Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, était de passage en Abitibi-Témiscamingue mardi (6 juin), pour constater de visu l’état de la situation des feux de forêt en Abitibi-Témiscamingue.  Il en a profité pour annoncer que d’autres pompiers viendront prêter main forte aux effectifs déjà en place à compter du 12 juin prochain.

À l’heure actuelle, il y a encore 78 feux en activité en Abitibi-Témiscamingue, et les pompiers de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) travaillent sur 13 d’entre eux, aidés par leurs collègues du Nouveau-Brunswick.  «Nos priorités demeurent les mêmes, indique le ministre Bonnardel.  Préserver les vies humaines, préserver les communautés et les infrastructures névralgiques.  Actuellement, la bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’on ne compte aucun décès ni de blessé grave.» 

François Bonnardel ajoute que des ressources supplémentaires seront déployées en Abitibi-Témiscamingue, puisqu’avec les pluies qui s’abattent présentement sur la Côte-Nord, il est possible de déplacer des ressources de là-bas. «Environ 230 pompiers forestiers sont sur le terrain dans la région, accompagnés de 25 hélicoptères et de 6 avions CL-415, précise le ministre. Et on va pouvoir déplacer des appareils de la Côte-Nord à l’Abitibi.» 

Entre optimisme et réalisme 

Quant à la situation des feux eux-mêmes, François Bonnardel essaie d’équilibrer optimisme et réalisme.  «Même si on ne prévoit pas de pluie avant quelques jours, il faut espérer que le vent va demeurer favorable, estime François Bonnardel.  Présentement, il y a un nouvel incendie dans le secteur de Lebel-sur-Quévillon (dans le secteur du lac Cameron), qui est à moins de 7 km de la ville.  La situation est également préoccupante à Normétal et St-Lambert, là aussi un incendie menace la ville à moins de 7 km.»  Dans le cas de Lebel-sur-Quévillon, les pompiers doivent travailler d’arrache-pied pour préserver des réseaux de fibre optique, qui risquent de brûler.  Cela entraînerait une panne d’internet pour plusieurs secteurs.  «Il ne faut pas que le feu traverse la route 113, sinon, la situation pourrait se détériorer», de dire M. Bonnardel. 

Le ministre de la Sécurité publique avoue que ce début d’été est exceptionnel.  «Avoir autant de feux au début juin, c’est hors du commun, indique-t-il.  C’est faux de dire que l’on aurait pu intervenir plus rapidement sur le terrain.  Et le problème n’est pas seulement ici, au Québec.  Quand on a voulu faire appel aux pompiers des autres provinces, on nous a dit qu’elles avaient leurs propres problèmes d’incendie.  C’est pour cela que l’on s’est tournés vers l’international.»    

Des sauvetages 

Les consignes demeurent les mêmes pour la population: interdiction de se balader en forêt, du moins pour le moment.  La Sûreté du Québec a indiqué avoir dû faire une vingtaine de sauvetages dans les différentes forêts de la région depuis le début des feux.  Quant aux secteurs plus agricoles de la région, aucune décision n’a été prise pour le moment quant à la récupération du bétail laissé sur place.  «Mais je comprends les préoccupations des agriculteurs, de dire François Bonnardel.  C’est un secteur économique névralgique.»    

Qualité de l’air 

Un autre enjeu pour les prochains jours :  la qualité de l’air.  Pour le moment, la situation s’améliore dans l’est de la région, tant et si bien que la moitié des résidents de Lac-Simon qui s’étaient réfugiés à la polyvalente Le Carrefour, de Val-d’Or, ont pu réintégrer leur domicile.  «Malgré tout, ça va rester compliqué, prévient le ministre Bonnardel.  Si les vents changent, ça risque de pousser la fumée vers les plus grandes municipalités.» 

Pour ce qui est de l’absence du ministre régional, Mathieu Lacombe, c’est le député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, qui a été délégué pour l’occasion.  «M. Lacombe est à l’extérieur du pays, a fait savoir M. Dufour.  On le tient informé d’heure en heure de la situation.»