La géophysique ou l’imagerie médicale des mines

  • Publié le 27 avr. 2024 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Michel Ducas

Avant d’opérer un patient, les médecins ont recours à toute une batterie de tests d’imagerie médicale pour tenter de « voir » ce qui se cache à l’intérieur du corps humain : rayons X, scanners, résonance magnétique, ces examens sont devenus essentiels à la médecine moderne.  Le même principe s’applique aussi au monde minier.  Plusieurs moyens technologiques sont maintenant à la disposition des compagnies d’exploration, via la géophysique.

« La géophysique est une spécialité de la géologie, explique la présidente d’Abitibi Géophysique, Nadine Veillette.  On utilise les propriétés physiques du terrain pour donner des indices de minéralisation aux compagnies d’exploration en vue de leurs campagnes de forage.  Ça se fait par exemple par le biais de fils électriques ou de champs magnétiques qui vont nous indiquer la présence probable de tel ou tel élément. » 

Mme Veillette fait le parallèle avec la médecine.  « On est les radiologues du monde minier, image-t-elle.  On est en amont des géologues.  On arrive avec notre matériel, et on évalue les propriétés physiques des zones à explorer.  C’est comme si on avait des rayons X ou des scanners. »   

De plus en plus profond 

Nadine Veillette a vu la géophysique évoluer depuis les 10 ou 15 dernières années.  « Avant, tout se faisait à partir de nos bureaux, indique la présidente d’Abitibi Géophysique.  Maintenant, avec la technologie Cloud, on peut faire plus facilement de la modélisation 3D.  Aussi, avec l’intelligence artificielle, on est en mesure de mieux identifier certains types de minéralisation. » 

Cette évolution technologique est cependant venue avec de nouveaux défis.  « Au fil des ans, les dépôts faciles à trouver l’ont été, indique Mme Veilleux.  Maintenant, les gisements sont de plus en plus profonds, il faut donc pousser nos investigations plus loin.  Il nous faut plus de puissance, pour pouvoir lire plus profondément dans le sol. » 

La course au lithium 

Bien qu’elle n’ait pas eu à se renouveler complètement, Abitibi Géophysique s’est adaptée aux nouvelles découvertes minières.  « Dans le contexte abitibien, on ne découvre pas d’or, mais on est capables d’identifier de façon indirecte le type de minerai qui en contient, de dire Nadine Veillette.  On a maintenant de plus en plus de campagnes de détection de lithium, surtout dans le secteur de la Baie-James.  Là non plus, on ne détecte pas directement le lithium, mais grâce aux mesures de variation du champ gravitationnel, on peut identifier certains types de pegmatite, qui renferment le lithium.  Nos instruments peuvent mesurer avec une plus grande précision le contraste de densité entre la pegmatite et la roche encaissante. » 

Contrairement aux idées reçues, les géophysiciens font une utilisation modérée des satellites.  « C’est plus devenu un outil parmi d’autres, explique Nadine Veillette.  Nous sommes encore beaucoup sur le terrain.  Les satellites nous permettent un travail plus complémentaire, notamment pour le traitement d’affleurements rocheux.  C’est un ensemble de données, incluant les données satellite, qui nous donnent une idée précise du type de roches que nous rencontrons. »   

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