L’organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie inaugurait ce mardi, en compagnie de divers partenaires, deux nouvelles stations mobiles de lavage d’embarcations dans la MRC de la Vallée-de-l’Or.  L’OBVAJ espère ainsi freiner la progression des espèces végétales aquatiques envahissantes, transportées par des plaisanciers qui vont de cours d’eau en cours d’eau pour pratiquer leur activité favorite.

L’OBVAJ note depuis quelques années l’apparition de ces espèces sur les plans d’eau de la région.  Déjà, dans les années 2010, ces espèces commençaient à foisonner chez nous.  «Le phénomène est encore plus important au Témiscamingue et dans le secteur de Rouyn-Noranda, indique le directeur général de l’organisme, Luc Bossé.  L’Abitibi-Témiscamingue est l’une des seules régions au Québec à avoir un comité de suivi sur les espèces envahissantes.» 

Des projets de sensibilisation 

D’autres projets de stations mobiles sont dans les cartons en Abitibi-Témiscamingue.  Le Conseil régional en environnement, notamment, négocie avec une quinzaine de pourvoiries pour installer des stations de lavage chez elles.  Des stations d’une mouture différente.  « Elles sont plus compactes que celles que nous avons présentement, indique Luc Bossé.  Elles seront mieux adaptées aux lieux.» 

Du côté de la MRC, on songe également à installer d’autres stations dans les secteurs de Malartic et de Senneterre, cette fois, en bordure des routes.  Avec 22 000 lacs dans la région, on veut rejoindre le plus de plaisanciers possible.  «En installant des stations mobiles sur le bord des routes, on veut inciter les gens à de bonnes pratiques, de dire le directeur adjoint de la MRC, Mario Sylvain.  On croit qu’en passant par le réseau routier, on aura plus de succès. »   

Une richesse gratuite 

À la Ville de Val-d’Or, on veut faire la promotion de ces saines habitudes chez les plaisanciers.  « Nous allons nous servir de toutes nos plateformes pour faire de la sensibilisation, affirme le coordonnateur en environnement, Michaël Ross.  Nous allons également sensibiliser les touristes qui viennent vivre des expériences nautiques dans notre région.  Nos lacs sont une richesse, et nous offrons gratuitement plusieurs rampes de mise à l’eau.  On veut donc garder nos cours d’eau en bonne santé. » 

Deux minières, Eldorado Gold et Agnico Eagle, ont contribué financièrement à l’achat de ces nouveaux appareils de lavage.  « Cela fait partie de nos valeurs de développement durable et de respect de l’environnement, de dire Jocelyn Gélinas, directeur général de la mine Goldex.  Ces stations de lavage sont en lien direct avec ces valeurs.» 

« Nos sommes conscients des efforts qu’il faut fournir pour protéger notre eau, ajoute de son côté Christian Juteau, directeur général d’Eldorado Gold Québec.  De voir ces nouveaux appareils cadre bien avec nos valeurs, c’est doublement satisfaisant. » 

Du travail d’éducation 

Cela fait déjà plusieurs années que les organismes voués à la protection de l’environnement et les biologistes du ministère de la Faune ont tiré la sonnette d’alarme en rapport avec ces espèces végétales.  M. Bossé rappelle les expériences vécues notamment avec l’Association des chasseurs et pêcheurs de Val-d’Or, qui, il y a quelques années, avait repeuplé de truites le lac Florentin.  « Dans ce cas précis, on prêchait à des convertis, se souvient M. Bossé.  Mais il reste encore du travail de sensibilisation à faire.  C’est un travail de longue haleine. » 

M. Bossé signale également que la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) travaille à installer des bornes de lavage dans la Réserve faunique La Vérendrye.  Il rappelle également que les stations peuvent servir à autre chose que le nettoyage des embarcations.  «Ça doit servir pour tout ce qui est en contact avec l’eau, signale-t-il.  Que ce soit une canne à pêche, un wakeboard ou tout autre appareil qui entre en contact avec l’eau, il doit être nettoyé avant d’être utilisé dans un autre cours d’eau.»