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26 avril 2023

Ian-Thomas Bélanger - itbelanger@medialo.ca

Les producteurs agricoles de l’A-T en ont ras-le-bol

Manifestation devant les bureaux du député caquiste Daniel Bernard à Rouyn-Noranda

Manifestation UPA R-N

©Le Citoyen - Ian-Thomas Bélanger

Une centaine de producteurs agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue ont manifesté leur impatience devant l’inaction des gouvernements à leur venir en aide devant les bureaux du député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard, le 26 avril en matinée. 

Pancartes à la main et slogans aux lèvres, les producteurs agricoles de la région se sont donnés rendez-vous à Rouyn-Noranda afin de se faire entendre.

Ces derniers demandent que le gouvernement provincial fournisse une aide concrète afin de les aider à contrer les coûts sans cesse grimpants associés à la production agricole.

Depuis plusieurs mois, la hausse du prix du carburant, des assurances et des intrants nécessaires à la production a atteint des niveaux records pour les producteurs régionaux.

Selon l’Union des producteurs agricoles du Québec, l’inflation est de l’ordre de 28% pour les agriculteurs.

« Nous sommes dans l’une des pires crises du milieu agricole depuis les 45 dernières années », a expliqué le président de l’UPA régionale, Pascal Rheault, alors qu’il s’adressait à la foule présente devant les bureaux du député Daniel Bernard.

« Le gouvernement ne peut plus faire la sourde-oreille et doit faire quelque chose pour nous aider, car on est en crise. »

L’UPA demande par ailleurs que le gouvernement lance immédiatement des programmes spécifiques pour aider les agriculteurs.

Le syndicat agricole demande aussi de remettre immédiatement sur pied le compte d’urgence, un levier financier qui permet à un producteur d’avoir accès à des fonds sans avoir à payer d’intérêts à court terme.

Le compte d’urgence permet aussi à l’agriculteur d’obtenir du financement s’il réussit à rembourser ce prêt en moins de 3 ans, ce qui allégerait la charge fiscale des producteurs lorsque les temps sont difficiles. 

Pascal Rheault

©Le Citoyen - Ian-Thomas Bélanger

Le président de l’UPA régionale, Pascal Rheault, qui s’est adressé à la foule lors de la manifestation tenue à Rouyn-Noranda le 26 avril.

La relève agricole : le secteur le plus touché 

La présidente du Syndicat de la relève agricole et productrice laitière à Palmarolle, Mégane Jarry, soutient qu’il est de plus en plus difficile pour les jeunes producteurs de rentabiliser leur entreprise.

Cette dernière parle d’une baisse notable de la volonté des jeunes à vouloir poursuivre dans cette voie alors que les difficultés financières ne cessent de s’accumuler.

« Je pense qu’être producteur agricole est une passion, alors les jeunes ont la passion…mais plusieurs d’entre eux pensent maintenant laisser tout ça, car ils croient que leur entreprise ne sera plus jamais rentable. J’entends souvent qu’ils aimeraient continuer, mais ils ne peuvent tout simplement plus vivre de l’agriculture. La situation est alarmante », a-t-elle commenté. 

Mégane Jarry, Syndicat de la relève agricole de l'Abitibi-Témiscamingue

©Le Citoyen - Ian-Thomas Bélanger

La présidente du Syndicat de la relève agricole de l’Abitibi-Témiscamingue, Mégane Jarry

Une détresse psychologique palpable 

Pour la travailleuse de rang Isabelle Talbot, la détresse psychologique causée par les problèmes financiers des producteurs de la région est bien réelle.

« Tout ce qui se passe avec l’économie dans le secteur agricole ne fait, en réalité, que d’ajouter une couche là où il y avait déjà des problèmes comme l’isolement. Chaque fois que je rencontre des producteurs, on parle des problèmes financiers qui semblent s’accumuler chaque jour. Si on ajoute à cela les problèmes déjà vécus par eux, cette charge devient insoutenable pour plusieurs producteurs. » 

Isabelle Talbot

©Le Citoyen - Ian-Thomas Bélanger

La travailleuse de rang, Isabelle Talbot.

Commentaires

26 avril 2023

Alain Théberge

Avec l'urbanisation, la grande majorité de la population s'est déconnectée de la production alimentaire. Il faut prendre conscience que la globalisation est une expérience récente qui ne durera pas éternellement. La disponibilité des ressources naturelles (eau potable, engrais) et des ressources humaines (démographie, urbanisation) sont tout à fait défavorables à une suite douce et tranquille de la période 1971-2020. La production locale va peut-être devenir un élément de survie en Amérique du Nord. Mieux vaut prévénir que guérir.

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