Une aventurière championne de golf

Notre histoire en archives

©Archives nationales à Rouyn-Noranda, fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda (08-Y, P34, S3, D16 P46).

À défaut d’avoir réussi à mettre la main sur une photo de Madame Gamble, voici une resplendissante pionnière qui semble filer le parfait bonheur dans le canton de Rouyn.

En route vers le 100e anniversaire de la ville de Rouyn-Noranda l’an prochain, je profite de l’occasion pour vous faire découvrir ou redécouvrir des photos conservées par Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Rouyn-Noranda et l’histoire qui les accompagne.

-Par Sébastien Tessier, archiviste-coordonnateur à Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Dans l’univers plutôt hostile qu’était Rouyn-Noranda dans les années 1920, il n’y avait pas seulement des aventuriers à la recherche du bon filon. On y trouvait également des femmes qui ajoutaient leur grain de sel à l’établissement d’une communauté au beau milieu de nulle part. Le premier nom qui nous vient en tête est Agnès Dumulon, première femme à s’installer de façon permanente à Rouynville. Comme plusieurs en ont parlé avant moi, je vais plutôt tenter de sortir de l’ombre certaines femmes qui ont eu le courage de quitter leur confort personnel pour devenir des pionnières de Rouyn-Noranda. 

C’est le cas de Lilian Emmeline Bradley, qui accompagne Wesley Gamble dans le camp minier de Rouyn à peine sept mois après l’avoir connu. Fraîchement mariés, les tourtereaux arrivent le 23 juin 1925, à une époque où il n’y avait pas plus de 200 habitants. Ça prenait une bonne dose de courage pour partir d’Ottawa en train, descendre à Swastika, poursuivre le trajet en canot et s’installer dans une maison en bois rond située sur l’île du lac Osisko, devenue presqu’île de nos jours. Ils y ont habité pendant plus de 7 ans. Lorsqu’on lui demande si elle a craint de se lancer dans cette aventure, elle répond un non catégorique parce qu’elle n’avait aucune idée d’où elle s’en allait! Tout ce qui lui importait, c’était d’être heureuse avec son mari. On peut donc dire qu’à l’image d’Edmond Horne et sa légende, c’est l’amour qui l’a transportée à Rouyn. 

Fait inusité : C’est Madame Gamble qui a donné l’une des plus belles photos d’Edmund Horne que nous possédons dans nos archives. Celle où on le voit, debout, en compagnie de Monsieur E. Tremblay à Haileybury en 1926. Venez nous voir aux Archives nationales à Rouyn-Noranda, il nous fera plaisir de vous la montrer! 

Madame Gamble ne quittait pas souvent son île pour aller en ville. Mais quand elle le faisait, elle adorait prendre son canot pour aller visiter madame Dumulon au bureau de poste de l’autre côté du lac. Elle aimait également jouer au bridge avec ses amies Verra Cook et madame Thompson. Elle disait même jouer au tennis dans sa cour arrière. Ce n’est pas clair dans son entrevue (1) cependant si le terrain de tennis était sur l’île (ce qui semble peu probable!) ou si elle jouait sur l’actuel terrain de tennis construit par la compagnie Noranda qui se trouvait, en quelque sorte, derrière chez elle. C’est toutefois le golf qui était son activité préférée. Elle a même gagné le championnat du club de golf de Noranda, peu après son ouverture, alors qu’elle n’était qu’une débutante!   

C’est dans ce décors que Madame Gamble est arrivée à Rouyn en 1925.

Au tournant des années 1930, les Gamble quittent leur île pour aller s’installer à Granada, village dans lequel Wesley et son frère Bob sont à la tête de la Granada Gold Mine fondée en 1924. Bob a choisi le nom de Granada pour son entreprise parce qu’il était de retour d’un voyage dans cette région de l’Espagne qu’il avait particulièrement appréciée.  

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1 - Entrevue avec l’épouse de West Gamble, Lilian Emmeline Bradley, Archives nationales à Rouyn-Noranda, fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda (08Y, P34, S2, P101).  

https://advitam.banq.qc.ca/notice/762102  

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