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11 janvier 2022

Pierre-Olivier Poulin - popoulin@medialo.ca

Don d'organe inspirant

Coralie a reçu un rein de sa maman Sabrina Lemay avec succès

Sabrina Coralie

©Photo: Fondation CHU Sainte-Justine

Sabrina Lemay a donné la vie à sa fille Coralie une deuxième fois en lui donnant un rein, le geste d’amour ultime entre un parent et son enfant. Si ça peut rassurer d’autres familles dans la même situation sur le don vivant, Mme Lemay et Coralie ont elle-mêmes été inspirées par des histoires semblables à la leur et ne regretteront sans doute jamais d’être allées de l'avant avec la greffe.

Il y a quelques semaines, Sabrina Lemay et sa fille, Coralie Pedro, se préparaient pour l’ultime lien entre une mère et son enfant. Au terme d’une journée remplie d’émotions fortes et de deux opérations distinctes dans deux hôpitaux différents à Montréal, la jeune adolescente de Val-d’Or pourra jouir d’une vie meilleure avec un nouveau rein en pleine santé donné par sa maman.

La date du 30 novembre 2021 restera à jamais gravée dans la mémoire du duo mère-fille et des proches. Telle une pièce de théâtre réglée à la réplique près, la journée devait suivre un programme établi qui ne devait pas dévier de sa trajectoire.

Vers 7h du matin, Mme Lemay, positionnée au CHUM, passait sous le bistouri afin de se faire retirer le précieux organe. Quelques heures plus tard, à environ sept kilomètres de distance, c’était au tour de Coralie de jouer sa partie au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, sous les bons soins de Dr Michel Lallier, Dr Jacques Malaise et leur équipe.

Après les procédures et le transport sous escorte policière afin de garder le rein le plus intact possible, la transplantation n’a connu aucune complication. Dès les premiers instants après le réveil, la receveuse a été capable d’uriner, un signe fort encourageant pour la suite des choses.

Sabrina Coralie

©Photo: Fondation CHU Sainte-Justine

Les retrouvailles avaient été très touchantes et émotives entre Sabrina Lemay et sa fille Coralie au lendemain de l’opération, au CHU Sainte-Justine.

«Le nouveau rein a fait de Coralie une fille normale. Elle va super bien et sa maladie auto-immune (le lupus, qui avait attaqué ses reins) ne s'est pas réveillée. C’était un peu une inquiétude après une aussi grande opération. On n’en est pas là du tout. On est avec une petite fille avec beaucoup d’énergie, qui prend encore de bonnes doses de médicaments pour que son corps ne rejette pas le rein», explique Sabrina Lemay, toujours auprès de sa famille dans la métropole.

«En ce moment, je ne ressens pas de différence physique à l’intérieur de mon corps. Je suis encore ‘’gelée’’ où se trouve ma cicatrice. Donc, c’est sûr que je ne sens pas grand-chose», souligne pour sa part la jeune greffée de 13 ans, qui a deux petites sœurs et un petit frère qui l’attendent à la maison.

Un suivi de tous les instants

Si sa mère a reçu son congé d’hôpital relativement rapidement, Coralie a dû passer quelques jours aux soins intensifs après la transplantation, avant de pouvoir quitter le CHU Sainte-Justine et rejoindre sa famille pour quelques jours. Celle-ci a d’ailleurs fait le trajet de Val-d’Or à Montréal pour célébrer Noël et le Nouvel An tous ensemble.

Les célébrations maintenant terminées, l’étudiante de deuxième secondaire à la Polyvalente Le Carrefour doit encore faire une batterie d’examens et de tests dans les prochaines semaines. Or, les premiers résultats montrent des signes plus qu’encourageants. Alors qu’on parlait d’un retour en Abitibi d’ici trois à six mois, les deux patientes pourraient possiblement revenir à la maison d’ici la fin du mois de janvier.

«Ce que Coralie va vivre dans les prochains mois, ce sont des examens de façon très régulière et une biopsie du rein pour s’assurer que tout va bien et que le rein demeure en santé. Sinon, ça va être des rendez-vous quotidiens et des petits suivis de routine», énumère Sabrina Lemay, directrice du développement des affaires pour le journal Le Citoyen, qui dit se remettre elle-même très bien de l’opération, outre quelques douleurs post-opératoires et la fatigue qui s’estompe tranquillement.

Des planètes bien alignées

La preuve qu’une bonne étoile guidait les deux membres de la famille, toutes les planètes étaient alignées pour que l’opération puisse se produire. Heureusement, le variant Omicron ne faisait pas encore de ravages comme on le voit depuis quelques semaines et la séparation n’a pas été trop dure.

Mais surtout, l’opération pouvait avorter à n’importe quel moment, que ce soit avec une remise ultérieure avant d’entrer au bloc opératoire ou par le fait que le médecin aurait jugé que l’organe n’était plus en condition pour entrer dans son nouvel organisme. Tout ça, sans compter sur la possibilité d’une contraction de la COVID-19 lors de la période d’isolement de deux semaines.  «J’avais du stress, illustre Coralie. Je savais que ma mère était dans la salle d’opération quand j’étais éveillée. Lorsque je suis descendue, j’avais juste hâte de pouvoir me réveiller et de savoir que ça allait bien du côté de ma mère.»

Bientôt à l’école?

Une des conséquences collatérales de la maladie pour Coralie est le fait qu’elle a à peine vécu l’expérience de l’école secondaire sur place jusqu’à maintenant. Ayant fait son secondaire 1 à distance étant donné son état de santé précaire, elle a pu faire sa rentrée scolaire en secondaire 2 en personne, avant de se retirer de nouveau afin de se préparer pour l’opération.

De nature studieuse et passionnée par l’école, l’adolescente a hâte de savoir ce qui l’attend pour le reste de l’année scolaire. Pour le moment, elle suit ses cours de français, de mathématiques et d’anglais en mode virtuel. Dépendamment de son état, la possibilité de finir l’année scolaire en personne et d’effectuer une rentrée normale en secondaire 3 à l’automne est tout à fait possible.

«J’étais heureuse de pouvoir commencer l’année à l’école, car j’aime vraiment ça. J’étais contente également de revoir mes amies. J’aimerais y retourner bientôt, sauf que si je ne me sens pas bien, ça va être plus difficile. Mais pour l’instant, je vais très bien», mentionne-t-elle.

 

LE DON VIVANT, UNE BELLE OPTION

Sabrina Lemay ne manque pas de souligner que le don d’organe vivant au Québec est opéré par une très belle équipe qui, selon ses dires, l’a fort bien prise en charge afin de s’assurer de sa bonne santé et qu’elle puisse effectivement offrir le don de rein à Coralie. La jeune fille souffrait d’insuffisance rénale et devait, depuis un an, faire de la dialyse six jours sur sept. «La dialyse, une technique très lourde et contraignante, permettait de remplacer le travail de ses reins, qui ne filtraient pas bien son sang, mais la solution idéale et la plus proche d’une vie normale était la greffe rénale. Ç’a donc été naturel et automatique pour moi de lui offrir mon rein, puisque j’avais la chance d’être compatible avec Coralie et en bonne santé. Le processus s’est ainsi finalisé avec cette greffe, raconte Mme Lemay. De belles histoires nous ont rassurées et j’espère que la nôtre pourra en faire autant pour d’autres dans la même situation. Le don vivant est une belle possibilité», fait-elle valoir.

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