Faire entendre la voix des femmes des Premières Nations

  • Publié le 28 juill. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Chloe Pronovost

Lancement de la deuxième phase de recherche sur le consentement libre et éclairé et les stérilisations imposées chez les femmes autochtones au Québec.

Cette recherche a pour objectif de documenter ces phénomènes ayant été vécus par plusieurs femmes des Premières Nations de notre territoire.

« Le Québec était la seule province au sein de laquelle ce phénomène n’était pas du tout documenté. On a des études qui émanent de la Saskatchewan, du Manitoba, de la Colombie-Britannique et d’ailleurs, mais au Québec ça n’a pas du tout été étudié par des chercheurs auparavant. Ça a été vraiment nécessaire pour nous de pouvoir offrir aux femmes autochtones de prendre la parole pour partager leur récit. Que ce soit en matière de stérilisations imposées, mais aussi en matière de violences obstétricales, que ce soit par des gestes, des attitudes, des propos ou des traitements différentiels qui sont réservés aux patientes autochtones en raison de leurs origines et des préjugés qui persistent encore aujourd’hui », mentionne Patricia Bouchard, doctorante à l’école d’études autochtones de l’UQAT et agente de recherche pour cette phase 2 de la recherche.

Une deuxième phase sans restrictions

Bien que 35 femmes aient partagé leur témoignage lors de la première phase de cette recherche, il était primordial pour les chercheuses, Patricia Bouchard et Suzy Basile, de lancer une deuxième phase de recherche pour aller à la rencontre d’autres femmes ayant une histoire à raconter.

« Lorsque l’on a lancé la première phase de collecte de données, c’était la fameuse COVID. Il faut se rappeler aussi que c’était l’été où on a retrouvé des tombes anonymes de plusieurs enfants autochtones de pensionnats. Pour beaucoup de personnes, ça l’a réveillé des souvenirs douloureux. Et là, l’idée de discuter de stérilisation imposée par visioconférence ou par téléphone, on peut comprendre que ce n’était pas vraiment tentant. Ce n’est pas facile d’explorer un pan aussi douloureux d’une vie avec des chercheurs que l’on ne connait presque pas », ajoute Mme Bouchard.

Les 35 premiers témoignages parus, en novembre dernier, dans le premier rapport de recherche, ont permis à de nombreuses femmes des Premières Nations de se reconnaître et de mettre des mots sur leurs expériences vécues. Pendant plusieurs mois, les chercheuses iront à la rencontre de ces femmes qui souhaitent participer à la bonification de cette documentation.

Une démarche importante et nécessaire

« Le plus récent cas de stérilisation imposée que l’on a documenté date de 2019. Ça soulève des questions éthiques, juridiques, sociales et politiques très délicates et importantes. C’est un ensemble de constats qui nous guide dans la direction de la phase deux. »

Le témoignage de ces femmes et la documentation de ces phénomènes sont essentiels pour éviter que de telles situations se reproduisent dans notre système de santé actuel.

« C’est une prise de conscience. On veut faire en sorte que le contenu de ce rapport soit un levier pour faire changer les choses. Il y a cette volonté chez les femmes que les prochaines personnes qui ont besoin de soins gynécologiques et obstétricaux soient traitées avec tout le respect et la dignité qu’elles méritent, et ça, ça passe par, premièrement, la dénonciation. »

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De gauche à droite : Chef Lance Haymond ; Chef Francis Verreault-Paul ; Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire en matière de relations avec les Premières Nations ; la directrice générale de l’organisme Eau Secours, Rébecca Pétrin et le président de la Coalition canadienne de la responsabilité nucléaire, Docteur Gordon Edwards. 

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