Éducation
Retour23 janvier 2025
Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca
Quelque 100 personnes défient le froid et défilent pour leurs droits
Mobilisation des travailleuses CPE à Rouyn-Noranda

©Photo Médialo — Ricardo Junior Emmanuel.
La centaine de manifestantes, ce matin, le 23 janvier 2025, à Rouyn-Noranda.
Près de 13 000 travailleuses des CPE affiliées à la CSN se sont mobilisées dans tout le Québec, ce jeudi 23 janvier, lors de cette première journée de grève. Double objectif : contrer la pénurie de personnel et valoriser les emplois au sein des CPE. Elles étaient une centaine à braver le froid matinal rouynorandien pour soutenir leur cause.
Elles appellent le gouvernement à accélérer les négociations et à mettre en œuvre des mesures concrètes pour continuer d’offrir des services de qualité aux tout-petits et à leurs familles.
Selon la CSN, qui représente 80 % des CPE syndiqués, « on souhaite donc que cette journée de grève nationale convainque le gouvernement d’agir pour freiner la pénurie de personnel importante qui touche le réseau, mais aussi de favoriser l’attraction, puisqu’en région le manque de places et de personnel est criant depuis plusieurs années. »
La vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Lyne Massicotte, souligne que les travailleuses, ayant adopté à 94 % un mandat de cinq jours de grève, pourraient envisager d’autres arrêts de travail si leurs revendications ne sont pas entendues.
Les demandes des travailleuses sont claires
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Une charge de travail moins lourde;
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Une meilleure rémunération pour attirer et retenir le personnel;
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Des primes de disparité régionale;
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Des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants, notamment par un respect strict des ratios éducatrices-enfants et un soutien accru pour les enfants ayant des besoins particuliers.
Cette mobilisation dépasse largement les frontières de l’Abitibi-Témiscamingue. La grève du 23 janvier touche toutes les régions du Québec, où la CSN est présente dans plus de 400 CPE. En Abitibi-Témiscamingue seulement, huit CPE sont concernés.
Autre réaction
Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN), insiste sur l’importance d’améliorer les conditions de travail pour résoudre la crise de recrutement et attirer une relève qualifiée : « Avec la négociation, on veut s’assurer de bonifier les conditions de travail et les salaires pour attirer la relève et convaincre les travailleuses de continuer de donner des services de qualité aux familles, et ce, sans compter le manque de places en installation, problème qui subsiste depuis plusieurs années ».
Les travailleuses de la région ont répondu présentes pour faire entendre leurs revendications auprès des députés régionaux et du gouvernement. M. Lafleur conclut en affirmant que la CSN soutiendra les travailleuses jusqu’à l’obtention d’une convention collective satisfaisante : « Les familles de la région peuvent compter sur le professionnalisme des travailleuses de CPE. Il est temps que le gouvernement passe à l’action pour veiller au meilleur développement des tout-petits ».
Dans le détail
En Abitibi-Témiscamingue, les travailleuses des CPE locaux, notamment la Vallée des Loupiots de Val-d’Or, Bambins et Câlins de Malartic, Fleur et Miel et Bonnaventure de Rouyn-Noranda, Pidaban de Notre-Dame-du-Nord, Cannelle et Pruneau de Témiscaming, et Petits Chatons de Lasarre, se rassemblent à Rouyn-Noranda.
En bref
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) est la plus importante organisation syndicale du secteur des CPE au Québec, représentant 80 % des CPE syndiqués (13 000 travailleuses et travailleurs).
Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 330 000 membres dans 8 fédérations et 13 conseils centraux. Le CCATNQ-CSN représente plus de 6 000 membres dans plus de 50 syndicats affiliés.
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