Épidémie de livrées des forêts: l’hiver doux à blâmer

©Isabelle Harvey

L’épidémie de livrées des forêts est particulièrement intense en ce printemps 2024 en Abitibi-Témiscamingue

L’épidémie de livrées des forêts qui frappe sévèrement l’Abitibi-Témiscamingue au printemps 2024 serait liée directement aux températures hivernales douces de l’hiver 2023-2024

Le technicien en protection des forêts pour le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, Christian Bélisle, confirme que l’épidémie de livrées des forêts est particulièrement forte en ce printemps 2024, et ce, dans les 5 MRC de l’Abitibi-Témiscamingue.

« Les hivers doux favorisent le taux de survie des œufs en dormance dans les branches d’arbres. Ainsi, avec les températures plus douces de l’hiver dernier, on assiste, cette année, à une poussée impressionnante en ce qui concerne le nombre de chenilles. L’an dernier, nous n’avons eu que quelques foyers d’infestations concentrés en Abitibi-Est et en Abitibi-Ouest », a expliqué le biologiste.

La livrée des forêts, qui se nourrit des feuilles d’une vingtaine d’essences de feuillus, adore particulièrement le peuplier faux-tremble, une essence bien présente en Abitibi-Témiscamingue.

« C’est évident que les gens qui demeurent dans un secteur où il y a beaucoup de peupliers faux-trembles risquent de voir d’importantes concentrations de chenilles. »

Christian Bélisle ajoute toutefois que le principal effet négatif de l’infestation de livrée des forêts demeure esthétique.

« Il n’y a aucun danger pour les gens. Toutefois, comme la chenille peut muer pendant qu’elle est à ce stade de l’évolution, ça laisse des traces. Si on ajoute à ça la soie produite par la chenille, ça peut finir par nécessiter un nettoyage en profondeur », confirme-t-il.

Selon la biologie de l’insecte, la métamorphose en papillon de nuit devrait se faire au cours des prochains jours, prochaines semaines, ce qui devrait produire une quantité impressionnante de papillons, qui seront attirés par les sources lumineuses lors de la tombée du jour.

« Habituellement, vers la mi-juillet ou la fin juillet, la période de reproduction de l’insecte arrive à sa fin alors que les œufs sont déposés sur les branches d’arbres pour y passer l’hiver », conclu Christian Bélisle.

Ce dernier confirme, du même coup, que les arbres en santé vont produire d’autres feuilles, ce qui devrait permettre d’assurer leur survie.

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