02 février 2023

Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca

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©Site Web - Rock Lamothe - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

L’artiste illustre l’impact des technologies sur notre rapport à l’art.

Peindre des œuvres dans des œuvres 

Créée à la suite d’un séjour à Miami en 2019, l’exposition Miami ou L’envers de l’écran propose 13 œuvres peintes à l’acrylique par l’artiste en arts visuels et professeur Sébastien Ouellette. De retour avec cette exposition après une pause marquée, l’artiste est heureux de présenter au public le fruit de sa création des dernières années. « Dans les dernières années, je me suis beaucoup consacré à mon travail d’enseignant en arts visuels, ça fait longtemps que je n’ai pas présenté une production, plus particulièrement une production en peinture, donc c’est une bonne occasion pour les gens de voir ce que j’ai fait plus récemment », précise monsieur Ouellette. La ville de Miami constitue le décor général dans lequel la série d’œuvres prend place. Cependant, la ville agit davantage à titre de prétexte pour cacher un deuxième sens aux œuvres, celui-ci plus ancré sur l’impact des technologies sur nos comportements individuels. « Depuis longtemps je m’intéresse à la question de notre rapport aux œuvres d’art. Il y a comme un jeu de mise en abîme dans mon travail au sens où ce que l’on voit dans les œuvres ce sont des gens qui visitent des expositions, il y a comme un espèce d’aller-retour entre nous qui visitons l’exposition et ce que l’on voit dans les œuvres. Dans le fond, on se voit un petit peu nous-mêmes à travers les œuvres. Mes œuvres m’offrent aussi l’occasion de montrer comment les technologies affectent nos habitudes, comme dans ce cas-ci la fréquentation des œuvres d’art. Par exemple, dans beaucoup de mes tableaux, on voit des personnes qui font dos aux œuvres, mais qui font face à la caméra, au lieu d’être dans une relation contemplative et intime avec les œuvres. C’est comme si le rapport à l’œuvre se passait dans une médiation technologique avec l’ensemble du monde par les réseaux sociaux. Je voulais illustrer comment ça vient affecter la façon dont on aborde différents phénomènes, dans ce cas-ci, le milieu de l’art. » 

Des peintures de type réalisme social 

L’artiste Sébastien Ouellette, qui réalise aussi des œuvres en sculpture, en art numérique et en dessin, a décidé d’offrir au public des peintures représentant la réalité sociale sans artifice. « À la base, ce sont des œuvres qui sont un peu dénudées d’embellissement au sens où on ne voit pas des palmiers et des plages de la vile de Miami, on est vraiment plus dans un contexte d’exposition d’arts, de foire et de ruelle. Ce sont des œuvres qui ont été faites à partir d’une documentation photographique puis il y a très peu d’interventions qui ont été faites, il n’y a rien qui a été ajouté. Ce sont des scènes qui se sont déroulées comme elles ont été peintes. Le but étant de rendre la réalité sans déformation, de la témoigner avec justesse. » Le peintre a tout de même ajouté une certaine touche artistique à ses tableaux qui demeurent tout de même dans une approche réaliste. « Mes tableaux de loin ça semble assez vrai, mais quand on s’approche on voit beaucoup plus la peinture elle-même, les taches de peinture. Les visages, dans un souci d’anonymat, constituent quelques taches qui, de près, on l’air de rien, mais quand on se recule la trame se reconstitue et là on a une impression de voir des photographies si on veut. Il y a aussi beaucoup de détails auxquels il est intéressant de porter attention au-delà du premier regard. »