Le Bloc québécois dénonce le financement de groupes d’intérêt anglophones

  • Publié le 23 févr. 2024 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Michel Ducas

Le porte-parole du Bloc québécois en matière de Langues officielles, Mario Beaulieu, est de passage en Abitibi-Témiscamingue ces jours-ci, pour conscientiser les militants sur les dangers de « l’anglicisation du Québec par le gouvernement fédéral ».  Chiffres à l’appui, M. Beaulieu dénonce le fait qu’Ottawa finance une pléthore de groupes d’intérêt voués à la défense des Anglophones du Québec. 

Bien qu’il reconnaisse que le problème est essentiellement montréalais, Mario Beaulieu mentionne que l’Abitibi-Témiscamingue n’échappe pas à ce financement.  Il en veut pour exemple l’organise Neighbours, de Rouyn-Noranda, un organisme voué à la défense des droits des Anglophones de la région.  « La politique linguistique fédérale, c’est un peu l’angle mort du débat linguistique au Québec, affirme-t-il.  Toute la politique linguistique fédérale pour le Québec vise à appuyer l’anglais. » 

Celui qui a été président du Mouvement Québec français avant de se lancer dans l’arène politique a fait l’étude des comptes publics en vertu de la Loi sur les langues officielles, et ses constats sont alarmants.  Selon les chiffres avancés par le Bloc, Ottawa a investi un peu plus de 2 milliards $ entre 1995 et 2022 pour soutenir les établissements scolaires et les groupes d’intérêt anglophones.  « Ça n’a pas de bon sens, dit Mario Beaulieu, soulignant au passage que c’est Pierre Trudeau qui, dans les années 1970, avait décidé que les minorités linguistiques seraient défendues dans chaque province.  Aujourd’hui, on le voit, le français est en déclin, il faut absolument qu’il y ait un changement de cap.  Le Québec devrait être le maître d’œuvre de sa politique linguistique. » 

La fierté de parler français 

Mario Beaulieu croit que le nerf de la guerre au Québec est la francisation des nouveaux arrivants.  « Les jeunes sont fiers de parler français, affirme-t-il d’emblée.  Mais la question centrale, c’est de réussir à intégrer les nouveaux arrivants, ce que nous n’arrivons pas à faire.  Les transferts linguistiques au Québec se font à 55% vers le français, alors que dans les autres provinces, c’est 99% vers l’anglais.  Les Anglophones du Québec ne sont pas une minorité, ils font partie de la majorité nord-américaine, même l’ONU l’a reconnu dans une décision, en 1993.  Ça ne se tient pas debout, la politique linguistique fédérale. » 

Les langues autochtones 

L’éléphant dans la pièce en Abitibi-Témiscamingue n’est pas nécessairement la défense de l’anglais, mais plutôt le maintien des langues autochtones sur le territoire.  À cet effet, le député bloquiste estime que les Premières Nations doivent être vues comme des alliés.  « La Loi 101 prévoyait à l’origine la protection des langues autochtones, rappelle Mario Beaulieu.  Ce qui est important, c’est que sur leur territoire, que leur langue soit la langue commune.  Je crois qu’il faut se rapprocher (des Premières-Nations), qu’elles conservent leurs langues et s’épanouissent dans leurs langues. » 

M. Beaulieu ne croit pas, par ailleurs, que ce sont les langues autochtones qui posent problème, au contraire.  « Notre problème, au Québec, c’est l’anglais, estime-t-il.  Les nouveaux arrivants qui arrivent au Québec ont tendance à se coller à l’anglais, et s on n’arrive pas à les franciser suffisamment, on va être en déclin. » 

L’ex-président du Mouvement Québec français estime par ailleurs que si le problème linguistique est montréalais, il concerne toutes les régions du Québec.  « Les gens ici, à Val-d’Or, ne ressentent pas le problème aussi intensément, mais Montréal représente 50% de la population du Québec.  Donc, quand le problème sera ressenti ici, à Val-d’Or, cela voudra dire que la bataille a déjà été perdue. »  

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