La Fonderie Horne vise 15 ng/m³ d’arsenic pour Aeris

  • Publié le 10 juin 2025 (Mis à jour le 11 juin 2025)
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Photo Médialo — archives. 
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La Fonderie Horne a annoncé, le 10 juin, qu’elle renonçait à implanter le projet Aeris dans sa forme initiale, jugée irréalisable, et privilégiait une stratégie alternative pour atteindre une concentration annuelle de 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube (15 ng/m³) dans l’air ambiant.

Le projet aurait dû éclore au printemps 2027 mais le délai s’est étiré. C’est donc renvoyé à la fin de 2028. « On a un retard sur l’échéancier prévu à l’autorisation ministérielle, de 18 mois », confesse le directeur général exécutif, Filière cuivre Amérique du Nord, Vincent Plante. 

M. Plante explique que leurs « résultats de 2024 démontrent clairement l’efficacité de cette nouvelle trajectoire : la concentration moyenne d’arsenic dans l’air ambiant, mesurée à la station légale, a diminué de 46,5 % depuis 2022, atteignant 39,1 ng/m³ en 2024, soit sous le plafond réglementaire de 45 ng/m³. 99 % de la zone urbaine de Rouyn-Noranda présente une concentration moyenne d’arsenic inférieure ou égale à 15 ng/m³ ». 

Une faisabilité remise en question
L’étude de faisabilité du projet Aeris, amorcée en 2024, visait à évaluer de manière approfondie les dimensions techniques, environnementales, sanitaires et économiques de cette ambitieuse initiative industrielle. Ce travail, conduit avec l’appui d’expertises internes et externes, conclut que le projet ne peut être réalisé tel qu’envisagé, sans mettre en péril l’équilibre des opérations de la Fonderie Horne. 

L’intégration complète d’Aeris aurait compromis la viabilité de l’usine, ralenti l’atteinte des objectifs environnementaux et engendré des risques opérationnels majeurs. 

Trois freins majeurs à l’implantation du projet
Trois constats centraux se dégagent de l’analyse : 

  • La construction du projet dans les conditions actuelles, à partir d’infrastructures existantes situées sur un terrain complexe, serait extrêmement difficile à mener.
  • L’ampleur des équipements et installations nécessaires a été largement sous-estimée, imposant une refonte intégrale du procédé de production, avec des délais considérables à la clé.
  • Les technologies envisagées requièrent des conditions d’implantation non réunies sur le site, ce qui pourrait affecter toute la chaîne de transformation, jusqu’à la production de cuivre elle-même.

Cap sur une cible de 15 ng/m³
Plutôt que d’aller de l’avant avec Aeris, la Fonderie opte désormais pour une approche qualifiée d’optimisée, inspirée des résultats de l’étude et des mesures transitoires déjà mises en œuvre. Cette nouvelle stratégie vise explicitement à atteindre une concentration annuelle moyenne de 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube (15 ng/m³), mesurée à la station légale la plus près de la Fonderie. 

Encapsulation des sources et systèmes d’épuration performants
La solution retenue repose sur l’encapsulation complète de la zone fonderie — soit le réacteur, le convertisseur Noranda, les convertisseurs classiques et les anodes — afin de contenir les émissions à la source. 

Elle prévoit également l’intégration de systèmes d’épuration de très haute performance, déjà éprouvés dans d’autres contextes industriels et compatibles avec les procédés actuellement en usage à la Fonderie Horne. 

Un compromis technique et durable
L’entreprise affirme que cette approche permettra d’obtenir des résultats concrets et mesurables en matière de qualité de l’air, tout en assurant la sécurité des travailleurs, la stabilité des activités et la pérennité de ses installations. 

La mise en œuvre de cette solution, ainsi que le calendrier d’exécution associé, seront toutefois conditionnés à l’obtention des autorisations gouvernementales nécessaires. Ce nouveau plan nécessite une période additionnelle de 18 mois. Selon l’autorisation ministérielle, le plan Aéris devait être complété en mars 2027. La Fonderie Horne demande donc au ministre de l’Environnement un nouveau délai dont la date est fixée à la fin de l’année 2028.

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