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30 octobre 2023

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

Faire affaire avec les Cris, une question de respect

« La région a un lien privilégié grâce à nous. » -Chantal Hamelin

Chantal Hamelin SAENCAT

©Le Citoyen -Michel Ducas

La directrice du Secrétariat aux alliances économiques Nation Crie Abitibi-Témiscamingue, Chantal Hamelin, voulait rappeler la pertinence de son organisme pour les gens d’affaires de la région.

C’est devant un auditoire à toutes fins utiles conquis que la directrice du Secrétariat aux alliances économiques Nation Crie-Abitibi-Témiscamingue (SAENCAT), Chantal Hamelin, a prononcé une allocution le 30 septembre dernier, à l’invitation de la Chambre de commerce de Val-d’Or, au Club de golf Belvédère. 

Pour l’organisme, le message était de rappeler les gens d’affaires de Val-d’Or à leur bon souvenir.  « Les Cris ont la volonté de faire des affaires en Abitibi-Témiscamingue.  Utilisez-nous, a lancé Mme Hamelin aux convives.  L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) cherche à intégrer les gens d’affaires autochtones dans les régions, et c’est aussi le cas pour les communautés Eeyou-Istchee. » 

Mme Hamelin avait plusieurs conseils à prodiguer aux entrepreneurs qui veulent faire affaire avec les communautés de la Nation Crie.  « Oubliez le mur-à-mur, indique-t-elle.  D’une communauté à l’autre, les façons de faire peuvent être différentes.  Il faut être présents sur place et apprendre à connaître les membres des communautés. »  Elle estime aussi qu’il faut se garder à jour dans ses relations.  « Les leaders changent de temps à autre, rappelle-t-elle.  Il faut donc souvent recommencer à tisser des liens avec les nouveaux leaders. » 

Autre conseil : quand on fait affaire dans la communauté, il faut faire affaire avec la communauté.  « J’ai vu des entreprises arriver pour effectuer des travaux dans des communautés Eeyou-Istchee qui n’achetaient même pas une boîte de conserve dans la communauté.  Il ne s’agit pas seulement, pour faire des affaires, de débarquer sur place.  Prenez le temps d’aller faire le plein à la station d’essence, prenez le temps de vous approvisionner chez l’épicier.  Vous aurez plus de chances de développer vos liens d’affaires. »   

Formation et leadership

La formation des travailleurs cris est aussi importante dans les liens d’affaires à créer avec ces communautés.  « Il faut maximiser la formation et les compétences de la main-d’œuvre crie, dit la DG du SAENCAT.  C’est une façon pour eux de participer à la réconciliation entre les peuples. » 

À cet effet, Mme Hamelin a rappelé les grandes étapes de la création de la Nation Crie, et les liens avec l’Abitibi-Témiscamingue.  « On a tendance à l’oublier, mais le premier bureau du gouvernement de la Nation Crie, dans les années 70, était à Val-d’Or!  Il n’y avait pas de routes entre les différentes communautés, et c’est pour cela que les bureaux étaient ici, rappelle Chantal Hamelin. » 

D’autres régions 

Chantal Hamelin met en garde les gens d’affaires de la région : il ne faut pas tenir les Cris pour acquis.  La DG du SAENCAT s’est rendue récemment à Sept-Îles, avec une délégation de la Chambre de commerce de Val-d’Or, pour témoigner de l’expérience de la région avec la Nation Eeyou-Istchee.  « Les gens de la Côte-Nord voulaient apprendre de notre expérience, rappelle Mme Hamelin.  Les Cris ne sont pas exclusifs à l’Abitibi-Témiscamingue.  D’autres régions aimeraient d’ailleurs avoir les mêmes liens que nous avec ces communautés. » 

Pierre Fitzgibbon à Val-d’Or 

Le SAENCAT tiendra une rencontre les 14 et 15 novembre prochains, à Val-d’Or.  En plus de la Nation Crie, les Innus de Uashat-mak-Maniotenam seront sur place.  « Ils nous ont invités, c’est notre tour maintenant de les recevoir, indique Chantal Hamelin.  Ce sera une autre occasion de partager nos expériences. » 

Un invité bien spécial sera également sur place : Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui viendra s’adresser aux convives présents.  « C’est une première, indique Mme Hamelin.  Une façon de retisser des liens avec les communautés. » 

Mme Hamelin assure par ailleurs que la décision de la Nation Crie de déménager certaines de ses activités sportives vers d’autres villes ne change en rien les relations avec les gens d’affaires de Val-d’Or.  En revanche, elle estime que c’est un signe d’un certain manque d’infrastructures.  « Pour des activités comme le tournoi de hockey ou le tournoi de balle molle, on n’a tout simplement pas assez d’infrastructures d’accueil, indique Mme Hamelin.  Pour pouvoir réserver dans les hôtels de Val-d’Or, il faut parfois s’y prendre un an d’avance, et ce n’est pas dans leurs habitudes. » 

La barrière de la langue 

Parmi les écueils qui attendent les gens d’affaires d’ici s’ils ne font pas attention, il y a la barrière de la langue.  « Il faut se rappeler que les Cris parlent principalement l’anglais », rappelle Chantal Hamelin.  « Eux, ils font l’effort de parler nos langues, a fait remarquer un convive présent.  Est-ce que nous, on fait l’effort d’apprendre leur langue? »  « Je connais une dizaine de mots en cri », a lancé Mme Hamelin à la blague.  En entrevue au Citoyen, elle a tout de même rappelé que la constitution de la Nation Eeyou-Istchee avait comme première loi la Loi sur la langue Crie.  « Les Cris essaient de conserver leur langue, et ils font face eux aussi à l’attrait de l’anglais chez les jeunes. »   

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