Santé
Retour07 juin 2021
Personnel de la santé en grève : «Pour retrouver la fierté de notre réseau !»
©Photo: Mathieu Proulx
Claudie Beaudoin, représentante nationale pour le syndicat de l’APTS en Abitibi-Témiscamingue. On la voit ici lors de la manifestation de lundi à Amos.
(Mathieu Proulx) – En Abitibi-Témiscamingue comme partout au Québec, les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont amorcé une grève de deux jours, lundi (le 7 juin). Ils souhaitent ainsi dénoncer le non-aboutissement des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.
Les membres de l’APTS travaillent dans plusieurs sphères de la santé et des services sociaux : protection de la jeunesse, archives médicales, santé mentale, déficience intellectuelle réadaptation ou encore en imagerie médicale.
Présente à Amos, le 7 juin, la représentante nationale de l’APTS pour l’Abitibi-Témiscamingue, Claudie Beaudoin, croit que les millions annoncés pour la création de nouveaux postes ne représentent aucunement une solution concrète. La manifestation de deux jours était donc inévitable devant un gouvernement qui est fermé aux propositions du syndicat, selon celui-ci.
«Le gouvernement nous propose certaines choses, mais qui ne vont pas dans le sens d’améliorer les conditions des travailleurs en comblant à peine l’inflation, a expliqué la représentante syndicale en entrevue. Présentement, même si l’on affiche des postes, il n’y a pas de preneurs. Les postes ne sont pas attirants comme dans les centres jeunesse actuellement, où il y a une panoplie de postes affichés. Pour nous, il est évident que si l’on améliore les conditions de travail, les gens vont venir travailler dans le réseau et vont y rester par la suite.»
Un cercle vicieux
Toujours selon Mme Beaudoin, le réseau de la santé prend l’eau à bien des endroits actuellement. Il devient donc important, si l’on veut garder un réseau dont nous sommes fiers, de faire en sorte que les gens aient le goût d’y travailler.
«Les collègues, tout ce qu’ils voient autour d’eux, ce sont des gens qui quittent le navire, a souligné la leader syndicale. Cela fait en sorte que ceux qui restent augmentent leur surcharge de travail et ça devient un cercle vicieux qui entraîne des congés de maladie et d’autres départs à long terme pour ne pas vivre la même situation à répétition.»
De l’incohérence ?
Si le gouvernement semble envoyer certains messages dans la population, Claudie Beaudoin voit une incohérence avec les négociations. «Par exemple, il (Québec) se targue de vouloir faire des centres jeunesse une priorité, mais ses propres paroles ne suivent pas à la table des négociations, a-t-elle soutenu. C’est tout dire l’ironie de ce gouvernement.»
L’APTS attend maintenant l’appel gouvernemental pour se rasseoir à la table des négociations. «Encore vendredi dernier (le 4 juin), il n’y avait pas d’autres propositions intéressantes, a signalé la représentante du syndicat. On veut maintenant y retourner et négocier de bonne foi.»
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