Itinérance : Val-d’Or demande une intervention du gouvernement provincial

SÉCURITÉ PUBLIQUE – La Ville de Val-d’Or tente de sortir les gros canons pour résorber le phénomène de l’itinérance qui frappe son centre-ville. La mairesse Céline Brindamour interpelle maintenant Québec pour tenter de calmer le jeu et d’améliorer la sécurité dans le secteur.

Quelque peu impuissant face à la montée de la délinquance dans le centre-ville, le conseil municipal veut que le ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmand, et que le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, viennent prendre le pouls de la situation, sur place. 

Dans ses demandes, Val-d’Or veut une augmentation de la présence d’intervenants sociaux et de patrouilles policières à pied. De plus, elle souhaite une mise en service immédiate d’un centre de jour, la bonification des ressources allouées à la lutte contre l’itinérance ainsi qu’une collaboration pour la planification des efforts locaux. 

«C’est leur champ de compétences, affirme le conseiller municipal de Lac-Blouin/Centre-ville, Benjamin Turcotte. On parle de sécurité publique et de services sociaux qui ont un lien avec des populations fragilisées. On fait notre part avec vigueur depuis plusieurs années, mais maintenant, la responsabilité incombe au gouvernement provincial». 

Une dimension ajoutée 

La présence de personnes en situation d’itinérance ne date pas d’hier dans le cœur de Val-d’Or. Toutefois, une dimension de délinquance est venue empirer le phénomène dans les dernières semaines. En plus de cas de consommations sur la voie publique, des citoyens ont rapporté des cas d’intimidation, de vandalisme ainsi que de la violence verbale et physique. Des comportements qui seraient causés par un groupe minoritaire parmi la population itinérante. 

La pénurie de logements, les impacts de l’inflation et les conséquences de la pandémie ont été ciblés comme raisons qui ont envenimé le phénomène. Celui-ci touche les gens issus des Premières Nations de manière disproportionnée, alors qu'ils doivent vivre avec une surpopulation dans leurs communautés, de la discrimination raciale et des traumatismes familiaux et culturels. 

«Ce petit groupe prend beaucoup de place. Même si je n’y suis pas vers minuit pour voir ce qui se passe, je marche souvent dans le centre-ville. C’est très dérangeant. Il y en a qui viennent d’arriver ici et qui gâchent notre sauce (sic). C’est pour ça qu’on se doit de réagir rapidement. On ne veut pas passer un été comme ça», indique Céline Brindamour. 

Au niveau de la communauté, le niveau d’insécurité face au centre-ville atteint un sommet supplémentaire. Alors que les gens d’affaires s’attardent à vouloir occuper le secteur, via le mouvement «Les avenues d’la 3», des citoyens ont vivement exprimé leurs sentiments sur les réseaux sociaux. 

Par ailleurs, une manifestation citoyenne s’organise, vendredi soir, au parc du 75e (face au Subway) pour mettre en lumière la violence qui sévit. Sur la page Facebook de l’événement, près de 75 personnes comptent participer à ce rassemblement, tandis qu’environ 450 ont montré de l’intérêt à s’y joindre. 

«J’ai toujours voulu que les gens viennent nous parler à l’hôtel de ville. On a reçu la demande d’autorisation pour cette manifestation. Si les organisateurs veulent nous inviter, je compte être présente», lance la première magistrate de Val-d’Or. 

Annuellement, entre 130 et 200 personnes en situation d’itinérance utilisent les services d’urgence de soutien.