martin Caron croit qu’il faudra bientôt qualifier aussi de crise agricole.

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