Plusieurs organismes rouynorandiens ont réagi favorablement, le 7 janvier, au rapport du BAPE sur le projet (local) minier Horne 5 de Ressources Falco. « C’est une grande victoire pour la société civile, la santé […] », se réjouit Rodrigue Turgeon de Coalition Québec meilleure mine.

Les organismes et autres comités, au nom de la société civile, résument que « la Commission du BAPE en arrive à la conclusion que le projet Horne 5, en l’état, ne satisfait pas aux exigences minimales en matière de sécurité, de santé publique, de protection de l’environnement et d’internalisation des coûts ». 

Le collectif souligne que « les nombreux enjeux et préoccupations traités par la commission sont essentiellement les mêmes que [les leurs] ». 

Toutefois, ils [exhortent] le ministre de l’Environnement à prononcer publiquement son opposition au projet minier Horne 5 et à ne pas recommander au Conseil des ministres l’émission d’un décret en faveur de la compagnie Ressources Falco ». 

Rappel des enjeux traités en audiences 

• Aggravation de la qualité de l’air de Rouyn-Noranda déjà saturé en métaux toxiques 

• Dangers liés à la sismicité dans la ville et sous la Fonderie  

• Coût social et économique du projet pour Rouyn-Noranda 

• Risques de pollution de l’eau 

• Respect des droits des Premières Nations 

Les réactions 
« Nous tenons d’abord à exprimer nos plus sincères félicitations et remerciements aux citoyens de Rouyn-Noranda qui ont sacrifié leur été pour se renseigner et s’exprimer contre les impacts inacceptables de ce projet qui les menace. Ce rapport du BAPE est une grande victoire pour la société civile, la santé et la sécurité publiques, la protection de l’environnement et la justice sociale. 

Le gouvernement doit cesser tout investissement dans ce projet nocif et confirmer publiquement sans délai son opposition au projet Horne 5 de Ressources Falco. »
Rodrigue Turgeon, co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine

« Nous saluons le rapport du BAPE qui confirme, entre autres, nos inquiétudes justifiées quant aux risques pour la santé de la population advenant la réalisation du projet Horne 5. Nous comptons donc que ces recommandations mettront fin au projet, car la population est déjà surexposée à des rejets toxiques de façon inacceptable. » 
Nicole Desgagnées, du Comité Arrêt des rejets d’émissions toxiques

« Le Regroupement vigilance mines de l’Abitibi et du Témiscamingue réitère son opposition au projet minier Horne 5 qui pose des risques majeurs pour la sécurité de la population de Rouyn-Noranda. La possibilité de mouvements sismiques peut causer des dommages aux structures de la fonderie et libérer des produits toxiques dans l’air.  

Nous souhaitons que le gouvernement prenne acte des avis du BAPE et mette fin à ce projet. Aucun risque n’est acceptable. »
Marc Nantel, porte-parole du Regroupement

Tel qu’énoncé par le Conseil régional de l'environnement de l'Abitibi-Témiscamingue (CREAT) dans son mémoire et à la deuxième partie des audiences publiques, le promoteur n’a pas fait la démonstration de la justification de son projet, qui s’insère dans un contexte social déjà marqué par de profondes inquiétudes et des inégalités causées par des activités industrielles.  

Le CREAT salue également la conclusion de la commission concernant l’article 197 du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère, qui estime que l’interprétation stricte qu’en fait le ministère rend difficilement envisageable la conformité du projet Horne 5 à ce règlement. Une position fermement maintenue par le CREAT tout au long des audiences. » 
Bianca Bédard, directrice générale du CREAT

« L’un des plus importants constats implicites que l’on peut tirer de ce rapport du BAPE, c’est l’importance et la pertinence de la mobilisation citoyenne dans l’identification et l’analyse d’enjeux préoccupants pour des municipalités comme celle de Rouyn-Noranda.  

Le temps et l’énergie immenses que les citoyens ont consacrés à ces audiences auront notamment permis de mettre en lumière de nombreux angles morts des analyses de Ressources Falco qui auraient autrement pu être très dommageables pour les lacs et sources d’eau potable du territoire, entre autres problèmes soulevés. 

Il ne reste plus qu’à voir si le gouvernement saura, à son tour, écouter sa population, mais, déjà, nous tenons à saluer les efforts colossaux déployés par les citoyennes et citoyens de Rouyn-Noranda face à ce projet aurifère. »
Émile Cloutier-Brassard, responsable des dossiers miniers, Eau Secours