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05 octobre 2021

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

Urgence de Senneterre : «Le remède est pire que la maladie»

Le maire Matte à Québec pour rencontrer le ministre de la Santé

Jean-Maurice Matte

©Photo: Capture d'écran/Assemblée nationale

Le maire de Senneterre, Jean Maurice-Matte, flanqué de la cheffe de l'Opposition officielle, Dominique Anglade, lors d'un point de presse au Parlement de Québec.

On ne pourra pas reprocher à Jean-Maurice Matte de prendre ça mollo pour ses derniers milles à la mairie de Senneterre.

M. Matte continue en effet de faire des pieds et des mains afin de convaincre les autorités de maintenir l’urgence du Centre de santé de Senneterre ouverte 24 heures par jour. Rappelons que cette urgence, selon le plan de contingence annoncé par le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT), fermera 16 heures par jour à compter du 18 octobre, pour une période temporaire, afin de pallier au manque d’effectifs dans le réseau de la santé en Abitibi.

Se trouvant à l'Assemblée nationale, à Québec, dans l’espoir d’obtenir des appuis politiques et de rencontrer le ministre de la Santé, Christian Dubé, le maire de Senneterre a été invité à prendre la parole lors du point de presse quotidien de la cheffe de l’Opposition officielle et cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, mardi avant-midi. Soutenant ne pas avoir l’écoute du CISSSAT, M. Matte demandait au ministre Dubé de pouvoir lui présenter directement les solutions proposées par les élus de Senneterre afin de garder l’urgence de l’endroit ouverte en tout temps.

«Le CISSSAT ne veut rien savoir et maintient sa décision basée sur des chiffres comptables à partir de talons de paye qui ne reflètent pas la réalité terrain, a-t-il déclaré. Ça nous prend donc une décision politique qui doit être prise par le ministre Dubé et, ultimement, par (le premier ministre) François Legault. Sinon, la santé de la population va se détériorer, on s’en va vers une catastrophe annoncée. On ne peut pas transposer des chiffres comptables dans un milieu comme Senneterre, où l’urgence fonctionne bien, a poursuivi Jean-Maurice Matte.

«Nous avons fait notre travail en trouvant des solutions et il faut que le ministre nous écoute. Là, le remède est pire que la maladie, parce que ça va engorger encore plus l’urgence de Val-d’Or. Des impacts de cette décision n’ont pas été évalués correctement par le CISSSAT. Cette bataille n’est pas seulement pour Senneterre, mais pour la ruralité dans son ensemble», a défilé le maire Matte en allant jusqu’à divulguer son numéro de cellulaire en ondes pour inviter l’équipe du ministre de la Santé à le contacter pendant qu’il est dans la Vieille Capitale.

«Des solutions rapides»

M. Matte a rappelé quelques solutions proposées par Senneterre selon un plan élaboré à l’aide d’anciens gestionnaires de la santé, dont celle de réaménager les horaires des infirmières afin de diminuer le recours au temps supplémentaire et à la main-d’œuvre indépendante. Et celle d’envoyer les cas moins prioritaires de l’urgence de Val-d’Or à Senneterre, où ils pourraient être traités plus rapidement en faisant le déplacement au lieu d’attendre de longues heures.

«Des solutions rapides comme vous le demandez, on en a chez nous. Vous pouvez faire de Senneterre un exemple!, a lancé le maire Matte en s’adressant directement au ministre Dubé. Et comme vous projetez de faire un voyage en Abitibi-Témiscamingue, venez rencontrer les médecins et le personnel du Centre de santé de Senneterre; vous allez voir que nous avons des solutions et vous serez fier de nous», a-t-il renchéri.

