20 juillet 2023

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

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©Gracieuseté - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Christine Labrie est venue prendre le pouls des militants solidaires de l’Abitibi-Témiscamingue.

Perçu comme un parti essentiellement montréalais par l’électorat québécois, Québec solidaire cherche à se défaire de cette image exclusivement urbaine.  « Actuellement, deux des trois candidates dans la course proviennent des régions, indique Christine Labrie.  D’ailleurs, en raison du fait que plusieurs de nos députés viennent des grands centres, les députés des régions héritent souvent de dossiers qui sont très loin de chez eux. » 

À La Sarre, Mme Labrie s’est interrogée sur les raisons de la défaite de sa collègue Émilise Lessard-Therrien dans Rouyn-Noranda-Témiscamingue lors de la dernière élection.  « La question était sur toutes les lèvres des militants, dit-elle.  On sait que le dossier de la Fonderie Horne a été polarisant, et qu’il fallait balancer enjeux environnementaux et enjeux économiques.  Mais ce n’est pas le seul facteur qui a contribué à notre défaite.  L’effondrement du Parti libéral et le fait que la CAQ présentait un ex-libéral (Daniel Bernard) ne nous a pas aidés. » 

La CAQ en mode réaction 

Christine Labrie, dont une partie de la famille a déjà vécu en Abitibi-Témiscamingue, joint l’utile à l’agréable lors de cette tournée régionale.  « Je suis en vacances, précise-t-elle.  J’en profite pour visiter la région et rencontrer nos militants. »   La députée de Sherbrooke s’est d’ailleurs rendue à Normétal, où François Legault est passé plus tôt dans la semaine, pour constater de visu l’étendue des dommages causés par les feux de forêt. 

Mme Labrie a lancé un compliment « empoisonné » à la CAQ et au gouvernement Legault.  « Ils gèrent bien les crises, a dit la candidate à la succession de Manon Massé.  Mais ils ne sont pas dans l’action.  Ils parlent d’adaptation aux changements climatiques, mais ils ne font que réagir à courte vue.  Il n’y a pas de vision à moyen ou long terme.  On aurait besoin d’investissements importants pour s’adapter aux changements climatiques, mais il n’y a rien de concret.» 

Mme Labrie est d’avis que le gouvernement n’est pas branché sur les besoins des entreprises touchées par les feux de forêt.  Elle en a notamment contre le fait que l’aide offerte aux PME se fait présentement sous forme de prêts.  « On l’a vu dans d’autres dossiers, comme la crue des eaux ailleurs au Québec.  La CAQ a pris conscience des impacts réels des changements climatiques, mais rien de concret n’a transpiré pour le moment.  Les programmes et les travaux doivent être confiés au monde municipal. » 

Un meilleur arrimage 

Christine Labrie est d’avis que Québec solidaire a une belle occasion actuellement de briser les stéréotypes qui en font aux yeux de la population un parti montréalais.  « C’est important pour les trois candidates, Émilise (Lessard-Therrien), Ruba (Ghazal) et moi d’aller à la rencontre de nos militants, de les écouter.  Peu importe qui sera choisi, il faut bien représenter tous nos membres. » 

À cet effet, elle estime que ses qualités de rassembleuse vont lui être utiles pendant la course, mais aussi après.  « Il est faux de penser que toutes les régions forment un tout homogène, précise Christine Labrie.  Chaque région a ses différences, et il y a même parfois des différences au sein même d’une région.  J’ai démontré que j’avais la capacité à aller chercher les gens qui n’ont pas voté pour nous.  Pour ce faire, c’est important de prendre le pouls de nos sympathisants. »