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28 août 2021

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Bethany Stewart: se lever comme Crie

À 23 ans, la jeune femme souhaite représenter la région de l’Abitibi-Témiscamingue à la Chambre des communes

Bethany Stewart

©Gracieuseté

Activiste pour les droits des autochtones, Bethany Stewart tentera de convaincre les électeurs de l’Abitibi-Témiscamingue de faire confiance au Nouveau Parti démocratique à nouveau.

Âgée de 23 ans, Bethany Stewart se présente pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) pour représenter l’Abitibi-Témiscamingue à la Chambre des communes. La jeune femme Crie a à cœur, les droits des Premières nations du Québec. Son parcours lui permet aujourd’hui de se lever pour ceux-ci. 

Bethany Stewart n’a jamais été vraiment impliquée en politique. «Je suis une activiste pour les droits autochtones. Selon moi, l’activisme est un geste politique. Je n’avais pas été impliquée avec le NPD avant cette campagne», a-t-elle indiqué. 

La présence de la députée inuite du Nunavut, Mumilaaq Qaqqaq à la Chambre des communes a été une inspiration pour se lancer dans cette campagne. «Comme jeune femme autochtone, de voir une autre jeune femme autochtone être élue et accomplir tellement de choses pour nos communautés m’a aidé à croire que c’est possible pour moi. Il y a 20 ans, il aurait été pratiquement impossible pour moi d’être assise à la Chambre des communes», a-t-elle fait valoir. 

Elle possède aussi une formation en sciences politiques ainsi qu’en arts visuels. 

Un long parcours 

Bethany Stewart est née à Ottawa d’une mère originaire de Wemindji. Elle a ensuite été adoptée dans une famille de cette ville. Elle a reconnecté avec ses origines autochtones à l’occasion du procès pour meurtre de sa mère biologique. Cette dernière a été assassinée au tournant des années 2010 à Ottawa. «J’ai reconnecté avec mon grand-père à ce moment lors du procès. Puis, lors du Noël de cette année, une majorité de ma famille de Wemindji est venue me voir à Ottawa. J’ai, à ce moment, pu reconnecté avec ma culture. J’ai appris ma langue natale. Je suis maintenant en mesure de me présenter en Cri», a-t-elle confié. 

Ce parcours au sein des services sociaux l’a amené à développer une volonté de changer les choses pour les enfants autochtones. «Une des grosses problématiques des jeunes autochtones, c’est qu’ils sont souvent placés dans des familles qui ne comprennent pas nécessairement l’importance de la culture autochtone ou qui discriminent celle-ci. Je souhaiterais que ce soit obligatoire pour les jeunes autochtones qui passent par les services sociaux d’avoir accès à la culture autochtone», a-t-elle souligné. 

«S’ils sont adoptés, il faudrait que ce soit par des Autochtones. Et si ce n’est pas possible qu’ils le soient par des gens qui vont comprendre cette importance et s’assurer qu’ils puissent avoir accès à leur culture», a-t-elle continué. 

«Et c’est la même chose pour les enfants québécois ou de n’importe quelle culture. Quand on est adopté, ça ne change pas la personne qu’on est réellement au fond de nous. Pour moi, il y a toujours quelque chose qui manquait. Et quand j’ai redécouvert ma culture, j’ai réalisé ce qui me manquait, mon identité crie. Aujourd’hui, je me sens à la maison, complète. Sans cette facette de notre culture, il manque toujours quelque chose pour les personnes adoptées», a-t-elle ajouté. 

Encore aujourd’hui, Bethany Stewart se bat pour que justice soit faite pour sa mère biologique alors que l’appel du meurtrier de cette dernière a été accepté et qu’un nouveau procès a été ordonné. «Ma mère fait partie de ces femmes autochtones qui sont disparues ou ont été tuées. Pour moi, c’est une lutte importante», a-t-elle souligné. 

Enjeux autochtones 

La jeune femme souhaite défendre plusieurs dossiers touchant les Premières nations, notamment la question des pensionnats autochtones. Elle souhaite que les documents reliés à ces institutions soient dévoilés. «Ma propre famille est allée dans ces pensionnats, celui de Sainte-Anne [NDLR: Il était situé à Fort Albany, dans le nord de l’Ontario]. Les survivants sont encore en cour aujourd’hui pour obtenir ces documents. Justin Trudeau avait ce pouvoir de révéler ces documents», a-t-elle fait valoir. 

Elle souhaite aussi qu’un partenariat du même type que celui de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois soit mis en place pour les peuples algonquins. «Il y a beaucoup d’Algonquins qui vivent dans la pauvreté. Ce type de partenariat aiderait au développement économique et permettrait de combattre cette pauvreté. Le gouvernement canadien ne les a jamais véritablement reconnus à leur juste valeur», a-t-elle signalé. 

Elle cite aussi l’exemple de la mine Éléonore, dans le Nord-du-Québec. «L’entreprise reconnaît les droits territoriaux des Cris et notre façon de vivre. C’est quelque chose qui devrait se faire partout au Canada», a-t-elle mentionné.  

Reconnaissance et autres dossiers 

Bethany Stewart tient aussi à parler de la reconnaissance de la culture, non seulement autochtone, mais québécoise. «C’est un dossier important pour moi. Comme autochtone, on parle souvent de cet enjeu, de reconnaître notre culture distincte et de sauver notre langue, notre façon de vivre. Les Québécois souhaitent la même chose vis-à-vis leur culture et leur langue. Je comprends l’importance et, comme élue, je veux défendre cela», a-t-elle laissé savoir. 

Les dossiers de la santé l’intéressent aussi. «Je souhaite un meilleur accès aux soins de santé mentale, surtout pour les hommes. Je souhaiterais la création de maisons pour hommes. Car eux aussi peuvent vivre de l’abus», a-t-elle indiqué. 

L’accès aux soins de santé dans les petites communautés est aussi important. «Plusieurs personnes se doivent de voyager pour accéder à des soins de santé dont ils ont besoin. Il faut que ce soit plus accessible», a-t-elle fait valoir. 

Elle souhaite aussi un meilleur congé de paternité au niveau du Canada. «Les pères sont aussi très importants dans les premières années de la vie de leur enfant.»

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