Dominique Anglade: "Du sur-mesure et non du mur-à-mur"

Pour sa part, Dominique Anglade n’allait pas manquer si belle occasion d’écorcher le gouvernement caquiste. «L’Abitibi-Témiscamingue est une autre région abandonnée par François Legault, a-t-elle lâché. Des gens se mobilisent car ils ont besoin d’avoir accès aux services de santé. Ces décisions comptables touchent directement la vie des gens; par exemple, une personne qui subit un AVC doit être traitée rapidement et non faire 100 km de route avant. Cette décision concerne non seulement Senneterre, mais aussi Barraute et Lebel-sur-Quévillon en plus de Val-d’Or, où l’urgence sera obligée de récupérer des cas de Senneterre, a ajouté Mme Anglade.

«Senneterre ne veut pas se laisser faire, elle a amené des solutions mais s’est butée à un mur et à aucune écoute de François Legault, alors que la population a besoin d’un gouvernement à son écoute. Ce genre de décision doit être adaptée sur-mesure pour Senneterre et non en fonction d’une politique mur-à-mur de Québec», a-t-elle mentionné.

MISE AU POINT DU CISSSAT

Dans une mise au point, le CISSSAT a indiqué la semaine dernière que les solutions proposées par la Ville de Senneterre ne permettraient pas d’atteindre les cibles souhaitées quant à la nécessité de déplacer, en raison de la pénurie de main-d’œuvre, quatre infirmières et une infirmière auxiliaire issues d’agences privées œuvrant à Senneterre vers d’autres services essentiels, ailleurs dans la région, «où le niveau de criticité est important».

L’organisme affirme que l’offre de services d’urgence de jour à Senneterre (en restant ouverte de 8h à 16h) permettra de conserver la grande majorité des services, étant donné que la plupart des visites sont planifiées (13 sur près de 17 en moyenne quotidiennement).

«Une moyenne de trois personnes ou moins par jour se présente actuellement de soir ou de nuit (au Centre de santé de Senneterre) sans avoir au préalable pris un rendez-vous. Ainsi, les hôpitaux de Val-d’Or et d’Amos pourront répondre aux besoins de ces usagers aux services de soir et de nuit le cas échéant, sans impact majeur pour l’accès à ces services», explique le CISSSAT en précisant que les résidents en CHSLD à Senneterre continueront de bénéficier d’une offre de soins infirmiers 24 heures sur 24, pendant que les services de soutien à domicile pour les personnes vulnérables du secteur sont également maintenus, tout comme les services de santé publique, incluant la vaccination.

Commentaires

6 octobre 2021

Sylvie Chabot Roy

c'est absolument faux qu'il n'y a que trois personnes qui se présentent â l'urgence de Senneterre après 16 heures. Je ne sais pas où Madame Roy prend ses chiffres mais elle est dans un monde illusoire. Pourquoi n'écoutons-nous pas les maires de Val d'Or et de Senneterre sur la situation. Est-que que les populations rurales n'ont aucune valeur auprès du CISSSAT. Savez-vous monsieur le ministre Dubé et monsieur le premier ministre que si des personnes comme moi ont été sauvées inextrémistes mpar les bons soins du CLSC de Senneterre, je serais probablement dans une chaise gériatrique et une culotte d'incontinence mais voià que je suis de retour au travail avec toutes mes fonctions cognitives et sans paralysie et ce, parce qu'on m'a prodiguée les soins d'urgence à Senneterre. Mais que vaut la vie, pour vous, des vies sauvées. Pensez-vous que notre population est une population arrièrée qui ne vaut pas la peine que l'on s'occupe d'elle? Je suis vraiment déçue que vous ne croyez pas aux services de plus petits pour venir en aide au plus grands. Vous pensez le contraire et vous êtes complètement dans l'erreur pour ne pas dire dans le champs, c'est le cas de le dire!. Je vous demande monsieur Dubé et monsieur Legault qui dites gérer la province comme de bons pères de famille. : avez-vous oublié vos enfants de l'Abitibi. Vous avez donc des préférés car vous n'écoutez que Madame Roy qui gère à sa façon sans écouter des personnes sensées, instruites et connaissant notre réalité. Va-t-il falloir demander à Madame Renaud de venir vous chanter : Les enfants oubliés de Senneterre. Nous avons une grande valeur comme individus. SVP. revisez vos positions.

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