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08 août 2023

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

Moridicus ou l’éveil à la lecture

Maurice Bélanger veut inciter les jeunes à lire tout en touchant leurs émotions

MD-Moridicus

©Gracieuseté - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Maurice Bélanger, alias Moridicus, se promène à travers la région pour éveiller les tout-petits à la lecture.

Dans le cadre de la journée « Achetez un livre québécois », Le Citoyen vous présente un auteur de la région d’un genre peu conventionnel.  Maurice Bélanger écrit des livres pour les tout-petits, et en fait la promotion via son personnage, le clown Moridicus, qu’il promène dans les maternelles 4 ans et les CPE depuis plus de 10 ans.

Originaire de Rivière-Héva, Maurice Bélanger est à la racine de l’amour de la lecture des jeunes et moins jeunes de la région.  Il est, en quelque sorte, à la base de la « chaîne alimentaire littéraire ».  « Donner le goût de la lecture, ça se fait dès le plus jeune âge, affirme sans ambages Maurice Bélanger, dont le tout dernier opus, Lulu et le cheval de bois, vient tout juste de paraître.  Dès qu’on réussit à mettre un livre dans les mains d’un enfant, on sait qu’il aura du succès plus tard. »

Imaginaire et éducation

Dans ses livres, Maurice Bélanger travaille comme un funambule, marchant sur le fil de l’éducation, tout en tenant la perche de l’imaginaire.  « Le côté éducatif n’est jamais loin, mais le côté imaginaire, lui, est toujours là, avoue-t-il.  Dans Lulu et le cheval de bois, par exemple, le personnage de Lulu la lune doit apprendre à gérer ses émotions, et pour ce faire, il a, pour l’aider, un cheval de bois magique.  On éduque, oui, mais toujours de façon ludique. »

Pour inciter les tout-petits à aimer ses œuvres, Maurice Bélanger a le soutien de l’un de ses bons amis.  Le clown Moridicus fait régulièrement la tournée des CPE et des maternelles 4 ans, sans oublier l’heure du conte dans plusieurs bibliothèques de la région.  « Avec Moridicus, je peux jouer mes contes et aller toucher une autre couche de l’imaginaire des enfants, de dire Maurice Bélanger.  Moridicus aide à installer les habitudes de lecture vers 3-4 ans. » 

Laisser sa trace

Maurice Bélanger et son acolyte Moridicus ont acquis une certaine renommée qui transcende maintenant l’Abiitbi-Témiscamingue.  Il revient d’une tournée de 22 CPE qui l’a mené de Chibougamau à Témiscamingue-sud, mais il a aussi participé, ces dernières années, à des ateliers à l’extérieur de la région.  « J’ai participé en mai dernier au Festival Festilou de Montréal, et en 2018 au Métropolis Bleu.  Deux festivals bien différents, l’un était pour les conteurs, alors que l’autre était plus pour les auteurs. »

Au hasard des rencontres, l’auteur hévarivois tombe parfois sur des gens pour qui il a été une inspiration.  « Lors du dernier Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, j’ai vu arriver un jeune homme de 15 ou 16 ans à mon stand.  Il avait deux ou trois livres sous le bras  Je me demandais ce qu’il pouvait bien faire là, puisque normalement, ce sont les parents ou les grands-parents qui arrêtent me voir.  Il a pointé l’un de mes livres et m’a dit : c’est le premier livre que j’ai lu.  Ça donne un sens à ce que je fais. »

Maurice Bélanger suscite même parfois des vocations, qui lui rappellent comment lui-même doit penser.  « Un jour, une adolescente, inspirée par mes livres, est venue me voir lors d’un atelier littéraire.  Elle m’a dit qu’elle avait commencé à écrire des contes pour enfants, et elle me posait des questions sur ma démarche d’auteur.  Elle me demandait combien de versions de mes livres je dois écrire avant de trouver la bonne.  Je lui ai répondu que pour l’un de mes livres, j’avais dû écrire 30 versions de mon conte.  La leçon derrière cela, c’est qu’il faut persévérer. »

Persévérer, c’est le mot.  Cela ne fait que trois ans environ que Moridicus peut vivre de son art.  Et comme la maison d’édition qui publiait ses ouvrages a plié bagages, il a dû créer sa propre maison d’édition (La ribambelle).  « Mais ça vaut le coup, dit-il.  Ne serait-ce que pour voir une petite fille demander à sa mère pour l’un de mes livres, ou pour apprendre plus tard que mes oeuvres ont donné le goût de la lecture à de jeunes enfants. »

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