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24 juillet 2023

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

Les Algonquins de Kebaowek inquiets

L’implantation d’un site d’entreposage de déchets nucléaires à Chalk River, en Ontario, menacerait leur mode de vie ancestral.

Lance Haymond

©Facebook

Le chef de Kebaowek, Lance Haymond, dénonce les agissements de la Commission canadienne de la sécurité nucléaire dans le dossier de Chalk River.

L’Assemblée des Premières Nations réclame une rencontre d’urgence avec le gouvernement canadien concernant l’implantation proposée d’un site de gestion des matières radioactives en surface aux laboratoires de Chalk River, en Ontario.  La croisade est menée par le chef de la communauté de Kebaowek, au Témiscamingue, qui se dit menacé en amont par les répercussions potentielles de l’entreposage de déchets radioactifs.

« Les risques de contamination de la rivière Kishi Sibi (des Outaouais) vont avoir un impact important sur notre territoire, affirme le chef de Kebaowek, Lance Haymond.  Même si la rivière coule dans l’autre direction, les animaux qui vont se retrouver sur nos territoires de chasse risquent d’être contaminés.  La moindre fuite à Chalk River risque d’avoir des impacts catastrophiques non seulement sur l’environnement, mais sur notre mode de vie. » 

Lance Haymond veut surtout rencontrer le gouvernement canadien pour lui demander de revoir les politiques de la Commission canadienne de sécurité nucléaire.  « Ils ne nous ont pas consultés avant de donner leur aval au projet de Chalk River, déclare le chef.  Nulle part dans la proposition il n’est question de solutions alternatives. »   

Le chef Haymond et l’APN estiment que la CCSN doit réagir afin d’inclure des stratégies et des mesures d’atténuation pour les Premières Nations afin de se conformer pleinement aux lois et aux normes internationales en matière de droits de la personne et de promouvoir leur mise en œuvre. Il réitère également les obligations du Canada en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, en particulier l’article 29 qui stipule que « les États prennent des mesures efficaces pour veiller à ce qu’aucun stockage ou traitement de matières dangereuses n’ait lieu sur les terres ou territoires des Peuples autochtones sans leur consentement libre, préalable et éclairé ». 

Des audiences le 10 août 

Les chefs de Kebaowek et de Kitigan Zibi (près de Maniwaki) se présenteront devant la CCSN le 10 août prochain, pour présenter leur analyse du dossier.  « Nous tiendrons des actions de visibilité à cette occasion, promet Lance Haymond.  Il y aura notamment une marche organisée pour dénoncer le projet, et demander à la Commission de se pencher sur d’autres solutions. » 

Le chef estime que les décisions de la CCSN briment directement leurs droits, et il a bien l’intention de le rappeler.  « Je tiens à être très clair : les Peuples algonquins n’ont pas consenti à la construction de ce dépotoir de déchets radioactifs sur notre territoire non cédé. Nous croyons que la consultation a été inadéquate, c’est le moins qu’on puisse dire, et que nos droits autochtones sont menacés par cette proposition. Nous demandons l’annulation du projet. L’accent doit être plutôt mis sur un nettoyage réel et réussi du site, afin d’éliminer définitivement les déchets radioactifs anciens. »  

Appuis chez les non-autochtones 

Lance Haymond affirme également avoir des appuis chez ses voisins non-autochtones.  Selon lui, environ 140 municipalités ont voté des résolutions pour renvoyer le projet de Chalk River sur la table à dessin.  « La CCSN nous cache la vérité, croit-il, et les municipalités avoisinantes s’en aperçoivent.  Pour eux comme pour nous, c’est clair. » 

« Trudeau se met la tête dans le sable. » -Lance Haymond 

Le chef de Kebaowek ne compte pas sur l’appui de Justin Trudeau, qui, pourtant, se dit sensible aux revendications autochtones et à l’environnement.  Lance Haymond le qualifie d’hypocrite.  « Justin Trudeau se met la tête dans le sable dans le dossier de Chalk River, déclare M. Haymond.  Il préfère ignorer le problème de l’entreposage des déchets nucléaires parce que pendant ce temps, il réduit les émissions de gaz à effet de serre.  On fait quoi avec les déchets nucléaires pendant ce temps? » 

M. Haymond n’écarte pas le recours aux tribunaux pour faire stopper le projet de Chalk River.  « Notre peuple va se tenir debout, dit-il.  Nous savons très bien comment ça fonctionne du côté politique.  Ce sont ceux qui ont l’argent et le pouvoir qui peuvent gérer l’agenda du gouvernement. » 

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