« L’Enfant lumière » repose enfin sur le lac Osisko 

Rien n’aurait pu empêcher l’équipe technique de L’Enfant Lumière de déposer celui-ci sur le lac Osisko.   

C’est d’abord par la voie des airs qu’a été livrée l’œuvre sculpturale l’Enfant Lumière le vendredi 22 août un peu avant midi. Malgré tous les efforts de l’équipe technique, l’œuvre n’a pu être fixée sur son socle. Le pilote de l’hélicoptère a dû se résigner à rapporter son précieux colis à son point de départ. Déterminée à installer l’œuvre, l’équipe technique est revenue à la charge en fin de soirée utilisant cette fois-ci une immense barge en acier pour déplacer L’Enfant du point A au point B. Peu avant minuit et sur un lac Osisko particulièrement calme, la sculpture a enfin été déposée sur son point d’ancrage devant quelques curieux venus immortaliser la scène.   

Un parcours semé d’embûches

« Le projet a débuté il y a 4 ans » raconte l’artiste Karine Berthiaume devant la foule venue accueillir cette sculpture poétique et engagée, le samedi 23 août. « Madeleine Perron, alors directrice générale du Conseil de la culture, m’a contacté. Un généreux mécène souhaitait offrir une œuvre à la Ville de Rouyn-Noranda. Sa demande était précise : une sculpture en lien avec l’environnement, en bronze. Puisque je correspondais aux critères de ce mécène, nous avons été mis en contact. C’est ainsi qu’est né L’Enfant Lumière. Ça a été ça dès le début…sans hésitation », affirme-t-elle.

À la fois puissante et poétique, L’Enfant Lumière invite à l’espoir dans une époque marquée par l’incertitude. Karine Berthiaume y explore les liens fragiles entre l’humain et la nature à travers la figure d’un enfant hybride, suspendu au-dessus de l’eau, tendu vers la lumière et la survie. Sa silhouette fine et organique évoque la vulnérabilité de l’humain, tout en laissant entrevoir la possibilité d’un profond renouveau.

« Tel l’arbre qui se déploie dans la lumière, L’Enfant nous demande une ultime prise de conscience, un geste concret, un ancrage durable, fort et vrai envers ce qui nous entoure », mentionne-t-elle sous les applaudissements nourris de quelques centaines de citoyens. «Ça fait presque 2 ans que L’Enfant est prêt. On devait d’abord l’installer à l’hiver 2023 mais la glace était trop mince. Puis on a encore essayé en 2024. Mais il s’est mis à pleuvoir pendant les Fêtes. Hier matin (vendredi 22 août 2025), l’hélicoptère n’a pas été capable de livrer la sculpture. Finalement hier soir, on a veillé tard mais enfin, j’ai pu admirer mon œuvre sur le lac Osisko. On en a fait des plans, A, puis B, puis C, D, E, F, G….I! » raconte-t-elle en rigolant.

Un mystérieux mécène 

Bien que Karine Berthiaume bénéficie d’une certaine renommée (elle réalise entre autres, l’affiche du FME depuis plusieurs années), le mécène lui, est demeuré discret tout au long du projet. Invité à prendre la parole, celui-ci s’est empressé de dévoiler fièrement ses origines. « Mon nom est Luc Paquet. Je suis né à Rouyn-Noranda. J’ai grandi ici. J’ai fondé avec mon frère, qui est décédé il y a deux semaines, une entreprise qui s’appelle Fordia, spécialisée dans la fabrication d’équipements miniers aux diamants. Plus récemment, j’ai créé avec ma conjointe Ginette Marcotte la Fondation Youkali. En offrant cette œuvre, nous souhaitons léguer à la population un lieu de contemplation et de réflexion, ancré dans la beauté et l’engagement. »

L’inauguration s’est conclue par un événement privé où les invités ont pu découvrir, en primeur, les plus récentes œuvres de Karine Berthiaume et visionner la bande-annonce du film documentaire réalisé par Dominic Leclerc.