La lettre de la Chambre de commerce fait débat chez ses membres

La Chambre de commerce et d’industrie de RouynNoranda (CCIRN) a publié une lettre ouverte le 21 juillet dernier signée par une vingtaine d’organisations membres, pour soutenir la Fonderie Horne dans ses demandes de flexibilité quant aux normes d’émissions d’arsenic, notamment l’échéance 2028 pour atteindre 15 ng/m³  

Plusieurs entreprises de Rouyn-Noranda ont tenu à se distancer publiquement de la lettre ouverte diffusée lundi par la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN), ainsi que de certaines affirmations relayées dans un article de La Presse, le même jour. Celui-ci avançait notamment que « la communauté d’affaires de Rouyn-Noranda ne croit pas la Santé publique » dans le dossier de la qualité de l’air lié à la Fonderie Horne. 

Parmi ces voix dissidentes, on retrouve le Centre Jardin Lac Pelletier et le restaurant Horizon thaï, qui ont exprimé leur désaccord sur les réseaux sociaux. 

« Nous sentons le besoin de nous dissocier de ce propos. Nous faisons bien partie de la communauté d’affaires et en aucun cas notre opinion n’a été sollicitée », peut-on lire sur la page Facebook d’Horizon thaï, en réaction à l’article de La Presse. 

 « Nous savons à quel point il est difficile de s’élever contre les pratiques de la Fonderie, une entreprise dont l’influence est troublante dans notre milieu. Dans une petite municipalité comme la nôtre, la peur des représailles ou de la controverse empêche souvent les voix dissidentes de s’exprimer […….] Malgré tout, nous voulons croire qu’il reste des entreprises qui oseront, elles aussi, exprimer publiquement leur désaccord. Car cette prise de position prétendument faite au nom de la communauté d’affaires de Rouyn-Noranda ne nous représente pas tous. Et il est temps de le dire clairement », a écrit la propriétaire du Centre Jardin Lac Pelletier.  Bien que le Centre Jardin Lac Pelletier ne soit pas membre de la CCIRN. 

Ces réactions soulignent un malaise chez certains membres du milieu économique local, qui ne se reconnaissent pas dans la position véhiculée par la CCIRN au nom du secteur des affaires. 

La CCIRN précise sa position après les critiques 

À la suite des réactions suscitées par sa lettre ouverte, la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN) a publié des précisions sur sa position dans le dossier de la Fonderie Horne.  

Elle affirme respecter pleinement les autorités de santé publique et les experts indépendants, tout en appelant à un dialogue ouvert entre tous les acteurs concernés : citoyens, santé publique, gouvernement et industrie. 

La CCIRN insiste sur l’importance de concilier protection de la santé et vitalité économique, rappelant que la fonderie soutient 1 200 emplois directs et indirects dans une région de 40 000 habitants. Elle soutient la demande de délai formulée par l’entreprise pour atteindre le seuil de 15 nanogrammes d’arsenic, tout en reconnaissant les efforts déjà réalisés, notamment une réduction de 46,5 % des émissions. 

Selon la Chambre, les questionnements exprimés par certains membres de la communauté d’affaires ne remettent pas en cause l’expertise scientifique, mais témoignent d’une volonté légitime de participer au débat public sur l’avenir environnemental et économique de la région. 

Rappelons que la lettre ouverte de la CCIRN a été appuyée par une vingtaine de ses membres, et s’adresse directement au premier ministre du Québec, François Legault, afin d’appuyer les demandes de la Fonderie Horne.