Caribous : un niveau alarmant, mais il n’est pas trop tard pour agir, disent les Premières Nations

  • Publié le 28 avr. 2022 (Mis à jour le 9 avr. 2025)
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Dominic Chamberland

Les Premières Nations de Lac-Simon, de Kitcisakik et de Long Point en appellent à la solidarité de la population de l’Abitibi-Témiscamingue et même de tout le Québec pour exiger du gouvernement qu’il mette en place des mesures concrètes, appuyées par leurs savoirs traditionnels et la science, afin de sauver la population de caribous de Val-d’Or, qui ne compte plus que sept bêtes, en enclos.

«La situation a atteint un niveau alarmant. Depuis déjà plusieurs années, nos trois Premières Nations n’ont pas compté leurs efforts pour suggérer des solutions et pour collaborer avec les gouvernements afin de sauver la harde de caribous de Val-d’Or et restaurer son habitat essentiel, situé sur le territoire ancestral de nos Premières Nations», mentionnent les représentants de ces trois communautés dans une lettre ouverte envoyée à l’occasion des audiences de la Commission indépendante sur le caribou forestier qui doivent se tenir ce soir (jeudi), au Forestel de Val-d’Or.

Les Premières Nations rappellent avoir notamment mandaté le chercheur Martin-Hugues St-Laurent (considéré comme l’expert en caribou le plus renommé au Québec) pour identifier les meilleurs habitats restants et pour élaborer des scénarios de restauration en intégrant le savoir traditionnel de leurs membres.

«Nous avons présenté un plan crédible et détaillé au gouvernement, qu’il ne resterait qu’à adopter et à mettre en œuvre. Pourtant, nous en sommes à un point critique qui découle de dizaines d’années d’inaction. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas trop tard pour agir», affirment-elles.

Au cœur de la culture anicinape

Lac-Simon, Long Point et Kitcisakik demandent à la Commission d’intégrer à son scénario de restauration et de protection «les réels bons habitats pour la population de caribous de Val-d’Or et d’inclure les solutions suggérées par nos trois Premières Nations. Le gouvernement doit reconnaître que le caribou est au cœur de l’identité, de la langue, de l’histoire et de la culture de la Nation Anicinape. Il est grand temps de considérer les forêts pour l’ensemble des bénéfices qu’elles nous procurent, au-delà des volumes de bois à couper», soutiennent-elles.

Les Premières Nations ajoutent qu’en protégeant des forêts matures, on augmente notre résilience face aux changements climatiques, on protège la flore et la faune qui en dépendent, en plus des ressources en eau qui s’y trouvent. «On s’ouvre à d’autres opportunités économiques, liées par exemple à la création d’aires protégées cogérées avec nous, affirment-elles.

«Vous pouvez compter sur notre contribution dans les efforts à mener pour remédier à des dizaines d’années de décisions gouvernementales prises au détriment de la santé de la forêt de la région. Nous considérons que c’est ensemble que nous pouvons tendre vers une réelle harmonie avec la nature et les espèces menacées. Nous avons une opportunité concrète d’agir ensemble pour le bien commun», soulignent les Premières Nations en invitant la population à déposer un mémoire d’ici le 31 mai via le modèle qu’elles ont placé sur le web.

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