22 juin 2021

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

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©North American Lithium - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Rien ne garantit que Sayona Québec sera en mesure d’acquérir les installations de NAL à La Corne.

Le 21 juin, Sayona a publié plusieurs détails concernant l’entente qu’elle avait conclue en ce sens le 27 mai avec le gouvernement du Québec, par l’entremise d’Investissement Québec, et qui prescrivait notamment des conditions devant assurer au Québec la transformation primaire et secondaire du minerai de lithium.

Sayona s’engage notamment à prendre en charge les dettes garanties de premier rang (48,9 M $) et subordonnées (63 M $) d’Investissement Québec et à rembourser la facilité de financement provisoire (10,9 M $) d’Investissement Québec en faveur de NAL. La société rembourserait aussi la dette garantie de premier rang (47 M $) de Contemporary Amperex Technology Canada, en plus de prendre en charge certains passifs de NAL associés aux garanties de remise en état du site minier de La Corne (25,6 M $). Enfin, Sayona prendrait en charge certaines hypothèques légale, si valide, au coût de 753 000 $.

L’acquisition de NAL par Sayona serait réalisée au moyen d’une structure de type ordre d’acquisition inversée. Cela impliquerait notamment une réorganisation de NAL avant la clôture de la transaction.

Contestation

Avant d’en arriver là, Sayona doit cependant obtenir l’aval de la division commerciale de la Cour supérieure du Québec. Et c’est là où le bât blesse, car deux sociétés entendent contester la transaction lors d’une audience qui doit avoir lieu le 28 juin.

La société montréalaise Central America Nickel, qui avait déposé une proposition d’achat dans le cadre de l’appel d’offres pour NAL, et la firme ABF Mines de Val-d’Or, un des créanciers de NAL, soutiennent en effet que plusieurs irrégularités auraient entaché la procédure.

Selon ce qui avait été rapporté par Radio-Canada, Sayona aurait déposé une offre avec deux options au lieu d’une offre unique, comme le réclamait le processus. De plus, Sayona n’aurait confirmé son financement que le 22 avril, alors que la date limite avait été fixée au 6 avril. Enfin, alors qu’elle devait déposer 5 % (9,8 M $) de l’offre de 196 M $ acceptée par Investissement Québec, Sayona n’aurait en fait déposé que 2 % de celle-ci, soit 4 M $.

Central America Nickel et ABF Mines font également valoir une apparence de conflit d’intérêts, alors que Sayona Québec et Investissement Québec étaient toutes deux représentées par la même firme légale durant le processus d’appel d’offres.