17 mars 2023

Hugo Saez - hsaez@medialo.ca

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©Gracieuseté - Jessica Gélinas

Grâce à son bagage de connaissances, Benoît-Beaudry Gourd apporte une vision plus philosophique et historique des évènements.

Le quartier de Notre-Dame a été le tout premier quartier de la ville de Noranda, qui a vu le jour en 1926 à la suite d’une loi spéciale permettant à la compagnie minière nommée Noranda mines d’aménager une ville sur sa propriété. « Le gérant de la ville, c’était le gérant de la mine. Notre-Dame est le cœur de l’histoire de l’ancienne ville de Noranda. La majorité des maisons qui vont être démolies ont été construites par la compagnie pour loger les travailleurs », raconte Benoît-Beaudry Gourd.  

Selon lui, c’est d’ailleurs « LE quartier historique par excellence » et l’établissement d’une zone tampon présente des effets regrettables sur plusieurs aspects, au-delà de la détérioration du tissu urbain à proprement parler. « Ça a des impacts négatifs qui vont être assez énormes sur le tissu social, sur la vitalité économique et culturelle qui sont difficiles à quantifier pour le moment », pointe-t-il du doigt. 

Un changement des mentalités 

Du point de vue de Benoît-Beaudry Gourd, ces évolutions sont le reflet des tendances sociétales. « Il existe une conscience collective environnementale qui n’existait pas, car on ne savait pas. Aujourd’hui, la différence, c’est que l’on sait. Il y a eu comme une prise de conscience collective et des mouvements civils, la société est intervenue de manière organisée avec les moyens qui sont à sa disposition comme l’utilisation des réseaux sociaux par exemple. On est à une époque où la santé collective a pris de l’ampleur par rapport au XXème siècle », constate le célèbre historien. 

Toutefois, difficile pour lui de se projeter et la date du 16 mars 2023 résonne davantage comme un tournant plutôt que l’ouverture d’un nouveau chapitre pour l’histoire de la ville. « On est dans l’évènementiel. Est-ce que la Fonderie Horne va atteindre 3ng ? Est-ce qu’il va y avoir un nouveau quartier ? C’est un tournant, mais il y en a déjà eu d’autres dans le passé comme dans les années 90 avec les nombreuses pétitions contre les rejets d’acide sulfurique dans l’air. C’est un marqueur historique et ce n’est que le début de quelque chose : on ne sait pas où ça va aller », affirme Benoît-Beaudry Gourd en se questionnant sur l’avenir de la zone tampon annoncée ce jeudi. Quoiqu’il arrive, nul doute que les mesures prises modifieront à jamais le plus vieux quartier de la ville.