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30 novembre 2023

Ian-Thomas Bélanger - itbelanger@medialo.ca

D’anciens étudiants réclament justice

Abus sexuels et psychologiques commis au Séminaire Saint-Michel de Rouyn-Noranda

Croix

©Gracieuseté

Un groupe de 6 anciens étudiants du Séminaire Saint-Michel de Rouyn-Noranda veulent des excuses publiques de la part de l’évêché concernant une série d’abus sexuels et psychologiques survenus entre 1960 et 1967. 

Un groupe de 6 anciens étudiants du Séminaire Saint-Michel de Rouyn-Noranda ont présenté un mémoire afin de afin de faire connaître crimes sexuels qui auraient été commis principalement par deux prêtres qui enseignaient à l’établissement, soit les abbés Joseph Guiho et Maurice Magnan.

« Ce qui est difficile est de voir les éloges que reçoit l’abbé Guiho, qui est presque considéré comme un Saint par certains. Quand j’entends son nom, j’ai une réaction, et ce, plus de 50 ans après avoir fréquenté l’établissement », a confié l’une des victimes, Julien Rivard, qui a étudié Séminaire Saint-Michel de 1960 à 1966.

Dans son mémoire, Julien Rivard cite que « …(l’abbé Guiho) m’a courtisé pendant un bon bout de temps et il a cherché à m’entraîner dans une relation sexuelle », citation décrite à la page 7 du document.

« Nous ne cherchons pas à nous venger. D’ailleurs, nous sommes même reconnaissants de notre passage au Séminaire, car l’enseignement que nous y avons reçu nous a fait progresser intellectuellement. Ce que nous voulons, c’est que la vérité soit connue du grand public en ce qui concerne les agissements des prêtres visés par notre mémoire », a ajouté Julien Rivard.

« L’abbé Guiho était un homme intelligent et charismatique, mais visiblement exalté. Il était obsédé par la présence de Satan et il a embarqué beaucoup de monde dans ses croyances », a ajouté l’homme pour décrire l’attitude générale du religieux.

Outre Julien Rivard, les anciens pensionnaires Marc Ryan, Donald Nolet, Pierre Trépanier, Philippe Boissonneault et André Gilbert ont également témoigné des abus subis ou dont ils ont été témoins au Séminaire. Quatre d'entre eux n'ont pas subi d’abus sexuels. Ils font plutôt état d’abus psychologiques, de misogynie et d’une conception rétrograde de la sexualité.

« Une des motivation des six est qu’en faisant connaître ces abus du passé, il puisse y avoir des victimes qui en prennent connaissance et que certaines choisissent de se manifester  », a avoué Julien Rivard.  

Julien Rivard, ancien pensionnaire Séminaire St-Michel

©Gracieuseté - Facebook

Ancien étudiant du Séminaire St-Michel de 1960 à 1967, Julien Rivard, est l’une des 6 victimes qui a rédigé un mémoire afin de dénoncer les abus sexuels et psychologiques survenus dans l’établissement d’enseignement situé à Rouyn-Noranda.

Les anciens étudiants veulent davantage de transparence 

Les 6 hommes réclament que l’Église soit davantage transparente quand vient le temps de révéler les abus dont ont été victimes les personnes qui ont fréquenté les séminaires et autres institutions religieuses.

Par ailleurs, dans un communiqué envoyé aux médias locaux, l’évêque des diocèses de Rouyn-Noranda et Amos, Mgr Guy Boulanger, a confirmé que « …le diocèse s’engage à collaborer avec le diocèse de Timmins, dont relevait l’institution à cette époque, afin que toute la lumière soit faite. Par ailleurs, un mécanisme pour accueillir les victimes et traiter les plaintes existe dans le diocèse. Enfin, l’Église de Rouyn-Noranda s’est engagée dans la mise en place de mesures de prévention visant à ce que des actes, tels que ceux qui sont allégués, ne se produisent pas dans le futur », explique le communiqué.

« C’est intéressant que l’évêché ait une politique de traitement des plaintes et un comité pour en faire le suivi. Mais tout cela est fait dans le secret et rien n’est rendu public. C’est un peu comme pour la Fonderie Horne : la population veut qu’elle rende publiques ses émissions polluantes. De la même manière, nous pensons que l’évêché devrait faire preuve de transparence en rendant publiques, possiblement sur son site internet, des informations sur les abus qui ont été portées à sa connaissance, tout en respectant la confidentialité si les victimes le demandent »,  a conclu Julien Rivard. 

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