Malartic de retour au cinéma

  • Publié le 2 févr. 2024 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Michel Ducas

L’heure est au bilan pour Nicolas Paquet.  Après La règle d’or, en 2010, le cinéaste québécois est revenu sur les lieux du crime, avec un nouvel opus, simplement appelé Malartic, un film qui sera présenté en grande première aux Rendez-vous Québec cinéma, le 28 février prochain.  Dix ans plus tard, Nicolas Paquet fait plusieurs constats sur ce qui s’est passé à Malartic depuis l’installation de la mine à ciel ouvert. 

« La seule chose qui a vraiment changé, c’est qu’ils ont changé les lampadaires au centre-ville, ironise le cinéaste, qui, comme plusieurs résidents de Malartic, a rapidement constaté que les promesses faites par Canadian Malartic, et in extenso par sa prédécesseure Osisko ne se sont pas matérialisées.  « Le centre-ville de Malartic n’est pas rené (sic) de ses cendres, constate-t-il.  Ce n’est pas avec un McDo et un Subway qu’on revitalise une ville. »   

De vieux antagonistes 

Le cinéaste a sorti la lentille grand angle pour aborder le sujet.  Il est revenu parler à des intervenants du l’Institut national de santé publique, à des militants du Quartier sud, ainsi qu’à des avocats qui ont traité le recours collectif.  « Je voulais voir comment s’était conservé le tissu social à Malartic, et on voit qu’encore aujourd’hui, il y a une grosse omerta au sujet de la mine, indique Nicolas Paquet.  Les gens ne savent pas toujours de quel côté leurs interlocuteurs se trouvent quand ils discutent en ville. » 

Nicolas Paquet constate également que les résidents ont arrêté de croire en l’Eldorado promis.  « Bien peu de travailleurs de la mine se sont établis à Malartic, et ceux et celles qui y vivent savent que le sort en est jeté, de dire le cinéaste.  Les gens qui ont lutté n’ont pas fait les gains faramineux qu’ils espéraient. » 

Avec la suite de La règle d’or, Nicolas Paquet explore également les ramifications politico-juridiques derrière les procédures et les négociations qui ont mené à l’arrivée de la mine.  « Il faut voir que les gens qui se battaient pour faire valoir leurs droits faisaient face à un adversaire qui avait de grands moyens, rappelle-t-il.  Ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité de faire valoir ses droits dans de pareilles circonstances. » 

Même si selon lui, le sort de Malartic est à toutes fins utiles scellé, le cinéaste croit tout de même pouvoir faire œuvre utile avec ce film, dont la sortie en salles n’est pas encore programmée.  « D’autres projets en Abitibi-Témiscamingue passent par le même chemin.  D’autre industries dans d’autres régions vont vouloir s’établir de la même manière.  Et on constate de plus que les gouvernements plient devant ce genre de compagnies.  On veut que les gens soient mieux armés si éventuellement ils ont à faire face aux mêmes enjeux. » 

En terminant, Nicolas Paquet a-t-il pu parler au maire de Malartic?  « Ça, je ne peux pas vous le dire, ça va voler le punch, dit-il en riant.  Tout ce que je peux dire, c’est qu’on a effectué beaucoup de démarches. »   

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