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03 septembre 2021

Jessica Gélinas - jgelinas@lexismedia.ca

Maurice Nadeau écope de 9 ans de prison

Coupable de 10 chefs d’accusation de nature sexuelle

Justice

©Photo: Archives - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

«L’accusé a traité les victimes comme des objets, lui permettant d’assouvir ses besoins sexuels. Il s’agit d’un acte d’exploitation intrinsèque qui trouve sa source dans l’inégalité du rapport de force entre lui et les deux victimes. Il a ainsi attaqué leur dignité et leur intégrité physique et sexuelle», a fait valoir la juge Bélanger.

Maurice Nadeau, un sexagénaire de Rouyn-Noranda, a écopé d’une peine de 9 ans d’emprisonnement. La décision du tribunal a été rendue le 27 août dernier au Palais de justice de Rouyn-Noranda. L’homme accusé en novembre 2017 a été reconnu coupable de 10 chefs d’infractions de nature sexuelle en 2020.

M. Nadeau est coupable de 6 chefs de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels sur une première victime, ainsi que de 2 autres chefs de même nature en plus de 2 chefs d’exhibitionnisme sur une seconde victime.  

Pour la première victime, il a commencé sa séquence de gestes sexuelles par des comportements moins envahissants. Puis, lentement, il a intensifié ses gestes qui sont devenus de plus en plus intrusifs dans la sexualité de la jeune victime. Dans le cas de la seconde victime, il avait amorcé le même modus operandi avant d’être dénoncé. À la suite de cette dénonciation, il a commis des gestes d’exhibitionnisme devant cette seconde victime. Les abus sexuels se sont déroulés sur une période de plus de 5 ans. 

Témoignages des victimes 

Les abus du délinquant ont eu de nombreux impacts néfastes sur les victimes tels que de l’isolement, le sentiment de ne pas avoir de valeur aux yeux des autres, de ne pas voir l’issue à leur douleur, ce qui a mené à des idées suicidaires. Les victimes ont également mentionné avoir ressenti de la honte à plusieurs niveaux.   

C’est avec émotion que les victimes de M. Nadeau ont pris parole afin de témoigner.  

«Je suis une personne plus fragile de nature, et au fond, les abus, ça m’a juste complètement détruite. Je pleurais quasiment chaque jour, un rien me faisait pleurer. J’étais malheureuse, je n’étais pas bien. Je vivais avec une détresse que je n’étais pas capable d’exprimer », a témoigné l’une des victimes. 

«Au niveau de la sexualité, ç’a été aussi un énorme problème, j’y ai été initié de façon extrêmement malsaine et négative à un très jeune âge. J’ai grandi en ayant peur de ça. Ç’a été extrêmement difficile quand j’ai eu un premier chum. J’ai eu un énorme blocage. J’ai de la misère à d’écrire à quel point ça été intense. J’avais vraiment l’impression de revivre les abus. À chaque fois je sursautais à rien, j’avais des flash-back». 

L’une des victimes a également eu un diagnostic de syndrome post-traumatique en lien avec les abus sexuels qu’elle a vécus. 

La juge rend sa décision 

L’avocat de la défense, Me Alexandre Binet, proposait une peine de 6 ans d’emprisonnement pour les gestes commis par M. Nadeau envers les deux victimes. La procureure de la Couronne, Me Émilie Larose, suggérait plutôt une peine globale de 10 ans. La juge Marie-Claude Bélanger a pris la décision en délibéré. 

Le lendemain, le 27 août, en début d’après-midi, la juge a décidé de rendre sa décision. «Le verdict a été rendu en décembre, ma réflexion était déjà amorcée quant à la peine. J’ai décidé de rendre la décision sur la peine aujourd’hui», a fait valoir la juge Bélanger.  

Elle a conclu que le degré de responsabilité de M. Nadeau est très élevé. «L’accusé a manipulé les deux jeunes victimes afin d’arriver à ses fins et maintenir le secret de ses gestes. Il les a isolés dans leur souffrance et a démontré une totale indifférence de leurs sentiments et de leur intégrité. Le fait que les victimes, dans la présente affaire, soient des enfants a pour but d’accroitre le degré de responsabilité de l’accusé», a-t-elle déclaré. 

Plusieurs facteurs aggravants ont été retenus par le tribunal, entre autres, les conséquences importantes subies par les victimes ainsi que l’absence de remords et d’empathie de l’accusé envers celles-ci. 

La juge Bélanger a finalement décidé de pencher un peu plus vers la proposition de la Couronne qui réclamait 10 ans de prison. Elle a opté pour une peine globale de 9 ans. 

Les ordonnances d’usages dans ce genre de cause seront appliquées et le nom de Maurice Nadeau figurera dans le Registre des délinquants sexuels à perpétuité.    

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