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03 février 2022

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

Procès Dorval : le plaignant et la policière donnent leurs versions des faits

Procès Dorval

©Photo: Le Citoyen/Dominic Chamberland

L’immeuble à logements de la 16e Rue à Val-d’Or où sont survenus les événements du 14 septembre 2019.

Le plaignant et l’accusée ont fourni leurs versions des faits au tribunal, mercredi et jeudi, lors des jours 2 et 3 du procès pour voies de fait de la policière Stéphanie Dorval, qui se déroule devant la juge Anne-Marie Jacques au palais de justice de Val-d’Or.

John Andrew Fedora, le plaignant dans cette affaire, a affirmé que l’agente de la Sûreté du Québec l’avait poussé pour saisir son téléphone cellulaire, avec lequel il filmait une intervention policière durant laquelle les trois agents impliqués essayaient tant bien que mal de faire entrer son frère en crise dans l’auto-patrouille stationnée devant un immeuble à logements de la 16e Rue, le 14 septembre 2019 à Val-d’Or.

«La policière a fait le tour de l’auto, elle est venue vers moi et m’a poussé pour agripper mon iPhone. Elle a frappé mon bras et j’ai échappé le téléphone en reculant. Non, il n’y a pas eu d’autres contacts physiques», a mentionné l’homme d’origine crie âgé dans la vingtaine, avant d’ajouter qu’il s’était aussi approché de l’auto-patrouille afin de remettre aux policiers les pantalons de son frère (qu’il avait perdus pendant qu’il résistait vigoureusement à son arrestation).

Le plaignant a de plus soutenu s’être approché de l’intervention pour dire à son frère de ne plus résister à son arrestation, d’entrer dans la voiture de police, et pour demander aux agents de ne pas y aller trop durement avec son frère.

«Une question de sécurité»

Pour sa part, Stéphanie Dorval, policière pour la SQ à Val-d’Or depuis 2016, a expliqué avoir «repoussé» John Andrew Fedora afin de le tenir à distance pour une question de sécurité et d’avoir saisi le cellulaire comme élément de preuve pour des dossiers d’entrave au travail des policiers (contre le suspect qui résistait à son arrestation et contre l’homme qui filmait parce qu’il refusait de s’éloigner de l’intervention malgré plusieurs ordres des agents).

L’agente Dorval a également dit s’être dirigée vers M. Fedora pour l’éloigner de l’auto-patrouille dans le but d’assurer la protection de ses deux collègues de la SQ qui s’affairaient toujours à tenter de faire entrer l’homme en crise à l’intérieur du véhicule. John Andrew Fedora se trouvait alors tout juste derrière les deux policiers en question pour filmer la scène (selon ce qu’on peut voir sur l’une des deux vidéos diffusées durant le procès).

«Il était dans le dos de mes partenaires, et beaucoup trop proche. Comme partenaire, mon rôle était donc de le faire s’éloigner. J’avais peur pour mes collègues, car depuis le début de notre intervention (qui avait commencé à l’intérieur de l’immeuble), M. Fedora montrait des signes précurseurs d’assaut; il avançait et reculait en parlant fort, il avait un poing fermé en l’air ou une main dans la poche et refusait d’obtempérer. Il y avait un danger, monsieur avait la capacité d’agir contre nous», a affirmé la policière de 35 ans.

Effet de surprise

Concernant la façon de s’y prendre pour s’emparer du cellulaire de l’homme, Stéphanie Dorval a signalé que dans les circonstances, elle devait y aller avec un effet de surprise. «Comme monsieur n’écoutait pas depuis le début de l’intervention, j’estimais qu’il ne me remettrait pas son cellulaire si je lui demandais pour obtenir la vidéo. J’ai donc décidé de prendre un autre moyen (l’effet de surprise). Mon but était de faire une grande enjambée vers l’avant et de prendre le téléphone avec un geste rapide pour reculer aussitôt», a-t-elle relaté.

Le téléphone a toutefois glissé de sa main, ce qui lui aurait causé, d’après son témoignage, un léger déséquilibre l’ayant amenée à toucher le plaignant à une épaule avec son bras. «Il y a eu un contact au niveau de son épaule gauche et j’ai utilisé la force nécessaire pour me créer une distance sécuritaire afin de ramasser le cellulaire tombé par terre», a expliqué l’agente Dorval.

Au tour des plaidoiries

Les sept témoins convoqués ayant été entendus, le procès Dorval doit se conclure vendredi matin avec les plaidoiries des avocates. La procureure de la Couronne, Me Claudia Carbonneau, et l’avocate de la défense, Me Nadine Touma, tenteront alors de convaincre la juge Jacques de se rendre à leurs arguments respectifs. La magistrate devra ensuite déterminer si les gestes reprochés à l’agente Dorval constituaient des voies de fait ou non.

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