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19 novembre 2021

Ado accusé de meurtre : il plaide coupable pour homicide involontaire

Entente entre les avocats de la défense et de la poursuite

Justice Val-d'Or

©Photo: Archives

Le plaidoyer de culpabilité a été enregistré au palais de justice de Val-d'Or vendredi lors d'une audience fort émotive pour les proches de la victime et de l'accusé.

(Par Myriam Grenier, collaboration spéciale) – L’adolescent qui était accusé d’en avoir tué un autre dans une résidence du quartier Vassan à Val-d’Or, en juin 2020, a reconnu les gestes posés. Il plaide toutefois coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire.

Le garçon, dont on doit taire l’identité en raison d’une ordonnance de non-publication, a vu son accusation passer de meurtre non prémédité à celle d’homicide involontaire, à la suite d’une entente entre son avocat et les procureurs de la Couronne, entente soumise vendredi à la Chambre de la jeunesse du palais de justice de Val-d’Or.

Selon les faits rapportés au tribunal, l’adolescent, qui était âgé de 14 ans au moment des événements, n’avait visiblement pas l’intention de tuer l’autre garçon, qui avait 13 ans.

«Il s’agit d’une histoire fondamentalement très triste. L’objectif était de s’entendre avec l’avocat qui représentait l’adolescent, c’était la solution recherchée. Nous sommes bien contents qu’aujourd’hui, un plaidoyer de culpabilité soit enregistré pour que l’on puisse aller vers la suite des choses. On évite ainsi un procès», a fait valoir l’un des deux procureurs de la poursuite dans cette affaire, Me Jonathan Tondreau.

Un jeu qui tourne au drame

L’émotion était palpable dans la salle de cour lors de la lecture des faits. S’y trouvaient les parents, grands-parents et proches des familles, autant celle de l’accusé que de la victime. Tous ont eu les larmes aux yeux à un moment ou à un autre.

Les événements tragiques sont survenus le 14 juin 2020, alors que les deux adolescents étaient seuls dans une résidence pour le week-end, une première pour eux. «Ils ont eu quelques fois des chicanes, surtout verbales, mais jamais de disputes majeures ni d’échanges violents, a relaté l’autre procureure de la poursuite, Me Mélanie-France Tourigny. Comme il était le plus âgé (l’accusé), il était parfois rude et directif. Mais le plus jeune le voyait comme son idole.»

Des proches avaient parlé aux adolescents la veille et la journée même du drame. Tout semblait aller pour le mieux. Mais ce qui devait être un jeu au départ s’est malheureusement transformé en cauchemar.

Vers 9h ou 9h30, le matin du dimanche 14 juin, le plus vieux décide d’initier un jeu de bandit et de policier. À l’aide chacun d’une arme à feu, le jeu consiste à trouver le voleur et à l’arrêter. Le plus vieux descend au sous-sol, s’empare d’un fusil de calibre .410 qu’il croit non chargé. Il ne fait pas la vérification et entreprend de monter les marches vers le rez-de-chaussée.

«Il aperçoit l’autre adolescent près de la cuisine, pointe le fusil et appuie sur la détente. Il y a un bruit assourdissant, un coup de feu est tiré. Le projectile atteint le jeune garçon sur la portion arrière gauche de la tête. Ce dernier s’effondre sur le sol», a raconté Me Tourigny à la cour.

Selon l’examen de la scène par les policiers et les preuves, l’accusé se trouvait à plus de 3 mètres de la victime. Il aurait tenté de stopper le sang et aurait fait des manœuvres de réanimation, avant d’aller chercher un voisin. À l’arrivée des policiers, la jeune victime respirait encore, mais rapidement, son pouls n’était plus détectable. Son décès a été constaté vers 10h45 à l’hôpital de Val-d’Or.

Initié jeune aux armes

L’accusé et la victime avaient souvent partagé leurs connaissances sur leur passion. Le plus vieux lui a notamment expliqué les rudiments de la chasse, comment se servir d’une hache et comment manier le fusil.

«Il (l’accusé) vient d’une famille de chasseurs. Il a été initié à l’âge de 5 ans à la chasse aux petits gibiers et vers 9-10 ans à celle à l’orignal. Il a manipulé une arme pour la première fois vers 8-9 ans et en a reçu en cadeau», a continué Me Tourigny.

Les deux adolescents devaient d’ailleurs suivre un cours relié aux armes en avril 2020, évidemment annulé en raison de la pandémie.

Des armes accessibles

Dans la maison du quartier Vassan, plusieurs armes, dont des carabines et des pistolets, étaient accessibles facilement. «Elles étaient, ainsi que les munitions, rangées de façon non sécuritaire. Le coffre destiné à les entreposer était verrouillé de façon improvisée avec une vis pour empêcher les plus jeunes de l’ouvrir», a signalé Me Tourigny.

Sur des armoires, des tablettes et même sur une console de jeux vidéo se trouvaient également des cartouches, selon les faits admis.

Entente sur la peine?

D’un commun accord, l’avocat de la défense, Me Samuel Bérubé, et les procureurs de la poursuite, qui n’ont pas l’intention de réclamer une peine pour adulte, ont demandé à la juge Marie-Claude Bélanger d’ordonner la confection de trois rapports pré-sentenciel sur l’accusé : un pré-décisionnel, un psychologique et un psychiatrique.

L’adolescent reviendra devant le tribunal le 22 mars prochain, après la présentation des trois rapports aux avocats et à la juge Bélanger. Selon les avocats, des discussions sont en cours entre les deux parties concernant la peine à imposer au garçon aujourd’hui âgé de 15 ans. Une entente pourrait survenir.

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