«La bataille n’est pas encore gagnée.»- Bonnardel

134 feux sont toujours en activité au Québec; la SOPFEU en combat 37.

©Le Citoyen - Christine Morasse

Le ministre François Bonnardel estime qu’il faudra tenir bon pour au moins les prochaines 48 heures.

Il faudra tenir bon pour les 48 prochaines heures, s’il faut en croire le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel. En point de presse samedi matin, le ministre a dit craindre la météo des deux prochains jours, qui ne sera d’aucune aide pour les combattants du feu.

La bonne nouvelle, c’est que présentement, les vents sont favorables, ce qui fait que les feux stagnent. «Dans le secteur de Chapais-Chibougamau-Mistissini, les équipes de combat aérien et au sol continuent leur travail, nos combattants de la SOPFEU ont de l’aide de l’extérieur, indique le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel. Les combattants français et ceux du Nouveau-Brunswick sont arrivés en appui.»

C’est en Abitibi-Témiscamingue que la situation est la plus critique. À Normétal, le feu a commencé à entourer la ville, et même si le feu est relativement sous contrôle, la situation demeure préoccupante. Pendant ce temps, à Lebel-sur-Quévillon, deux incendies causent des soucis à la SOPFEU. «Le premier feu est à 2 km au sud-est de l’usine Nordik Kraft, alors que le second est à 15 km au nord», indique M. Bonnardel. Le feu tout près de l’usine est particulièrement préoccupant, en raison de la présence en masse de produits chimiques inflammables, dont une grande quantité de mazout. 

Un 48h «compliqué»

Le ministre Bonnardel demande à tout le monde de tenir bon au moins pour les prochaines 48 heures, puisque la météo sera défavorable pour le combat. «On attend du temps plus sec, des températures à la hausse et une hausse de l’indice d’inflammabilité, explique le ministre. Cela signifie que d’autres feux pourraient faire leur apparition, et les feux qui font présentement rage pourraient augmenter d’intensité.»

M. Bonnardel, en ce sens, a lancé un cri du cœur. «La bataille n’est pas encore gagnée, avertit-il. On pourrait en avoir pour tout l’été avant de venir à bout de ces incendies. C’est une situation sans précédent que l’on vit actuellement au Québec, et particulièrement dans l’ouest.»   

Réintégrer les domiciles

Le ministre Bonnardel refuse de donner un échéancier quant au retour à la maison des quelque 14 000 personnes évacuées. «La situation demeure compliquée, on n’a rien de sûr d’ici mardi», a indiqué le ministre. On a pu entendre le même son de cloche lors de points de presse distincts donnés par la mairesse de Senneterre et la MRC d’Abitibi-ouest. «On demande à nos résidants d’éviter non seulement de se trouver en forêt, mais aussi sur les plans d’eau, indique Natalie-Ann Pelchat. Plusieurs personnes nous posent aussi des questions sur leurs camps forestiers, là aussi, on ne peut pas répondre pour le moment.» «On prend bien soin de vos maisons, a affirmé le maire de Normétal, Ghislain Desbiens. On vous demande de respecter les consignes pour qu’on puisse venir à bout de ces feux.»

La qualité de l’air toujours en question

La qualité de l’air continue d’être une préoccupation pour François Bonnardel, qui trouve toujours le phénomène impressionnant. «J’étais à Senneterre il y a 48 ou 72 heures, et on pouvait voir de ciel jaune et les cendres qui tombaient du ciel, d’indiquer le ministre. C’est un phénomène que je n’avais jamais vécu.»

François Bonnardel a annoncé qu’il serait à La Sarre lundi prochain, pour rencontrer les dirigeants municipaux sur place, ainsi que ceux de la SOPFEU qui sont sur le terrain. Il a par ailleurs réitéré son admiration pour le travail colossal effectué sur le terrain. «On ne déplore aucune perte de vie humaine, et aucune résidence principale n’a été détruite par le feu. Les gens n’ont pas idée du travail que ça requiert.»  

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