Environnement
Retour01 août 2023
Michel Ducas - mducas@medialo.ca
Feux de forêt : Québec annonce un programme de récupération du bois brûlé
Le programme comprend aussi des mesures de réaménagement

©Photo : Daniel Shink
Le PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Jean-François Samray, estime qu’il faudra des solutions à long terme à l’enjeu des feux de forêt.
La ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette-Vézina, a annoncé lundi soir la mise sur pied d’un programme de récupération du bois brûlé lors des feux de forêt qui ont touché le Québec en juin et juillet.
Le gouvernement est plutôt vague sur les sommes allouées et sur les modalités de ce programme. « Cette bonification tiendra compte de la capacité opérationnelle des entreprises forestières à récupérer le bois dans les superficies affectées, des pertes de rendement associées à la récolte ainsi que de la diminution de la valeur des produits générés par la transformation », peut-on lire dans le communiqué émis par le ministère en début de soirée, lundi.
En plus de la récupération du bois, le gouvernement va bonifier le programme de réaménagement des chemins forestiers, pour permettre aux compagnies forestières d’avoir un accès sécuritaire aux ressources.
« La vitalité de l'industrie forestière est essentielle pour maintenir le dynamisme économique de nos régions et du Québec en entier, a déclaré la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina. C'est pourquoi nous avons agi promptement afin de permettre une récupération rapide des bois brûlés et, ainsi, de limiter les pertes causées par leur détérioration. La communication et la coordination ont été des facteurs clés dans l'organisation des opérations de récupération qui s'amorcent. Je salue d'ailleurs l'excellent travail des membres du Comité opérationnel de récupération du bois de feu gouvernement-industrie ainsi que de l'ensemble de nos partenaires et je suis très fière du soutien du gouvernement du Québec envers nos entreprises forestières. »
L’industrie forestière salue, mais se questionne
L’industrie forestière a une réaction mi-figue, mi-raisin face à l’annonce du gouvernement. « C’est une première réponse qui est venue rapidement, affirme le président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Jean-François Samray. Pour ce qui est de l’enjeu de la récolte du bois brûlé, l’annonce du gouvernement est une solution à court terme pour un problème qui va nécessiter une vision à long terme. »
Pour le PDG du CIFQ, ce programme vient répondre à un problème ponctuel, comme celui de la tordeuse des bourgeons de l’épinette, par exemple. Mais à terme, ce sera insuffisant. « Cette aide ne viendra pas couvrir les coûts des travaux de remise en condition des sols et les travaux de jardinage forestier qui seront nécessaires pour redémarrer les activités forestières », déplore M. Samray.
Cinq ans de récolte en fumée
Jean-François Samray prévient par ailleurs que le gouvernement devra moduler son aide selon les régions. Pour lui, pas question de mur à mur. « Au total, le Québec a perdu plus d’un million et demi d’hectares de forêt, indique-t-il. C’est l’équivalent de deux années de récolte forestière pour l’ensemble de la province. Mais sur ce total, il y a des régions qui n’ont pas été touchées par les feux. Pour des régions comme l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec, ce sont cinq années de récoltes qui se sont envolées en fumée. »
Le PDG compte d’ailleurs sur ses membres dans les deux régions pour bien jouer son rôle. « Nous, à Québec, on a une vision plus éloignée des choses, dit M. Samray. Nos membres dans les régions sont sur le terrain, ils vivent les réalités, ils ont vu ce qui s’est passé sur le terrain. Nous, on est là pour eux, pour les appuyer. »
Un comité aviseur
Comme il l’avait annoncé lors de l’un de ses points de presse quotidiens en juin, le gouvernement Legault travaille toujours en collaboration avec un comité opérationnel de récupération du bois de feu. Ce comité se réunit sur une base hebdomadaire pour notamment optimiser les opérations de récupération et assurer le suivi de ces opérations de récupération.
Il s’agit d’ailleurs d’un enjeu de taille, où le temps est compté. Plusieurs experts l’avaient d’ailleurs affirmé au cours des différents point de presse en juin : le bois brûlé doit être récupéré avant que les insectes ne le ravagent complètement.
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