Éducation
Retour17 février 2023
Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca
L’art et l’ouverture à l’autre
Dévoilement d’une fresque autochtone à l’école Kinojévis du quartier McWatters

©Chloé Pronovost - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
Monsieur Polson accompagné de sa fresque lors du dévoilement.
Le 17 février dernier, élèves, enseignants, familles et amis étaient réunis au gymnase de l’école primaire Kinojévis, afin d’assister au dévoilement de la fresque peinte par l’artiste algonquin, Frank Polson.
Le mauvais poisson
Le nom Kinojévis signifie en Anichinabé «mauvais poisson». C’est dans cette ligne directrice que l’artiste en art visuel, Frank Polson, a peint une fresque de dimension impressionnante et remplie de couleurs vibrantes. L’œuvre décorera l’école primaire, qui accueille, cette année, 160 élèves, de manière permanente. Dans sa démarche artistique, Monsieur Polson ne laisse rien au hasard. Chaque couleur, chaque forme, chaque illustration représentent un aspect précis et important aux yeux de l’artiste. Par exemple, un poisson est peint au centre de l’œuvre et on peut y apercevoir à l’intérieur des enfants issus des Premières Nations et des enfants allochtones. Pour Monsieur Polson, le poisson central représente l’école et la connexion des enfants avec la nature et les animaux. On observe également deux parents sur la fresque ainsi que des animaux qui symbolisent l’amour et le respect. Enfin, on trouve des cercles jaunes qui traduisent le soleil et la vie selon l’artiste. Madame Marlène Landry, directrice de l’école, précise qu’avec les rénovations faites cet été à l’école, elle trouvait essentiel d’avoir un aspect du décor qui représente le nom de son école et qui différencie l’établissement scolaire.
Une année sous le signe de l’ouverture
Le thème cette année à l’école Kinojévis c’est l’ouverture et je me suis aperçu en discutant avec des enseignants que la série Pour toi Flora avait suscité quelques questionnements chez les jeunes. C’est difficile de parler des pensionnats autochtones et les enseignants n’avaient pas de réponse pour les enfants. On répond comme on peut. On s’est aperçu que ce n’était pas normal de ne pas être capable de répondre aux élèves de la sorte. Ensuite, j’ai vu passer des subventions en lien avec la culture autochtone. J’ai monté un projet pour la sensibilisation à la culture autochtone et on a reçu les sous », précise avec fierté Madame Landry. Monsieur Polson représente le premier d’une série d’invités qui visiteront l’école Kinojévis jusqu’à la fin de l’année scolaire. La directrice mentionne qu’elle souhaite inviter des artistes œuvrant dans d’autres domaines comme le conte, la fabrication de capteurs de rêve, la danse, etc. « Il va y avoir une grande fête à la fin de l’année, un genre de petit pow-wow d’une journée. On va essayer de ramener tout ce que l’on aura appris au courant de l’année en lien toujours avec l’ouverture. »
Redonner à la jeunesse
Lorsque Madame Landry a contacté l’artiste à l’agenda chargé, ce dernier a tout de suite accepté l’offre avec rapidité. « Il m’a dit que sa priorité était les enfants, qu’il était prêt à tasser autre chose pour venir ici à l’école. » Monsieur Polson a alors pris résidence dans la bibliothèque de l’école pendant une semaine, soit du 30 janvier au 3 février dernier, pour peindre la fresque. Lors de sa présence, les élèves, de la maternelle à la 6e année, avaient la chance de discuter avec lui et de poser leurs questions. « Moi je pense que quand je fais des ateliers avec les enfants ça leur permet de mieux comprendre la culture autochtone. Après, il y a moins de racisme dans le monde », ajoute Monsieur Polson.

©Chloé Pronovost - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
Les élèves ont créé des œuvres à la manière de Monsieur Polson que ce soit par le biais d’un poème, d’une sculpture ou d’une peinture.
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