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02 décembre 2021

Pierre-Olivier Poulin - popoulin@medialo.ca

«Une arrivée au CLSC de Senneterre n’aurait pas été utile», dit le CISSS-AT

Une condition trop grave

Ambulance

©Photo -archives

Le CLSC de Senneterre n'aurait pas pu sauver la vie de Richard Genest, même s'il n'était pas en rupture de services, conclut le CISSS-AT.

SANTÉ - Même dans un CLSC de Senneterre ouvert, Richard Genest, ce citoyen de Senneterre décédé à son arrivée à l’hôpital d’Amos, n’aurait eu que très peu de chances de survivre à sa pathologie, estime le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT).

Près de 72 heures après le décès de l’homme de 65 ans, l’organisme a affirmé que le type de condition dont souffrait le patient aurait probablement mené à sa mort, même dans un système de santé pleinement opérationnel. 

Le CISSS régional mentionne également que l’urgence de Senneterre n’avait pas les outils nécessaires afin de traiter cette pathologie, et qu’un transfert aurait été nécessaire de toute façon. 

Celui-ci a précisé qu’une durée de 70 minutes s’est écoulée entre le premier appel de M. Genest à la centrale d’appels 9-1-1 et l’arrivée de l’ambulance. Lors de l’appel, l’état du malade ne laissait pas croire, à ce stade-ci, qu’une intervention de haute priorité était nécessaire. Après une première mise à jour, une demi-heure plus tard, c’est à ce moment que l’urgence de la situation a été observée. Comme l’ambulance qui desservait Senneterre effectuait déjà un transfert vers Val-d’Or, l’équipe de Barraute a dû se rendre sur place, ce qui a entraîné un délai calculé de 34 minutes. Le CISSS-AT estime qu’un appel à l’extérieur des grands centres urbains de la région amène, en moyenne, 20 minutes de temps d’attente. 

«On comprend qu’il s’agissait d’une pathologie extrêmement grave et subite, qui nécessitait un transport vers des structures de diagnostic et de traitement surspécialisées. En aucun cas, l’arrivée au CLSC de Senneterre n’aurait été utile ou salvatrice. L’hôpital de Val-d’Or n’avait pas la capacité pour un plateau chirurgical spécialisé pour offrir les services d’une chirurgie de sauvetage. Le patient était dans un état critique lors de son transfert vers Val-d’Or, et encore plus en direction d’Amos. La pathologie et des circonstances malheureuses sont responsables du décès», explique le directeur médical régional des services préhospitaliers d’urgence, le docteur Jean-Guy Ricard. 

Passer à travers le filet 

Face à l’absence de plateaux techniques de diagnostic et thérapeutiques dans tous les secteurs du Québec et d’une présence immédiate ambulancière en tout lieu, plusieurs filets de sécurité avaient été mis en place par le système de santé afin de pallier à ces manques.  

Ces ressources incluent l’ajout d’un défibrillateur externe automatique dans les lieux publics et non publics, de trousses d’urgence pour les corps policiers et de la formation d’équipes de premiers répondants qui répondent aux urgences vitales.  

De plus, à cause de la fermeture partielle du CLSC de Senneterre, la municipalité s’est vue octroyer un véhicule d’urgence supplémentaire, à raison de 12 heures par jour (8h à 20h). 

Pour le docteur Ricard, la condition médicale de M. Genest ne permettait pas à ce filet de le sauver. «Il faut savoir que Senneterre a toujours été une zone monovéhicule, donc elle a toujours vécu une absence de véhicules ambulanciers. Ce n’est pas nouveau et cela n’a rien à voir avec la rupture de services», a-t-il déclaré. 

Le coroner impliqué 

Ayant refusé une première fois d’ouvrir une enquête sur la séquence d’événements qui a mené au décès de M. Genest, le Bureau du coroner a finalement changé son fusil d’épaule et prendra le temps d’étudier les circonstances entourant cette histoire. 

L’organisme a justifié cette décision par le fait que la population se pose énormément de questions et par le contexte spécial entourant la fermeture de l’urgence de Senneterre.  

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