En plus du ministre des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière et du député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, était présent pour l’occasion.  « Cette nouvelle ligne permettra à la communauté Anishinabe d’envisager son développement, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse.  Non seulement ce développement sera bénéfique pour vous, mais aussi pour suffire à une demande encore plus grande dans la région si besoin est. » 

Pour le moment, le projet Animiki Ickote est sur les rails, et les délais sont respectés.  « Actuellement, les études archéologiques sont complétées, et les études d’impact environnemental devraient l’être d’ici la fin de 2023, note Régis Tellier, vice-président Opérations et services électriques à la clientèle d’Hydro-Québec.  On veut planter les premiers poteaux en 2024, pour établir les 70 km de ligne, et terminer le tout à la fin de 2025. » 

Le poste Louvicourt 

La ligne qui alimentera la communauté partira du poste de Louvicourt, et déjà, les travaux de déboisement le long de la route 117 sont en cours.  Au total, les travaux sont évalués à environ 32 M$, et la facture sera assumée entièrement par Hydro-Québec. Malgré tout cela, le projet en question ne faisait pas l’unanimité.  « Quand on a annoncé le projet, en 2022, certains en doutaient, affirme le ministre des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière.  Ce n’était pas tous les membres de la communauté qui étaient prêts à recevoir l’électricité. » 

 

À cet effet, les membres présents à la conférence de presse ont eu droit à l’inauguration symbolique d’un premier poteau électrique, situé tout juste en face de l’école primaire Mikizicec.  « Aujourd’hui, ce premier poteau, c’est du concret, indique Ian Lafrenière.  Je pense que les gens de la communauté en avaient besoin.  Maintenant, on ne parle plus d’un projet, on parle d’une réalité. »     

 

40 ans de lutte 

L’annonce du début des travaux est l’aboutissement de 40 ans de luttes et de négociations politiques.  D’ailleurs, les membres de la communauté que Le Citoyen a rencontrés semblaient amusés par l’unique poteau planté en plein milieu du village.  2 000 autres poteaux semblables seront nécessaires à la réalisation du projet. « Ça a pris 40 ans pour que ça se réalise, se rappelle l’ex-chef de la communauté, Jimmy Papatie.  Au début, on ne pouvait même pas approcher du lac Victoria, quand ils ont érigé le barrage.  Mais on a fini par se faire entendre. » 

Le chef actuel, Régis Penosway, est du même avis.  « Ça va améliorer de façon substantielle la qualité de vie de la communauté, a-t-il déclaré.  Ça va répondre à un besoin primordial.  Ça a été un travail politique acharné, mais nous sommes fiers de répondre à un besoin de la communauté. » 

Des maisons adaptées 

En plus de la subvention pour la ligne elle-même, Québec a accordé une subvention au Conseil des Anicinapek de Kitcisakik pour permettre des travaux d’adaptation des bâtiments résidentiels de la communauté.  Présentement, les résidents doivent faire confiance aux génératrices pour leur électricité.  Déjà une cinquantaine de résidences ont subi ces travaux de mise aux normes, et le tout devrait être complété en 2025, à temps pour le branchement de la ligne.